Je m’appelle Flora Berry.

Je suis une jeune adolescente issue d’une longue lignée : grâce à tout ce qu’on a pu trouver, nous avons été capable de remonter jusqu’à 11 générations au-dessus de la mienne, celle par qui tout a commencé, c’était Menta Berry. Mais j’imagine qu’il y a suffisamment d’informations sur elle ainsi que ses descendants, sans que je n'ai besoin de raconter leurs vies.
Je suis fille unique, et… je suis orpheline. Mes parents sont décédés récemment, et la cousine de maman, Lily, m’a accueillie chez elle à bras ouverts. Je crois que c’est de coutume, dans la famille, d’accueillir les brebis égarées. Ma grand-mère, que je n’ai jamais connue, n’a pas hésité à élever son neveu alors que sa sœur ne voulait plus de lui.
Lily vit avec son mari, Julien, et sa fille Léonie, avec qui je m’entends très bien, depuis toujours. C’est une cousine éloignée, puisque le lien qui nous unit, ce sont nos arrières-grands-parents. Mais Léonie est plus que ça, c’est une amie, qui a accepté de me laisser une place dans son petit jardin secret.
La maison n’est pas grande mais tous les trois font tout pour que je m’y sente bien. Après tout, je n’ai pas besoin de beaucoup d’espace, j’ai été habituée à vivre dans une petite maison.

Ma famille était grande, mais beaucoup ne sont plus parmi nous ; je n’ai jamais eu la chance de connaître tout le monde, et ceux qui sont encore en vie ne nous donnent plus vraiment de nouvelles.

Je suis triste, d’avoir perdu mes parents, si jeune. D’autant plus que j’ai ce regret, celui d’avoir poussé papa à emmener maman là-bas, là où… là où tout s’est terminé, pour eux. Mais plus les jours passent, et plus je me dis que finalement, je n’y suis pour rien. Après tout, maman voulait plus que tout retourner dans ce pays, celui que je déteste, à présent. Alors j’imagine qu’elle et papa y seraient retournés, avec ou sans mon aide.

 

C’est une toute nouvelle vie qui s’offre à moi, à présent.
Je vois souvent Lily triste. Elle et maman étaient très proches, et ça lui fait de la peine, à elle aussi.

Elle essaie de garder le sourire devant moi, mais je sais bien qu’elle craque, quand elle sait, ou croit que personne ne la regarde. Je l’admire, elle fait le maximum pour que je me sente bien, ici, et je dois avouer que ça fonctionne plutôt bien. Elle ne remplacera jamais mes parents, mais je lui serais éternellement reconnaissante de m’avoir permis de vivre chez elle, je n’aurais pas pu m’en sortir, toute seule. Oh, j’ai un bel héritage, mais… ça ne remplacera jamais l’amour de mes parents.

Léonie est très proche de son père, c’est lui qui lui a transmis sa passion pour les échecs.

Quant à moi, je passe beaucoup de temps avec Lily. J’adore le jardinage, la nature, et Lily, comme sa mère avant elle, aime beaucoup ça, alors elle a un petit coin rien qu’à elle, où elle m’a autorisée à venir. C’est fou comme ça détend. Quand je m’occupe des plantes, je ne pense à rien d’autre, je suis concentrée sur elles et j’essaie de leur donner les meilleurs soins possibles, même si pour le moment, je ne m’y connais pas encore très bien.

Quand arrive l’heure du repas, je repense à mes parents. Lily, Julien et Léonie tentent de me faire sentir comme chez moi. Je suis bien intégrée, il n’y a pas de problème de ce côté-là, mais… je ne peux pas m’en empêcher, mes parents me manquent terriblement. Je sais qu’avec le temps la douleur finira par s’estomper, mais combien de temps est-ce que cela va prendre ?

Léonie essaie désespérément de m’apprendre à jouer aux échecs, mais… Je dois avouer que j’ai énormément de mal à me concentrer et à me souvenir des mouvements de chaque pièce.

Mais ça me plait bien, malgré tout. On peut dire que les échecs ont le mérite de me changer les idées.

Julien nous encourage, ça lui fait plaisir de voir que nous aimons ça toutes les deux. Ca reste la passion de Léonie, je préfère quand même la nature, mais c’est vrai que c’est amusant, je ne peux pas le nier.

Ce petit bout de famille n’est pas la seule à tenter de me remonter le moral, puisque Jules, un camarade de classe, m’envoie régulièrement des sms pour me demander de mes nouvelles. C’est vrai que j’ai loupé pas mal de cours, depuis le décès de mes parents, j’avais besoin de me ressourcer et ne suis pas allée au lycée pendant quelques jours.
Mais j’ai fini par y retourner, et après cette première journée, il m’a proposé d’aller au cinéma. Je lui ai demandé si Léonie pouvait se joindre à nous, alors il a proposé à l’un de ses amis de nous rejoindre également.

Nous ne sommes que quatre, dans cette grande salle. Je dois avouer que le cinéma, ce n’est pas ce que je préfère, mais je me suis laissé prêter au jeu, et puis, ça ne pourra me faire que du bien, de sortir et de penser à autre chose.

J’ai bien remarqué que Léonie a bien accroché avec l’ami de Jules, Laurent*. Elle n’est pas comme moi avec les garçons. Elle est toujours prête à aller plus loin, très rapidement. Moi, c’est l’inverse. Je ne suis pas sûre que je puisse plaire à un garçon, de toute façon, et puis… j’ai bien le temps d’y penser.

Finalement, j'ai eu une agréable surprise et je n’ai pas vu le temps passer devant ce film.

En sortant, instinctivement, Jules m’a prise dans ses bras.
- Je suis content de te voir sourire, tu es si jolie.
- Oh, merci Jules.

Je suis bête, je n’ai rien su lui répondre de plus. Et puis, il dit juste ça pour me faire plaisir. En tout cas, Léonie et Laurent ont l’air de bien s’entendre, tous les deux.

Les garçons nous ont proposé d’aller boire un verre au bar à côté, alors nous avons accepté, sans oublier de prévenir Lily et Julien pour qu’ils ne s’inquiètent pas trop de ne pas nous voir rentrer.

Léonie n’a pas perdu de temps avec Laurent. Elle a toujours été comme ça, très spontanée.

Jules n’arrête pas de me prendre dans ses bras.

Et il m’a offert une jolie rose. Qu’est-ce que cela signifie ?

Sur le chemin du retour, Léonie n’a pas manqué de me dire que Jules en pinçait pour moi. Je n’ai pas voulu la croire. Pourquoi un garçon comme Jules s'intéresserait à une fille comme moi ?
De retour à la maison, une surprise m’attendait. Louise est venue nous voir. Louise, c’est une cousine éloignée, au même titre que Léonie, c’est la fille d’une cousine de maman et de Lily.

- Oh ça fait tellement longtemps qu’on ne t’a pas vue !
- Oui, je suis désolée d’avoir déserté comme ça, et surtout je suis vraiment désolée pour ce qu’il t’arrive, Flora.

- Merci, c’est gentil. Au moins, toi tu viens aux nouvelles, pas comme d’autres. Même si c’est tardivement, on ne peut pas t’en vouloir, tu as ta vie maintenant.
- Oui, je suis mariée et maman d’une petite fille qui s’appelle Léa. Vous devriez venir la rencontrer un de ces jours, vous savez que ma porte est toujours ouverte.

- Tes parents vont bien ?
- Ils se font vieux, mais ils sont en bonne santé !

- Tant mieux, tu leur passeras le bonjour de notre part à tous.
- Sans problème ! D’ailleurs je dois filer, je dîne avec eux, ce soir !

Louise n’est pas notre seule « cousine ». Il y a aussi Amelia, mais depuis que ses parents sont morts, elle est partie vivre chez sa grand-mère et ne donne plus aucun signe de vie. Quant aux jumeaux, mes « vrais » cousins, on ne les a pas revus depuis si longtemps. Tonton Max, leur père, donnait régulièrement des nouvelles à maman, mais depuis son décès, nous n’avons plus de nouvelles.
Mais je ne leur en veux pas. Et puis, nous avons une grande différence d’âge, alors je ne suis pas étonnée de ne pas être proche d’eux.
Au moins, j’ai une famille qui est là pour moi. Je ne suis pas seule.

 

 

​

Plusieurs mois ont passé, et je me sens beaucoup mieux. J’aurais toujours une pensée pour mes parents, mais les personnes que j’ai autour de moi ont su me redonner le sourire, et m’aider à retrouver celle que j’étais.

