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Challenge Génération - Flora : Chapitre 15
Onyx a laissé un grand vide dans la maison. Certains diront que ce n’était qu’un animal mais elle était bien plus pour nous. Malheureusement, c’est la vie et il faut aller de l’avant. Je suis bien incapable de reprendre un chien, ça me donnerait trop l’impression que je cherche à la remplacer, alors qu’au fond de moi je sais qu’elle est irremplaçable.
Savannah est encore là, mais je vois bien qu’elle cherche sa copine de toujours. Elle doit ressentir sa présence ici, puisqu’elle dort toujours à cet endroit…
On essaie de prendre soin d’elle au maximum...
Et depuis qu’Onyx n’est plus là, Savannah cherche toujours notre présence. Souvent, c’est auprès de Jules qu’elle va, quand il fait ses peintures. Elle doit se sentir au calme, en sécurité auprès de lui.
Je sais qu’elle prend de l’âge… Et qui dit vieil animal, dit plus de risques à attraper des maladies.
Je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter en la voyant dans cet état. Et si… Et si le vétérinaire m’annonçait qu’il n’y a rien à faire ? Je dois me rendre à l’évidence, je sais que Savannah n’est pas éternelle, mais je ne suis pas prête à voir partir un autre animal…
Je suis allée à la même clinique que celle où j’étais allée quand Onyx était malade, je sais qu’ils sont gentils avec les animaux et qu’ils font tout pour les soigner.
- Ne vous inquiétez pas ma p’tite dame, je vois que vous êtes inquiète. Mais Savannah va bien, elle a juste attrapé un petit coup de chaud.
- Un coup de chaud, en cette période ? Ce n’est pas commun, vous pensez que…
- Ne vous en faites pas, ça peut arriver à n’importe quel moment de l’année. Une petite piqûre, et tout ira mieux. Qu’en dites-vous ?
- C’est vous le professionnel, tout ce qui pourra guérir ma Savannah me satisfera.
- Alors c’est parti pour la piqûre. Voilà, c’est fini.
De retour à la maison, je me suis rendue compte que je n’avais pas enlevé le panier d’Onyx. Il serait peut-être temps d’y songer. De toute façon, elle ne dormait jamais dedans…
Malheureusement, les ennuis avec Savannah continuent, et j’ai dû l’emmener de nouveau chez le vétérinaire.
- Elle a dû se battre avec un autre animal qui était porteur d’une maladie. Heureusement, là encore ce n’est pas grave.
- Je m’inquiète quand même…
- Ne vous en faites pas. Elle sera vite remise sur pattes.
- D’accord…
- Bon, par contre, vous vous doutez bien qu’elle commence à avoir un certain âge… Il faudrait éviter de la faire sortir de la maison afin de limiter les rencontres avec des animaux indésirables. Et… Elle va quand même avoir besoin de beaucoup de repos.
- Oui, ne vous inquiétez pas, nous ferons le nécessaire. Je vous remercie.
Malgré les inquiétudes, il faut continuer à vivre. A la maison, tout n’est pas si simple. Seren a repris ses mauvaises habitudes avec les jumeaux… J’imaginais que ça aurait changé. Alors, oui, c’est vrai qu’elle les importune moins, depuis la mort d’Onyx. Mais c’est plus fort qu’elle, il faut qu’elle s’énerve, de temps en temps…
Quant à moi j’ai recommencé à courir. Sans Onyx cette fois, ce n’est plus pareil. Mais j’aime trop la nature pour devoir m’en passer.
Je me suis arrêtée à un coin de pêche, là où tout est silencieux, où tout n’est que détente.
Mes enfants ont des projets pour les cours. Les jumeaux n’ont pas attendu avant de commencer le leur. Avec Jules, nous aimons leur rendre service et les aider un peu pour faciliter leur travail.
Par contre, Seren n’est pas du même avis.
- Et moi, alors ? C’était moi d’abord normalement !
- On n’a jamais dit une chose pareille, Seren. Nolan et Cléo se sont directement mis à travailler en rentrant du lycée, alors que tu as préféré aller dans ta chambre.
Nolan a demandé à sa petite sœur de venir près de lui et de Cléo.
- Viens nous aider si tu veux, je suis sûre que tu nous aiderais à avancer plus vite !
- Sûrement pas, c’est trop nul vot’ truc.
Leur projet n’est pas à rendre avant plusieurs jours, mais les jumeaux ont déjà terminé, ce qui leur laisse le temps de faire leurs devoirs sereinement.
Seren a décidé de commencer son projet seulement quelques jours plus tard, au dernier moment bien évidemment. Je dois bien avouer que l’école, ce n’est pas trop son fort.
Mais elle n’a pas le choix. Et comme pour les jumeaux, nous l’aidons.