Je passe énormément de temps avec Lily dans sa petite serre, j’aime tellement les plantes. C’est si apaisant, ici. Léonie ne partage pas cette passion, mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre, après tout nous ne sommes pas obligées d’aimer les mêmes choses pour s'apprécier. Mais hors de question pour elle de passer cette porte et venir dans cette serre…

 

 

J’ai même essayé de créer une petite composition florale, comme pour remercier Lily et Julien de m’avoir accueillie chez eux. Cela ne suffira pas pour leur montrer toute la gratitude que j’ai envers eux, mais c’est un bon début. Rien ne pourra suffire, de toute façon.

Et si je me concentrais, ce serait peut-être mieux, non ?

 

Je n’oublie pas le lycée, et je continue de faire mes devoirs, souvent en compagnie de Léonie.

 

 

Et un jour d’automne, j’ignorais que ma famille d’accueil me réservait une surprise. Nous mangeons dehors, parce que, même s’il fait un peu frais, le temps est plutôt clément et nous pouvons nous permettre de profiter du grand air encore un peu.

 

 

- Flora, avec Julien, nous avons envie de te faire plaisir. Léonie bien sûr est d’accord, n’est-ce pas ?
- Oui évidemment !
- Bien. Alors… Je sais que tu en rêves depuis longtemps, alors nous avons décidé, pour le week-end prolongé qui arrive, de partir se ressourcer à Granite Falls.
- Oh, c’est vrai ? Ca fait tellement longtemps que je rêve de découvrir cet endroit ! Merci, vous me faites le plus beau des cadeaux et je ne sais pas comment vous remercier !
- Tu le fais déjà, en nous offrant ton plus joli sourire. Ca me fait plaisir de te voir épanouie.
- Merci, merci du fond du cœur !

 

 

Nous voilà donc arrivés dans notre maison de location. Je suis tellement heureuse, je n’espérais même plus découvrir cet endroit. Du moins, pas avant plusieurs années. Bien sûr que j’aurais aimé découvrir ça avec mes parents, mais, quoi que je fasse, j’aurai une pensée pour eux. Je ne sais pas si ça leur aurait plu, finalement. En tout cas, de mon côté, je n’ai encore rien vu, mais j’adore !

 

 

Un guide n’a pas manqué de venir frapper à notre porte à notre arrivée.
Je suis allée répondre, alors que Léonie part se reposer et que Julien et Lily défont leurs valises.

 

 

- Bonjour mademoiselle et bienvenue à Granite Falls. Je suis votre guide pour le week-end, alors n’hésitez pas à me solliciter si vous avez besoin d’informations. Ici, il y a de tout pour se ressourcer. Vous avez une magnifique forêt à visiter et pas mal de choses à découvrir, mais je ne vous en dis pas plus. Une seule précision cependant, faites attention aux insectes, ils sont nombreux par ici : pas nécessairement dangereux, mais il est possible de vous faire piquer !
- Très bien merci monsieur. Nous ne restons que quelques jours, mais nous saurons où vous trouver en cas de besoin !

 

 

J’ai ensuite rejoint les autres à l’étage. Nous sommes arrivés en fin d’après-midi, et le voyage nous a tous fatigués, alors pas question de s’aventurer où que ce soit dès maintenant : de toute façon, la nuit tombe vite et nous avons bien le temps de découvrir. Alors nous avons fait une petite partie de « ne réveillez pas le lama ».

 

 

Il ne fait pas très beau, mais cela n’a pas d’importance. Je trouve que la vue est si belle, de ma chambre !

 

 

Lors du dîner, je me sens vraiment revivre. J’ai presque envie de dormir à la belle étoile ! Mais je ne le ferais pas, je ne sais pas si c’est dangereux, la nuit ici, et je ne compte pas inquiéter Lily et Julien. Mais je suis tellement enthousiaste ! J’ai vraiment hâte de découvrir les alentours.

 

 

Le lendemain matin, tout le monde s’est levé très tôt pour pouvoir profiter. Nous sommes partis nous installer au coin du feu, dehors, pour profiter de la nature qui nous entoure et brûler quelques guimauves.

 

 

Je n’ai encore rien vu de cet endroit, et pourtant je m’y sens parfaitement bien. J’adore ! Mais j’ai très envie d’en voir plus.
- Lily, dis-moi… Ce serait possible qu’on aille faire un tour dans la forêt ?
- Oui bien sûr, c’est prévu, on va y aller. On reste ici un peu, et ensuite on ira se balader. On attend un peu qu’il fasse un peu plus jour.
- Oui tu as raison. Et si on jouait à ce truc, là ?

 

 

Je ne sais pas vraiment comment ça s’appelle, mais ça nous permet d’être tous ensemble, alors c’est plutôt rigolo.

 

 

 

Personne n’a réussi à mettre ce fichu fer à cheval autour de cette barre, mais… c’était un moment agréable à passer… en famille.

 

 

J’ai demandé à Lily si je pouvais aller un peu plus loin, vers le lac, en face de notre maison.
- D’accord, mais tu ne vas pas trop loin.
- C’est promis !

Je sais qu’elle s’inquiète, parce que maman n’écoutait rien quand elle avait mon âge : elle m’a raconté qu’elle s’était aventurée dans la jungle toute seule alors qu’on le lui avait interdit. Elle avait réussi à inquiéter tout le monde, surtout tonton Andrea qui l’avait accueillie dans sa maison de location et qui ne l’avait pas vue partir. Mais je ne suis pas comme ça. Déjà, je n’ai jamais eu cette envie d’aventure irréfléchie. Je ne veux pas me mettre en danger, et puis quand je ne connais pas, je reste méfiante ! On ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Alors je m’éloigne un peu de la maison, mais pas trop.

 

 

Je suis émerveillée. C’est si beau !

 

 

 

 

Je crois bien que je n’ai jamais été aussi heureuse depuis bien longtemps. Ca me fait un bien fou, d’être ici.

 

 

Je suis restée longtemps, à observer ce grand lac, avant de me mettre à pêcher. Je n’ai jamais bien su pourquoi, mais j’adore la pêche. Oui, pourtant, je suis végétarienne. Mais comme quand j’étais enfant, je relâche toujours les poissons que j’attrape. Lily est venue me rejoindre.
- Ca te plait, par ici ?
- Oui, c’est magnifique. Je ne pourrais jamais assez te remercier, vous remercier, tous, de m’avoir permis de découvrir cet endroit.
- C’est normal, je pense que tu en avais besoin. Et nous aussi, ça nous plait ! Peut-être moins à Léonie et Julien, mais moi j’aime beaucoup !
- On se ressemble un peu, toutes les deux. Comme maman. C’est peut-être pour ça que tu t’entendais si bien avec elle.
- Oui… Je...
- T’en fais pas Lily, je vais bien mieux, maintenant. Et c’est grâce à toi.

 

 

Elle est derrière moi, mais je sens qu’elle est émue.
Nous avons fini par rejoindre peu de temps après Léonie et Julien à la location. Nous sommes prêts à partir découvrir l’immense forêt de Granite Falls !

Au milieu de cette forêt, se trouve une petite maison. Comme une sorte de musée, finalement.
Léonie et Julien n’ont pas hésité une seconde à aller s’installer devant l’échiquier qui était installé au milieu de la pièce.
Lily est partie feuilleter quelques livres, et j’ai découvert tout un tas d’insectes ainsi que des grenouilles. A ce qu’il parait, on peut tous les trouver, ici, dans cette forêt. Certains sont étranges, d’autres sont magnifiques !

 

 

 

A l’étage, une petite terrasse surplombe la forêt.
Lily est venue m’y rejoindre.
- C’est beau, n’est-ce pas ?
- Tellement beau. Lily… J’ai bien l’impression que Léonie et Julien n’ont pas très envie de bouger de là. Léonie m’a dit qu’elle avait froid et qu’elle préférait rester à l’intérieur.
- Ecoute… Je pense que je peux te faire confiance, je te connais. Je sais que tu n’es pas insouciante. Alors si tu veux, tu peux aller te promener. Pas trop loin, bien sûr !

 

 

- Non c’est promis, tu pourras sûrement me voir, de là-haut, je ne vais pas m’aventurer trop loin… Tu ne veux pas venir avec moi ?
- Je serais bien venue, mais j’ai trouvé un livre qui m’intéresse particulièrement. Mais je compte sur toi, n’est-ce pas ? Tu ne pars pas trop loin, et pas longtemps, d’accord ?
- C’est promis, merci Lily.

 

 

Effectivement, je suis restée autour de cette maison, sans partir très loin. J’ai tenté d’attraper des insectes.

 

 

 

 

Et j’ai trouvé quelques petits cristaux qui complèteraient un peu ma collection.

 

 

Je suis tombée sur un endroit étrange. Une sorte de grotte, on dirait.

 

 

J’ai enlevé quelques ronces afin d’essayer de voir à l’intérieur. Mais je ne m’y suis pas aventurée. Je n’ai absolument pas envie de me mettre en danger. Et j’ai promis à Lily. Il y a bien d’autres choses à voir, par ici, je ne suis pas assez irresponsable pour aller dans cet endroit qui me parait bien sombre.

 

 

Sur le chemin du retour, j’ai trouvé une plante étrange, quelque chose qui ressemble à des champignons. Mais pas question de cueillir ça, je ne m’y connais pas encore assez bien pour savoir s’ils sont comestibles ou non !

 

 

J’ai même pu faire la rencontre d’un habitant de la forêt, un petit écureuil très étrange. C’est drôle, on aurait presque dit un bout de bois. Pourtant, il était bel et bien vivant !

 

 

J’ai très vite fini par rejoindre tout le monde et nous avons mangé dehors. Enfin, j’ai mangé. Julien a préféré s’entraîner à ce jeu qui nous semble impossible, et Léonie et Lily se sont allongées pour regarder les étoiles.

 

 

Et chose que nous n’attendions pas, il s’est même mis à neiger !

 

 

Il fait frais, mais je me sens particulièrement bien. En rentrant, nous avons profité de la cheminée pour nous réchauffer.

 

 

Ce week-end est vraiment très agréable. C’est passé tellement vite ! Mais je ne regrette absolument pas ces quelques jours. Le dernier soir, nous avons profité de la terrasse, tous ensemble.

 

 

Je n’ai pas pu m’empêcher de les remercier tous, encore une fois.

 

 

 

 

En rentrant, je me suis empressée de m’occuper des plantes de Lily. Elles avaient besoin de soin, heureusement que nous ne sommes pas partis trop longtemps finalement. Tout pousse bien, en serre, mais ça reste fragile, malgré tout.

 

 

Nos abeilles – oui, nous avons, enfin Lily a des abeilles – nous ont fabriqué du bon miel. Je suis contente de pouvoir enfin le récolter ! Les abeilles ne sont pas agressives, mais il faut quand même se méfier.

 

 

J’ai pris goût à la lecture, dernièrement. Lily m’a parlé du livre qu’elle a trouvé, à Granite Falls, et je me suis laissée tenter également. J’adore : comme le fait de s’occuper des plantes, je trouve ça très reposant.

 

 

De temps en temps, quand Lily et Léonie passent du temps ensemble, je m’entraîne aux échecs avec Julien. J’aimerais tellement battre Léonie au moins une fois !

 

 

Il a beau m’expliquer mais je m’emmêle toujours les pinceaux. J’ai bien compris les règles maintenant, mais je n’ai toujours pas ce petit côté stratégique qui va me faire gagner une partie.

 

 

Bon… J’ai gagné contre Julien. Mais… Je sais qu’il a fait exprès de mal jouer pour me faire plaisir et qu’il m’a laissé gagner. Je n’aurais jamais pu le battre aussi facilement !

 

 

Quand Lily et Léonie sont rentrées, j’ai rejoint Léonie qui se dirigeait vers la balançoire.
- Dis Flo, tu voudrais pas qu’on sorte, un peu ? Genre qu’on aille, je sais pas moi, voir les garçons… ?
- Laurent te manque ?

 

 

- Ben un peu oui, et en plus il répond plus à mes SMS, j’ai l’impression qu’il m’en veut pour quelque chose. Et puis, toi il faudrait que tu te lances avec Jules ! Quand même, ça saute aux yeux qu’il veut être avec toi.
- Tu dis n’importe quoi Léo, il est juste gentil avec moi, c’est tout.
- C’est ce que tu crois…

 

 

Alors nous avons rejoint les garçons. Léonie avait raison, Laurent lui en veut. Quand elle s’est approché de lui pour l’embrasser, il l’a repoussée.

 

 

En réalité, il lui en veut parce qu’elle n’a pas passé son week-end avec lui. Mais après une petite explication, ils se sont rabibochés. Et ils sont partis tous les deux faire des constructions en LegoSim, comme des enfants !

 

 

Ce qui veut dire qu’ils nous ont laissé tous les deux, Jules et moi…
Il ne dit rien. On se contente de passer du temps ensemble, comme de grands enfants que nous sommes.

 

 

Nous nous amusons, comme deux amis le feraient.

 

 

 

Je ne me suis pas rendue compte de l’heure. Léonie et Laurent sont partis, je ne sais où.
Et comme deux idiots, Jules et moi sommes maintenant trempés. Quelle idée de faire une bataille d’eau en automne… Je commence à avoir froid et inconsciemment, je me rapproche de Jules.
- Viens par-là, je vais te réchauffer… Tu es mieux, comme ça ?

 

 

- Oui, merci Jules, t’es un chouette ami ! Je suis contente de t’avoir dans ma vie !
- Ami, hein ?

 

 

- Euh… Oui, Jules, qu’est-ce que tu veux dire ?
- Euh… Rien… Rien, Flora. Tu es vraiment magnifique.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Non, non… Vraiment.
- Allez, dis-moi.

Il ne dit rien. Nos visages sont si proches l’un de l’autre, je ne sais pas quoi penser. Il sourit, je lui souris à mon tour. Qu’est-ce que cela veut dire ?

 

 

Je ne le saurais pas. Du moins, pas tout de suite. Nous avons été interrompus, et Léonie et moi avons dû rentrer. Lily venait de recevoir un appel.



Julie, c’était la cousine de Lily, la cousine de maman aussi. La maman de Louise.
Quand Louise est venue nous voir, elle nous avait pourtant dit que ses parents allaient bien.

Je vois bien que Lily est déboussolée. Je ne sais pas comment la réconforter…
- Ca ira Flora, ne t’en fais pas pour moi, je vais bien.
- Je vois bien que ce n’est pas le cas… Je n’aime pas te voir comme ça…
- Je suis triste, bien sûr, mais ça ira. Je te le promets.

 

 

Malheureusement, peu de temps après, nous avons appris le décès du mari de Julie...
 



Je ne les ai pas tellement connus, mais ça me rend triste de voir Lily aussi affectée. Mais c’est une femme forte, et elle essaie de ne pas trop le montrer. Je l’admire pour cela.

Elle ne se laisse pas abattre. Et elle sait qu’elle doit tenir le coup. C’est bientôt mon anniversaire. Alors elle me prépare un bon gâteau avec le miel que j’ai récolté il y a quelques jours.

 

 

Bientôt, j’entrerai dans ma vie d’adulte. Bientôt, je partirai de cette maison. Pour aller où ? Je ne sais pas encore... Mais je ne veux pas m’imposer plus que nécessaire dans cette famille qui a déjà fait tant pour moi.

​

​Après avoir préparé mon gâteau, Lily l'a mis au frais. Nous ne fêterons mon anniversaire que demain, tous ensemble.

 

 

Léonie et moi avons prévu de sortir avec les garçons, ce soir, pour fêter Halloween. Avant de nous préparer, elle veut discuter.
- Bon, alors, tu t’es décidée avec Jules ?
- Décidée pour quoi ?
- Tu te moques de moi, Flo ? Il est fou amoureux de toi !

 

- Non, arrête avec ça, il m’apprécie en tant qu’amie, c’est tout.
- Il n’y a que toi pour ne pas le voir. Je ne devrais pas forcément t’en parler, mais si c’est ce qu’il faut pour faire avancer les choses, alors je n’hésite pas.
- Mais… Parler de quoi ?
- Flo… je ne sais pas si tu le fais exprès ou si tu ne sais vraiment pas… Dis-moi ce que tu penses de Jules, toi.

 

- Ben… Je l’aime bien, il est adorable avec moi, toujours très gentil et c’est un super ami.
- Ami, d’accord, mais… Est-ce que toi, tu aimerais qu’il soit plus qu’un simple ami ?
- Euh… Ben, je ne sais pas, je… Je n’y ai pas vraiment pensé…
- Oh, allez, tu sais que tu peux tout me dire ! Tu l’aimes bien, mais peut-être que tu l’aimes plus que bien ?
- Je… ça ne change rien, Léo, il ne me voit que comme une amie et…

 

- Ah ! Alors tu y as pensé, finalement ! Tu ne dirais pas non s’il te demandait d’être sa petite amie ?
- Euh… Peut-être, c’est vrai… Mais la question ne se pose pas.
- Et bien détrompe-toi ! Laurent m’en a parlé : Jules n’arrête pas de parler de toi, il voudrait que tu sois plus qu’une amie, justement. Je te le dis depuis tellement longtemps mais tu ne veux pas ouvrir les yeux…
- Mais… Il ne m’a jamais rien dit…

 

- C’est parce qu’il veut y aller doucement, il ne veut pas faire n’importe quoi avec toi. Tu vois, moi j’ai foncé tête baissée avec Laurent, et j’ai eu de la chance parce que ça a bien fonctionné, mais Jules et toi avez besoin de plus de temps. Il n’ose pas faire le premier pas, parce qu’il a peur que tu le repousses. Et si c’était le cas, il ne pourrait plus te voir et ça lui ferait mal.
- Oh, je… Je ne savais pas tout ça… Mais, je ne suis pas comme toi, je ne pourrais jamais faire le premier pas…

 

- Hum… Alors il faut que tu lui montres que tu ne serais pas réticente à aller plus loin avec lui.
- Je ne sais pas trop comment faire, mais d’accord…
- Ca viendra, au pire j’en parlerai à Laurent qui en parlera à Jules et…
- Non, ne dis rien ! On verra ce soir… Ou plus tard, d’accord ?
- C’est toi qui vois ! Allez, on va se préparer !