Les jumeaux ne sont pas loin, et Cléo a tenté :
- Seren, tu veux qu’on vienne t’aider ? Ca te permettra d’être débarrassée plus rapidement.
- J’ai pas envie.
Jules a rétorqué :
- Seren, sois gentille avec eux, comme ils le sont avec toi, s’il te plait.
Il n’a pas manqué de lui faire un clin d’œil.
- Bon, d’accord. Vous pouvez venir m’aider.
Voilà, un petit effort de fait. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est déjà beaucoup pour Seren.
Au final, elle était bien contente de les avoir fait venir puisque ça lui a permis d’en faire moins. Et oui, les grands travaillent, la petite supervise…
Quelques mois ont passé. J’ai appris le décès de ma cousine, que je ne voyais plus depuis tant d’années. (Pour rappel, c'est la nièce de Luce, la mère de Flora)
J’avoue que comme pour Tao, son frère jumeau, cela ne m’a que peu attristée. Je ne les voyais plus du tout et n’avais plus aucun contact avec eux… Et puis… C’est peut-être égoïste, mais j’ai autre chose en tête. Ca y est, Jules et moi, on va se marier !
J’ai été surprise de voir Seren aller vers Cléo, tout sourire.
- Tu crois que je serais la plus belle au mariage de papa et maman ?
- Tu sais quoi ? On sera jolies toutes les deux, mais la plus belle, ce sera maman.
- Ah, oui, c’est vrai… Mais je serais plus belle que toi ?
- Oui Seren, tu seras la plus belle.
J’ai bien remarqué que Cléo ne cherche pas le conflit. Et surtout pas aujourd’hui, alors elle est allée dans le sens de sa petite sœur.
Quant à moi, après avoir passé des heures chez le coiffeur, je suis enfin prête. Un peu stressée, mais ça ira. Le mariage n’est qu’une formalité, finalement.
Les coiffeurs ont fait un travail exceptionnel sur mes cheveux. Je ne pensais pas qu’ils arriveraient à quelque chose, ayant des cheveux assez difficiles à dompter. Mais je dois bien avouer qu’ils sont faiseurs de miracles. Grâce à des heures de travail, un peu d’extensions, et me voilà une toute nouvelle femme pour cette journée.
C’est là que nous allons nous marier. En plein air. C’est tellement beau !
Seren est toute contente dans les bras de son père.
Cléo et Nolan s’impatientent et se prennent en photo en attendant le reste des invités.
Tout le monde finit par arriver, les jeunes sont un peu dissipés mais tout le monde finit par s’installer.
La cérémonie peut enfin commencer.
J’ai du mal à imaginer que je suis enfin mariée à l’homme que j’aime. Mais finalement, je ne me sens pas différente. C’est surtout un moyen de montrer que l’on s’aime, bien que ce ne soit plus à prouver, et de passer du temps en famille.
Mais à cet instant, je me sens tellement belle aux yeux de mon mari.
La fête peut maintenant commencer.
Les jeunes préfèrent aller danser entre eux, alors que les plus anciens comme nous restons plus en retrait.
Même Seren se met à danser. Pas avec les autres, ce serait trop lui demander. Mais elle fait au moins un petit effort.
Louise est heureuse pour nous. Elle a passé le cap de la retraite, dernièrement. Elle sait que sa vie est derrière elle, maintenant. Elle n’a pas eu la chance d’être heureuse en amour, mais elle a quand même eu une fille adorable.
Léonie et Laurent sont toujours aussi amoureux, malgré le temps qui passe.
Mais Laurent ne change pas, il ne peut pas s’empêcher d’engloutir son plat comme si personne ne le regardait. J’ai bien remarqué le regard que lui a porté Léonie à ce moment-là !
Et nous avons mangé notre gâteau. Ce n’est pas si simple de faire manger son conjoint !
Je ne vous ai pas dit, mais un des barmans que l’on a engagés, c’est Maxime, le fils de Lina, ma cousine récemment décédée. J’ignorais que ce serait lui qui viendrais, d’ailleurs je ne savais même pas qu’il était devenu barman. C’est un beau jeune homme. Mais il n’a pas cherché à rester en contact avec nous par la suite.
Cette journée a été parfaite. Tout s’est bien passé et je suis la femme la plus heureuse à cet instant.
Le seul léger incident étant que Seren a fait son numéro à Manon, lui disant que c’était elle la plus jolie du mariage. Rien d’inhabituel, en somme.
Et nous avons fini par rentrer. Les enfants sont rentrés à la maison, probablement pour aller se coucher. Mais avec Jules, nous avions une dernière petite chose à faire, non loin de la maison.
- Comme au bon vieux temps ?
- Comme au bon vieux temps !
Quoi ? Il faut bien consommer notre mariage, non ?
J’ai tellement de chance d’être tombée sur un homme comme Jules. Il me rend heureuse chaque jour un peu plus.
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