 

Après un long moment dans la salle de bains, nous voilà prêtes pour rejoindre les garçons.
Entre temps, Lily a appris par son cousin William le décès de sa femme, Chloé. Nous avons demandé à Lily si elle préférait qu’on reste à la maison avec elle, mais elle nous a dit de nous amuser, que la vie continue. Et puis, je ne suis pas sûre qu’elle était proche de Chloé.


Alors nous sommes parties rejoindre les garçons. Léonie a mis le paquet sur le maquillage, alors que j’ai préféré rester sobre. Je ne suis pas très rassurée par cette soirée, déjà à cause de ce que vient de me dire Léonie, mais aussi parce que nous allons dans une maison « hantée ». Je ne sais pas dans quoi je m’embarque, mais je dois avouer que ça ne me rassure pas tellement…
Mais je garde le sourire, et ne montre pas que je suis terrifiée.

 

Les garçons sont déjà là, à nous attendre.

 

Tous les trois n’hésitent pas à avancer vers cette maison, alors que je préfère rester derrière eux… (coucou @lalia181211 !)

 

Il y a tout un tas de choses inquiétantes dans cette maison, et je reste toujours près de Jules, au cas où… Léonie, elle, s’amuse bien…

 

Il y a des bruits étranges, et j’ai vraiment peur. En fait, il y a d’autres personnes qui viennent visiter cette maison et le plancher de l’étage craque, ce qui a le don de me faire sursauter.

 

Nous avons croisé le chemin d’un homme très étrange, à l’allure terrifiante…

 

Mais aussi une femme, qui me fait étrangement penser à ma cousine éloignée, Amelia*…

 

Nous continuons de visiter cette maison, et j’essaie de me détendre. Il y a des bonbons d’Halloween, alors j'en prends un, après tout, il ne peut rien m'arriver. Enfin, c'est ce que je pensais !

 

C'est fait exprès, bien sûr, mais tout ça ne me rassure pas vraiment. Quand nous nous trouvons face à face avec un squelette, je m’approche de plus en plus de Jules…

 

Je lui tiens la main, et ne la lâche plus : ça me rassure au moins un tout petit peu.

 

Nous avons été interpellés par un bruit venant de l’étage. Moi qui pensais que cette maison n’avait d’hanté que le nom, j’ai vite été rattrapée par mes inquiétudes : Léonie s’est retrouvée dans une position indélicate sans trop savoir par quelle magie elle était dans cette posture. Voilà qui fait froid dans le dos…

 

Léonie m’a rassurée en m’assurant que tout allait bien, qu’elle s’était pris le pied dans quelque chose. Et elle m’a attirée avec elle au dernier étage.
Là, s’y trouve une chambre, lugubre. Et sur le lit, une femme. Cette femme… Elle ressemble tellement à Amelia, mais en même temps elle est si différente…

 

Est-ce possible que ce soit elle ?

 

En tout cas, elle n'a rien dit, préférant rester là, et nous laisser partir comme si nous ne nous connaissions pas. Après tout, c'est peut-être quelqu'un qui lui ressemble étrangement...
Nous sommes vite redescendues et avons trouvé les garçons dans une situation visiblement délicate.

 

J’ai proposé à tous qu’on sorte de cette maison… Je n’aime pas trop l’ambiance qui règne, par ici…

Léonie et Laurent se sont bien amusés, et n’ont pas l’air très inquiets.

 

Mais moi, je suis terrifiée…
- Ne t’en fais pas, Flora, tout va bien. Mais tu trembles !
- Oui, je… J’ai eu très peur… Heureusement que tu étais là…
- Ce n’est rien, on ne retourne plus là-dedans. Tu vas mieux ?

 

- Je crois que oui. Merci Jules. Ce n’est pas pour moi ces trucs-là.

 

Il ne s’est rien passé de plus. Léonie et moi sommes rentrées, nous savons que nous revoyons les garçons le lendemain. Peut-être qu’après une bonne nuit, ça ira mieux.

C’est le festival de l’amour. Léonie veut qu'on y aille, avec les garçons… Elle croit que ça peut nous « décoincer », avec Jules…
Elle, en tout cas, n’a peur de rien. Elle et Laurent, c'est déjà plutôt sérieux.

 

Et je crois qu’ils sont très amoureux.

 

Moi ? Je ne sais pas. Je crois que c’est vrai, je ressens peut-être plus que de l’amitié pour Jules. Mais comment le savoir ? Je n’ai jamais ressenti ça auparavant…

 

Plus je le regarde, plus je ressens une sensation étrange au creux de mon ventre. C’est ça, être amoureux ? Comment le savoir ?

 

Je lui ai lancé des pétales de rose, parce que… C’est un peu la coutume, dans ce festival. Je ne sais pas s’il pense que ça signifie quelque chose, et j’ai fait ça un peu inconsciemment.

 

Je crois qu’il a perçu ça comme un signe. Ou alors, Léonie est passée par là… Mais Jules m’a emmenée un peu plus loin. Et, tout doucement, il m’a prise dans ses bras.
- Flora… Je ne sais pas trop comment te dire ça ou comment te le faire comprendre… Mais parfois il n’y a pas besoin de mots… Je… Ca fait si longtemps que j’ai envie de faire ça, j’espère que tu ne me repousseras pas…

 

Je ne l’ai pas repoussé. A vrai dire, j’ai trouvé ça très agréable. Et maintenant, je regrette qu’il n’ait pas fait ça plus tôt. Je suis sur mon petit nuage…

Léonie et Laurent nous ont fait redescendre sur terre, en nous rappelant qu’on était attendus à la maison. Mais oui, mon anniversaire !

Lily avait déjà placé les bougies sur le gâteau.

 

Et me voilà maintenant entrer dans ma vie d’adulte ; je ne réalise pas encore, pas totalement. Peut-être ai-je encore un pied sur mon petit nuage.

 

Là, Jules n’a plus hésité à m’embrasser. Il nous fallait juste un petit déclic, finalement.

 

Contrairement à Léonie et Laurent qui n’ont jamais perdus une seule seconde !

 

Quelques jours plus tard, j’ai tenu à avoir une discussion avec Lily.
- Lily, je veux que tu saches, je vais faire mon maximum pour trouver un logement. Toi et Julien avez déjà fait tant pour moi, et je ne veux pas m’imposer plus longtemps. Alors j’ai déjà commencé à chercher…
- Ne raconte pas de bêtises Flora, tu restes dans cette maison aussi longtemps que tu le souhaites. Ne pars pas si vite, tu as le temps ! Et puis… Peut-être que si tu attends un peu, que ce soit plus sérieux avec Jules, tu partiras, avec lui ?
- Je ne sais pas encore, c’est un peu tôt pour le savoir.

 

- Oui bien sûr ! C’est pour ça que je préfère que tu restes ici en attendant de savoir ce que vous comptez faire. Je ne te force pas, tu fais ce que tu veux bien sûr, mais ne te sens pas pressée de partir. J’aime bien t’avoir ici, avec nous. Je serais triste que tu partes si vite.
- Merci Lily, vraiment. Je ne sais pas quoi te dire de plus…
- Promets-moi de rester au moins jusqu’à mon anniversaire, ça te laisse le temps de la réflexion, comme ça.
- D’accord… c’est vrai que ça laisse pas mal de temps, effectivement. Je te remercie Lily.

 

- Je ne vais pas te laisser partir comme ça voyons ! Ca me rendra triste, quand tu quitteras cette maison, tu sais…
- Il faut bien que je prenne mon envol, non ?
- Oui bien sûr ! Mais c’est toujours difficile de voir partir un enfant de la maison. Tu n’es pas ma fille, mais c’est tout comme.
- Merci, vraiment.

Je me sens si bien, dans cette maison. Je sais ce que Lily m’a dit, mais je sais aussi que je dois vivre ma vie. Je vais tenir ma promesse, mais d’ici l’anniversaire de Lily, j’espère avoir trouvé mon petit nid douillet…
 

​

 

Nous avons bien pris nos repères dans cette maison, et nous nous y sentons bien. Je passe beaucoup de temps dans ma serre, pour m’occuper des plantes qui peuvent pousser ici sans problème.

Et je teste toujours de créer de nouvelles compositions florales, c’est mon petit moment à moi.

Avec Jules, je m’entraîne aux échecs. Parce que je n’ai pas perdu l’espoir de battre un jour Léonie. Et puis, je dois bien avouer que j’y ai pris goût !

L’hiver est synonyme de calme plat niveau plantes, et mon jardin est bien triste en cette saison. Mais il y a tout de même des plantes qui résistent au froid, et je suis bien curieuse de savoir pourquoi, alors je fais quelques recherches, j’ai bien le temps de m’informer, ça ne bouge pas tellement au travail en ce moment. J’aime l’hiver, mais je suis impatiente de voir le printemps et ses premiers bourgeons arriver.

Jules continue de peindre, et a laissé un tableau sur son chevalet. Est-ce un message ? Souhaiterait-il avoir des animaux ? Je n’ai jamais parlé de ça avec lui, mais je ne serais pas contre, je n’en ai jamais eu et serais ravie de recueillir un nouvel habitant à quatre pattes !

En attendant, et avec mon temps libre, j’ai décidé d’aller courir un peu. Pas que j’ai besoin de perdre du poids, je suis maigre comme un clou, depuis toujours ! Mais seulement pour me muscler un peu, ça ne me fera pas de mal et si ça peut me permettre de rester en bonne santé, alors il n’y a aucune hésitation à avoir !

Et puis c’est si agréable de courir, par ici, le paysage est si beau, je crois bien que je ne pourrais jamais m’en lasser.

Le jour de la fête de l’hiver est finalement arrivé. J’ai commencé à préparer le repas, une dinde au tofu. Je sais que ça ne plaira pas forcément à tout le monde mais je suis bien incapable de préparer de la viande, même pour les autres.

Louise est venue avec Léa, c’est elle qui en a la garde pour la fête de l’hiver. Je suis contente de voir la petite plus souriante que la dernière fois : finalement elle doit bien s’acclimater à sa nouvelle vie.

Julien commence à ressentir la fatigue de son âge, mais il a l’air plutôt en forme malgré tout.

Et je suis si contente de retrouver Léonie, que je n’avais pas revu depuis nos déménagements respectifs.

On a mangé tous ensemble, finalement ma « dinde » a dû plaire puisque je n’ai pas eu de plaintes – ou alors ils n’ont peut-être pas osé me dire quoi que ce soit… Comme on manque de place à table, c’est Lily qui s’est dévouée pour manger dans le salon avec la petite Léa.

Je suis allée rejoindre Lily rapidement.
- Tout va bien, chez toi ? La maison ne vous semble pas trop vide, à toi et Julien ?
- Oh si, vous nous manquez, mais on se fait à notre petite vie de vieux retraités ! Et toi ? Tu as l’air épanouie, je suis contente de te voir si heureuse.
- Oui, tout est parfait, vraiment. Jules est un amour.
- Alors je suis comblée. Léonie est heureuse, toi aussi, je peux partir en paix.
- Ne dis pas de bêtises ! Tu es bien ici avec nous, et tu le resteras longtemps, tu n’as pas le choix.
- Je ferais de mon mieux !

La soirée se déroule parfaitement bien, j’ai une pensée évidente pour mes parents, mais je suis en famille, et je suis heureuse. Je suis sûre qu’ils seraient heureux pour moi, eux aussi, s’ils étaient là.
C’est Louise qui a insisté pour faire la vaisselle.

Et pendant ce temps, un étrange Père Hiver a fait son apparition dans notre salon pour y déposer des cadeaux.

 

Léa a été surprise de voir ce vieux monsieur à la barbe rose.

Elle n’a pas osé aller vers lui, bien qu’il avait un cadeau pour elle. Ce n’est rien, il l’a déposé avec les autres sous le sapin.

Léa a été la première à ouvrir son cadeau. Cette fête, c’est avant tout pour les enfants, n’est-ce pas ?

Mais en fin de compte, tout le monde a ouvert ses cadeaux.
Jules et moi avons eu un magnifique cadeau : un petit séjour à Granite Falls, à découvrir sous la neige. Nous partirons dès le lendemain de la fête de l’hiver, et rentrerons pour le jour de l’an.

Nous avons fini la soirée en chanson, sous les yeux émerveillés de Léa.

 

Le lendemain, nous sommes partis en direction de Granite Falls. J’avais tant aimé la première fois, et je sais que je vais découvrir tout un tas d’autres paysages si jamais nous avons la chance d’avoir de la neige.
La neige est bien là. Mais… un peu trop présente puisque nous sommes accueillis par une tempête de neige.

Nous sommes si heureux d’être ici que nous ne courons pas pour nous abriter à l’intérieur de ce magnifique chalet.

Mais finalement, le froid a raison de nous. C’est un petit chalet très chaleureux, avec une superbe cheminée qui n’attend qu’à être allumée pour nous réchauffer. Nous ne perdons pas de temps et passons une bonne partie de la journée devant le feu. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours trouvé les flammes d’une cheminée hypnotisantes. Je ne me lasse pas de les regarder.

Finalement, nous avons trouvé un autre moyen tout aussi efficace de nous réchauffer…

J’aime tellement Jules. Nous sommes vraiment heureux, ensemble. Et j’ai hâte de fonder une famille avec cet homme merveilleux que la vie a mis sur mon chemin.

Comme nous ne pouvons pas vraiment sortir, j’ai cherché quelque chose à lire dans la petite bibliothèque, et je suis tombée sur un livre d’herboristerie. Voilà qui devrait me plaire. Jules lui, s’est essayé à la guitare.

Nous nous sommes ensuite entraîné aux échecs. Au moins, ça me fait plaisir de pouvoir gagner à la loyale ! Julien me faisait gagner pour me faire plaisir, et je n’ai jamais réussi à gagner contre Léonie. Mais battre Jules, c’est tellement simple !

La tempête a fini par se calmer. Il neige encore un peu, mais nous pouvons quand même sortir sans risque.

J’ai un peu exploré la carte. Je me souviens d’une grotte dans laquelle je ne m’étais pas aventurée à l’époque, mais j’ai bien envie de la découvrir, à présent. Et puis… Jules m’accompagnera.

Je n’avais pas vu ça la dernière fois, mais pour une raison que j’ignore, certaines personnes aiment se déguiser en ours pour passer inaperçus. Ben… c’est raté !

Sur mon chemin, j’ai trouvé de pauvres coccinelles dehors, ainsi que d’autres insectes plutôt étranges. Je me suis souvenue en avoir vu dans la maison au milieu de la forêt, lorsque j’étais adolescente. Je me suis mise en tête d’en trouver le plus possible. Ces pauvres insectes n’auraient pas survécu avec un froid pareil !

 

Nous sommes restés un long moment dehors, devant cette immense statue qui surplombe le centre des locations.

Puis nous nous sommes installés devant un feu de camp. J’aime tellement être à l’extérieur, découvrir tout ce que la nature a à nous offrir. Et découvrir Granite Falls sous la neige donne une toute autre dimension que quand je l’ai visitée la première fois.

Le lendemain, la neige ayant fini de tomber, nous avons décidé de partir en randonnée dans la forêt, et cette fois, de partir explorer cette grotte mystérieuse.

C’est si beau ! J’en prends vraiment plein les yeux !

J’ai découvert d’étranges créatures que je ne vais pas manquer d’emporter avec moi.

Et puis… n’oublions pas que nous sommes encore de grands enfants, Jules et moi… Alors nous nous sommes arrêtés en chemin pour laisser un souvenir éphémère de notre passage…

 

Nous avons marché, jusqu’à retrouver ce massage vers cette grotte. Rien n’a changé. Il y a de la neige oui, mais l’entrée de cette grotte est la même qu’il y a des années. Je me demande bien ce qu’il se cache à l’intérieur…

Finalement, ce n’est pas une grotte. C’est un chemin, plutôt. Un chemin qui nous mène vers une sorte de petite clairière. Et je dois dire que c’est magnifique.

 

Nous sommes vraiment émerveillés, pour deux amoureux de la nature, venir ici c’est un peu le paradis !

 

 

J’ai trouvé d’autres bestioles étranges par ici, comme une sorte de feu follet. Je ne savais pas que cela existait…

Nous avons exploré, jusqu’à tomber sur une toute petite maison.
- Elle a l’air d’être habitée. On fait le tour ?
- Je ne sais pas, je ne voudrais pas déranger ces gens…
- Allez !

Effectivement, quelqu’un vit ici. En faisant le tour, nous sommes tombés sur une femme qui a l’air de vivre seule, ici.

- Bonjour Madame, pardonnez-nous de vous déranger…
- Bonjour, soyez les bienvenus ici, cela fait bien longtemps que je n’ai plus croisé de gens par ici… Vous êtes les premiers depuis de nombreuses années.
- Ah oui, vous vivez seule ici ? Dans cet endroit reclus ?
- En effet, mais j’y suis bien. J’ai choisi la solitude, car je m’y complais. Ca me permet de penser, de réfléchir. Et de ne pas subir la bêtise des autres. Ici, je suis en parfaite harmonie avec la nature. Mais je ne refuse jamais une visite, elles sont si rares ! Ne restez pas là, asseyez-vous et mangez un peu !
- Merci !

- Je vis donc en ermite ici, et je croise très peu de monde. Rares sont ceux qui osent franchir les ronces. Il y a toujours des ronces, de l’autre côté ?
- Oui, elles sont bien là. Vous ne partez jamais d’ici ?
- Et non, vous savez, avec mon jardin, je n’ai besoin de rien d’autre pour me nourrir. J’ai tout ce qu’il faut. Vous vous demandez comment je fais, en hiver ? Eh bien, je fais des réserves avec ce que je récolte le restant de l’année. Je n’ai besoin de rien d’autre.
- C’est très admirable.
- Oh, ça me parait normal, pour moi. Dites-moi, vous n’allez pas repartir maintenant ? La nuit tombe et ça peut être dangereux, par ici. Profitez-donc de ma maison, je vous offre mon lit pour la nuit.
- Oh, c’est très gentil, merci beaucoup.

Nous avons donc dormi sur place, dans la maison de cette étrange femme. C’est un sacrifice, je trouve, de vivre loin de tout. Mais… pourquoi pas, après tout. J’avoue que si j’étais seule, je pense que je pourrais me plaire, ici.

Nous avons quitté cette femme au petit matin, sans oublier de la remercier pour son accueil. Si jamais nous retournons à Granite Falls, à l’avenir, nous retournerons la voir.

De retour au chalet, je n’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit puisque j’ai reçu un message. Un que j’aurais aimé ne jamais recevoir.


J’ai immédiatement pensé à Lily. Elle se retrouve toute seule, à présent. Je ne peux pas rester ici, à Granite Falls. Nous devons écourter notre séjour, pour que je rentre le plus vite possible et que j’aille rendre visite à Lily. Léonie doit être triste, elle aussi…
Jules m’a pris dans ses bras, m’a proposé de profiter de la vue une dernière fois, en me disant que Julien aurait voulu que je profite, et que je sois heureuse.

Mais très vite, nous sommes rentrés. J’ai laissé Jules s’occuper de ranger nos affaires et je suis partie en direction de Brindleton Bay. Devant la maison de Lily, j’y ai retrouvé Léonie.
- Oh, Léonie, je suis désolée pour ton papa, il va tellement nous manquer…
- Oui… Mais ne t’en fais pas, ça ira… Allons voir maman…

Nous avons trouvé Lily, seule… Et triste. Elle s’est toujours efforcée de garder le sourire, du moins devant nous, quand un tel drame se produisait. Mais je crois qu’elle ne nous attendait pas si tôt…

Léonie l’a prise dans ses bras, puis je l’ai fait à mon tour.

 

Nous nous sommes installées à table, et très vite, la tristesse a laissé place au bonheur, grâce à Léonie.
- Je sais que c’est un moment tragique, et je suis très triste d’avoir perdu papa… Mais… J’ai aussi une nouvelle à vous annoncer… Laurent et moi, on va être parents !
- Oh, c’est super, félicitations !
- Grand-mère… Je vais être grand-mère ! Oh, quelle joie !

Le visage de Lily s’est illuminé à l’annonce de cette nouvelle. Je préfère la voir ainsi. Julien va lui manquer terriblement, mais l’idée de devenir grand-mère a pris le dessus.

Avant de partir, Léonie et moi avons proposé à Lily de venir chez nous, au moins pour quelques jours. Mais Lily ne veut pas nous déranger. Lily estime que Léonie n’a pas besoin d’avoir sa mère dans ses pattes alors qu’elle est enceinte et a autre chose à penser… Et elle pense que ce n’est pas à moi de l’accueillir puisqu’elle n’est pas ma mère… Mais je ferais n’importe quoi pour elle, tout comme Léonie, elle a été là pour moi comme une mère l’aurait été, alors quoi de plus normal que de lui proposer de l’accueillir chez nous, même pour quelques jours ? Elle n’a pas voulu.

Puis le jour de l’an est arrivé. Ca se passe chez Léonie, cette fois. Léonie et Laurent sont plus amoureux que jamais.

Nous avons mangé tous ensemble, en pensant très fort à Julien qu’on aurait aimé avoir parmi nous. Cette fois, Louise est venue seule puisque Léa passe la soirée chez son père.

Dans la soirée, et à vrai dire depuis quelques jours, je me sens bizarre… Je n’ai rien dit, parce que ce n’était pas le moment et parce que je n’étais pas sûre de moi. Mais… je me suis isolée dans la salle de bains. Et j’ai fini par demander à Jules de venir.
- Jules… ça fait un moment que je ressens des petites douleurs au ventre. J’ai souvent envie de vomir, et…
- Oh, Flora, ça va ? Tu veux qu’on appelle un médecin, tu veux t’allonger, tu veux rentrer à la maison ? Dis-moi tout !

- Non, ce n’est pas ça, Jules… Euh… Je suis… Hum. On va avoir un bébé…
- Oh c’est pas vrai ? Mais c’est génial ! Tu es sûre de toi ?
- Certaine !
- Alors vite, il faut aller le dire à tout le monde ! Oh je suis si heureux !

La plus heureuse, c’est Lily. Elle sait qu’elle ne sera pas la grand-mère de ce bébé, mais pour moi, c’est tout comme. Et puis… C’est la seule grand-mère qu’il connaitra, cet enfant.

Je suis quand même inquiète quand je vois Léonie. Elle ne se sent pas très bien, elle. J’espère que ma grossesse se passera le mieux possible. Et si je faisais comme maman ? Je serais si inquiète ! Je suis née trop tôt, et maman a dû faire des sacrifices, pour me garder en pleine santé, ce n’était pas de sa faute, mais j’espère ne pas avoir à subir la même chose qu’elle, ça devait être si difficile pour elle et pour papa !

Mais pas question de penser à ça pour le moment, il n’y a pas de raison pour que le bébé ne soit pas en bonne santé, n’est-ce pas ?

La soirée a pu continuer, et j’ai tenté de défier Léonie aux échecs. Je me suis entrainée, alors c’est le moment ou jamais de la battre !

Sauf que… elle a eu un très bon professeur en la personne de Julien, et je n’ai pas encore réussi à la battre… Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !

Nous avons dansé, chanté…

 

Et nous sommes restés devant la télévision pour ne pas louper le décompte. Laurent n’a pas oublié d’emporter son assiette avec lui…

Et voilà, une nouvelle année qui commence !

- Bonne année, ma chérie, je t’aime plus que tout.

Léonie a insisté pour que Lily passe la nuit ici, et elle a accepté. Elle sera bien mieux ici, que seule dans sa maison…

Nous avons dit au revoir à tout le monde et sommes rentrés chez nous.

Bientôt, nous serons trois…

Les mois ont passé et l’hiver a laissé place au printemps.
Nous avons hâte d’accueillir bébé à la maison et nous avons déjà préparé sa chambre.

En attendant, nous avons accueilli deux nouveaux habitants dans la maison. Jules avait bien laissé un message subliminal et souhaitait avoir des animaux. Nous n’avons pas su nous mettre d’accord sur le fait d’avoir un chien ou un chat, alors nous avons pris les deux. Deux femelles adorables : Onyx, qui est très proche de Jules, et Savannah, qui est plus solitaire mais tout aussi attachante.

 

La grossesse se passe plutôt bien et me permet de continuer à travailler. J’ai d’ailleurs eu une promotion, grâce à mes recherches et à mon savoir-faire, je progresse assez rapidement. Et nous sommes enfin entrés dans une meilleure saison pour les plantes.

Jules est toujours aux petits soins pour moi et le bébé. Il s’interroge constamment sur mon état, me demande de me reposer et de ne pas trop en faire. Et il parle beaucoup au bébé. Il a vraiment hâte d’être papa !

 

Etant donné que je me sens bien, je peux partir en balade avec Onyx. Pas question de courir cependant, je préfère prendre mon temps, et mon footing habituel attendra quelques mois.

Comme je ne suis pas trop gênée par le bébé, je peux continuer à m’occuper de mon jardin, et voir de nouvelles plantes pousser. Onyx vient souvent me tenir compagnie, d’ailleurs.

 

Jules s’essaie au dressage, et je dois avouer qu’Onyx est une chienne qui comprend plutôt bien ce qu’on lui demande de faire, alors il ne devrait pas avoir trop de mal.

Nos animaux sont vraiment adorables, nous sommes rassurés de voir qu’ils sont très câlins et ne montrent jamais de signe d’agressivité. C’est important que ce ne soit pas le cas, avec le bébé à venir.
D’ailleurs, Onyx et Savannah s’entendent plutôt bien toutes les deux. Elles aiment beaucoup jouer ensemble.

Savannah est la première à se lasser mais elle ne montre jamais ses griffes.

La nuit, Onyx ne bouge pas de notre chambre, alors que Savannah préfère avoir le canapé du salon à elle toute seule. Elle a bien raison de ne pas se priver, après tout !

 

Comme de nombreuses femmes enceintes, j’ai souvent envie de manger tout et n’importe quoi. Moi qui n’ai jamais vraiment été gourmande, je me surprends à manger des macarons !

Et puis je n’oublie pas Lily et Léonie bien sûr, on essaie de se voir le plus régulièrement possible.
Lily a définitivement retrouvé le sourire, elle était déjà heureuse, mais nous voir toutes les deux si épanouies lui fait presque oublier qu’elle vit seule, à présent.

Je n’ai pas pensé à le faire plus tôt, mais c’est maintenant chose faite. Je lui ai confié les doubles de clés de la maison, ça pourrait lui servir si jamais on doit s’absenter plusieurs jours avec Jules, afin qu’elle puisse s’occuper des animaux. Et puis, je lui ai dit qu’elle serait toujours la bienvenue ici, qu’elle pouvait venir quand elle le souhaitait, même sans invitation. Je sais que Léonie a fait pareil, mais Lily n’ose pas nous déranger. Comme si elle pouvait nous déranger…

En tout cas, elle a hâte de faire la connaissance de nos bouts de chou.
- Dis donc, ça pousse bien par ici !
- Et oui ! Mais je crois bien que Léonie a plus de ventre que moi !

En parlant du loup, Léonie a fini par arriver, elle aussi.

- Alors, qui a le plus gros ? Je crois que c’est toi, Léo !
- Oui, mais c’est normal, je suis enceinte depuis un tout petit peu plus longtemps que toi !
- Oh, si peu ! Je ne sais pas, mais je suis sûre qu’il y en a plusieurs, là-dedans !
- On fait le pari ?
- Allez !

Ca me fait tellement plaisir de passer du temps avec elles. Elles me rappellent à quel point j’ai de la chance de les avoir, à mes côtés depuis tant d’années.

Puis le temps passe, encore… la vie suit son cours. Onyx et Savannah sont toujours aussi adorables. Savannah réclame souvent de jouer avec nous, alors qu’Onyx s’amuse toute seule avec sa balle.

 

Quant à moi… J’ai l’impression que je suis au bord de l’explosion. Si ma grossesse se passait bien au début, aujourd’hui c’est une toute autre histoire. J’ai tellement hâte que bébé sorte ! Je suis si épuisée… Je dors presque toute la journée.

Quand je ne dors pas, je suis sur le canapé en train de lire. J’avoue avoir du mal à faire autre chose, ces derniers temps.

Léonie m’a appelée. Ca y est, elle a accouché ! Et… J’avais raison… il n’y avait pas qu’un seul bébé ! Léonie et Laurent sont les heureux parents… de triplés ! Je leur souhaite bien du courage !

Elle a accouché de 2 filles et un garçon : Manon, Margaux et Mael. Tout le monde va bien. Mais je ne me sens pas capable d’aller à San Myshuno pour aller les voir. Je suis épuisée, bien trop épuisée…

Finalement, le jour de mon accouchement est arrivé peu de temps après.
Je sens que c’est le moment, et évidemment c’est un jour où Jules travaille... Je suis donc seule à la maison…

J’ai pu attraper mon téléphone et l’appeler en catastrophe. Il est rentré le plus vite possible, paniqué.
- Je suis désolée de ne pas avoir été plus rapide, j’ai fait comme j’ai pu, que… Tout est prêt ? On va à l’hôpital ?
- Ce serait bien, oui ! Arrête de paniquer Jules, prends les affaires et aide moi à m’installer dans la voiture.

Peu de temps après, nous voilà devant l’hôpital. Pendant tout le trajet, Jules était paniqué. Je n’ai envie que d’une chose, c’est que ce bébé sorte et que Jules se calme !

Arrivé dans la salle d’accouchement, Jules est d’un coup plus serein.

Enfin, c’était sans compter sur l’incompétence du médecin qui s’est occupé de moi…
- Vite ! Quelqu’un pour nous aider ! Il est en train de tuer ma femme !!

Finalement, il ne m’a pas tuée et tout s’est bien passé. Jules n’a pas manqué de dire deux mots au médecin.
- Qu’on soit bien clairs, je vais aller me plaindre, et vous risquez de perdre votre travail ! Vous vous rendez compte quand même que ma femme aurait pu y passer sur cette table ! Comment pouvez-vous confondre son cœur avec un bébé ? Vous êtes un incapable.
- Ne vous emportez pas comme cela monsieur, votre femme va bien, et vos bébés aussi.

« Vos » bébés ? Et oui… Léonie et moi, on ne fait pas les choses à moitié… Elle en a eu trois, j’en ai eu deux.
Nous avons donc acheté un deuxième berceau, pour accueillir nos faux jumeaux : Nolan et Cléo.

Une nouvelle vie s’offre à nous, avec les jumeaux. Je ne m’attendais pas à avoir deux enfants d’un coup, mais je les aime tellement !
Avec Jules, on est bien conscients que ça va changer notre vie, mais on est vraiment très heureux. Ce sont nos petits bouts de chou et on est vraiment fiers d’eux.

Forcément, la venue d’un nouveau-né attire les regards de toute la famille, alors il y a eu un défilé à la maison !
Lily, d’abord, qui est venue rencontrer les jumeaux après avoir fait la connaissance des triplés. Cinq enfants d’un coup, c’est que ça en fait des petits bouts de chou à aimer !

Elle est tellement fière, et tellement heureuse d’être entourée par tant d’enfants !

Je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer les triplés de Léonie, étant donné que Jules travaille beaucoup, je ne peux pas laisser les jumeaux seuls à la maison bien entendu. Et même si Lily ne refuserait pas, je ne veux pas lui demander de les garder, ce n’est pas son rôle.
Mais Léonie a pu venir voir les jumeaux, alors que Laurent tente de gérer les triplés.
- Vivement qu’ils grandissent, je les aime, mais ils sont très colériques, alors ça me fait du bien de les laisser à Laurent pour avoir un peu de répit.
- Je te comprends. Pour le moment, je n’ai pas trop à me plaindre, Nolan et Cléo sont plutôt calmes.

Elle n’est quand même pas restée trop longtemps, les triplés lui manquent, malgré tout !
Puis Louise est venue avec Léa.

Léa d’ailleurs est toute contente, même si elle sait qu’elle a beaucoup de différence d’âge avec les petits et qu’elle ne pourra pas jouer avec eux avant un long moment – et puis, quand ils grandiront, elle aussi grandira, et ne s’intéressera pas forcément à eux.

Jules est un bon papa. Dès qu’il le peut, il vient s’occuper de ses enfants, malgré son travail prenant.

Il y en a une autre qui voudrait prendre soin des petits, c’est Onyx. Elle est sans arrêt à leur côté, les renifle, comme si elle veillait sur eux.

Savannah, elle, s’en fiche un peu, mais elle porte quand même un petit intérêt au canapé qui se trouve dans leur chambre…

Le fait d’avoir un métier comme le mien me permet de travailler à la maison, ce qui est plutôt avantageux puisque je peux continuer à m’occuper des jumeaux tout en continuant à travailler pendant leur sieste. Je ne reste jamais bien loin de mes petits.

Alors oui, c’est vrai, il m’arrive parfois d’être distraite… Mais seulement dans mon travail !

Chaque soir, je lis une petite histoire à mes enfants pour les endormir.

Par contre, j’ai parlé trop vite en disant à Léonie qu’ils étaient calmes. Ils m’ont rapidement fait mentir… Onyx n’est pas dérangée par tous ces bruits et continue de veiller sur eux.

Mais je dois bien avouer que c’est épuisant de s’occuper de deux enfants à plein temps. Je compatis avec Léonie qui en a trois, elle…

Le temps passe et Lily s’émerveille toujours dès qu’elle voit les petits. Que ce soit ici ou chez Léonie, elle est complètement gaga.

La dernière fois qu’elle est venue, je l’ai sentie un peu fatiguée, alors je lui ai proposé de lui faire couler un bain, afin qu’elle puisse se détendre. Elle a toujours peur de déranger, mais je ne lui ai pas vraiment laissé le choix.
Finalement, elle a accepté et n’a pas regretté, ça lui a fait un bien fou !

Quand les jumeaux se décident à s’endormir, il nous arrive avec Jules de passer du temps ensemble. C’est vrai que nos sorties et loisirs sont restreints, mais dès que l’on peut avoir un moment à deux, on n’hésite pas. La vie de parent est très prenante, mais il doit quand même rester une vie de couple.

Savannah est une petite coquine, alors qu’Onyx a le dos tourné puisqu’elle passe le plus clair de son temps aux côtés des bébés, elle lui vole son jouet favori. Onyx n’a pas manqué de le remarquer, mais… Elle est si gentille. Alors on voit bien que ça l’embête, mais elle ne dit rien.

Quand Jules est à la maison, j’en profite pour lui laisser les enfants et partir courir avec Onyx. Ca nous fait du bien à toutes les deux !

Les mois sont passés à une vitesse folle. J’ai l’impression que le temps n’avance plus à la même vitesse depuis que nous sommes parents.
Alors que j’étais en pleine composition florale, j’ai entendu un bruit venant de la chambre des jumeaux…

Je savais qu’ils allaient bientôt grandir, puisque les triplés de Léonie ont grandi il y a peu de temps. Finalement, ils ont tous à peu près le même âge, j’espère qu’ils vont bien s’entendre, tous les cinq.

Comme il fait beau, et que les enfants ont grandi, c’est l’occasion de sortir et de se retrouver. Nous sommes allés dans un petit parc pour bambins, à Newcrest, avec les cinq enfants. Lily nous a accompagnés, ravie de pouvoir s’émerveiller devant tous ces petits qui courent et qui s’amusent !

 

Nolan et Cléo ont couru dans la grande structure. Margaux les a rejoints peu de temps après.

 

Mael a préféré jouer dans la piscine à balles, alors que Manon a fait sa tête de mule.

 

J’ai bien vu que Lily est inquiète à l’idée de voir ses petits-enfants partir à l’aventure dans ce parc, disant que c’est dangereux et qu’ils pourraient se faire mal.
- Ce sont des enfants, ils découvrent, ne t’inquiète pas !

Finalement, ils se sont bien amusés, jusqu’à la tombée de la nuit.

 

 

 

Cette journée les a épuisés et ils n’ont pas rechigné à aller se coucher. Ils sont plutôt calmes, malgré quelques bêtises, et ils font leur nuit.

Comme quand ils étaient bébés, Onyx veille sur eux. Même Savannah porte un peu plus d’intérêt aux petits qu’avant. Mais toujours sur le canapé !

Ils sont plutôt autonomes et mangent déjà tous seuls. Je ne suis pas à l’abri de retrouver des miettes ou des petits légumes par terre ou sous le canapé, mais il faut bien passer par là !

De mon côté, Jules sait que je ne me déplace plus tellement pour travailler, que je préfère travailler depuis la maison : ainsi, je reste aux côtés de mes enfants. Pour m’occuper, il m’a offert un joli arbre à tailler.

Aujourd’hui, je suis d’humeur joueuse, on verra bien s’il repousse correctement !

Depuis que les enfants ont grandi, ils s’intéressent aux animaux : Cléo se sent plus proche d’Onyx alors que Nolan préfère s’amuser avec Savannah.

 

Mais je fonds quand je vois mes enfants ensemble. J’ai de la chance d’avoir deux enfants qui s’entendent parfaitement bien. D’accord, ils sont jumeaux, mais cela ne veut rien dire… J’ai assez entendu parler de ma grand-mère et de ses deux sœurs. Elles étaient triplées, et si ma grand-mère s’entendait parfaitement bien avec l’une d’entre elles, ce n’était pas le cas avec l’autre…

Je continue toujours mes promenades avec Onyx, même par temps de pluie. Il faut bien qu’elle se dépense, et fasse ses besoins, pluie ou pas.

Jules essaie d’apprendre la propreté aux enfants. C’est important qu’ils puissent être propres rapidement, c’est quand même plus agréable pour eux comme pour nous.

Mais à force de m’occuper des enfants, du jardin et de la maison, j’en oublie de me reposer. Heureusement que Jules est là…

Nous ne passons peut-être plus autant de temps ensemble qu’avant, mais nous nous aimons toujours autant, peut-être même plus d’ailleurs…

Et quand l’été commence à arriver, nous n’hésitons pas à passer du temps en famille !

Jules a pris un peu de vacances pour pouvoir se reposer et profiter des enfants. Il profite aussi de leurs siestes pour peindre un peu, aux côtés de Savannah qui aime dormir n’importe où !

Quant à moi, je profite de mon jardin, et j’y suis tellement bien ! Je n’ai pas le temps de m’ennuyer avec tout ce qui pousse en cette période. Je suis vraiment heureuse de vivre dans une maison comme celle-là, pouvoir profiter d’un beau jardin et de la nature qui m’entoure.

Nous aurions aimé retourner à Granite Falls, découvrir l’endroit en été, mais avec les enfants ce n’est pas possible. Ils grandissent, mais sont encore trop petits pour aller là-bas. Mais ils me laissent un peu plus de répit depuis quelques temps.
Au moins, ils mangent seuls !

Et ils peuvent s’amuser dehors, tous les deux, calmement. Nous ne sommes jamais bien loin, mais nous n’avons pas de soucis à nous faire, ils sont vraiment adorables.

Jules peut même se permettre de passer du temps avec Savannah qui aime toujours autant s’amuser avec ses jouets.

Quant à moi, je m’offre le luxe de partir en vadrouille, non loin de la maison, pour aller me détendre et pêcher au bord de l’eau.

Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus sorti ma canne à pêche. Je me souviens des moments où je pêchais, en bas de notre petite maison, avec mon père. C’est lui qui m’a transmis ce plaisir de pêcher. Mais comme toujours, les poissons sont relâchés. Et peut-être qu’avec un peu de chance, un jour je pêcherai un trésor !

Jules tente désespérément de rendre les jumeaux propres. Ca a l’air de fonctionner.

Mais seulement par moments… Parce que Nolan comme Cléo sont bien souvent distraits par autre chose et n’écoutent plus ce que leur papa leur dit !

Je disais qu’ils étaient calmes ? Oui, quand on les surveille. Mais en fin de compte, dès qu’on a le dos tourné… C’est une autre histoire…

 

 

Je me dis que ce sont des enfants, il faut bien qu’ils découvrent… Et puis… Quel enfant n’a jamais fait de bêtises ?
Au moins, avoir Jules à la maison me soulage et je peux enfin me reposer un peu plus longuement !

 

Par contre, les jumeaux ne sont jamais fatigués ! On doit presque les forcer pour aller dormir, alors qu’eux préfèreraient jouer ou courir partout dans la maison… Mais il arrive un moment où ils ont quand même besoin de sommeil. Et ils vont dans leur lit, non sans rechigner… Mais finalement, ils s’endorment tellement vite !

Je n’oublie pas non plus ma belle Onyx qui a besoin de se dépenser. Et oui, il pleut ! Mais il ne fait pas froid. Et on en a besoin, ça fait beaucoup de bien. Finalement, la pluie ne me gêne pas. Et puis… j’aime tellement cette odeur caractéristique quand il commence à pleuvoir après plusieurs jours de beau temps !

Pendant ce temps, Jules excelle dans son rôle de père. Il gère à merveille nos deux petits monstres. Un à la fois, c’est toujours plus facile, mais parfois, quand Cléo prend son bain, Nolan réclame de l’attention.
- Chacun son tour, Nolan, après ce sera à toi.

Pourtant, Nolan n’est pas fan du bain. Ce qu’il préfère, c’est faire l’avion.

Cléo est une petite farceuse… A peine sortie du bain, voilà qu’elle fait dans sa couche…
- Cléo… Papa t’avait dit : il faut aller sur le pot quand tu veux faire caca !
- Caca dans la couche, hihi !
- Oui, mais c’est pas dans la couche qu’il faut faire, ma puce…

Ils sont si adorables !
Ils aimeraient passer plus de temps avec les animaux. Si Onyx se laisse facilement approcher, Savannah fait un peu ce qu’elle veut, quand elle veut. Elle est souvent d’accord pour des caresses.

Mais pour jouer, c’est une autre histoire… Nolan a bien compris qu’elle ne voulait pas, il est triste et va se réfugier dans les bras de sa grosse peluche.

Mais Cléo persiste. Et elle s’énerve, parfois.

 

Alors forcément, ils ne comprennent pas comment se comporter avec elle. C’est un chat après tout, elle vit sa vie comme elle l’entend. Mais elle ne sait pas ce qu’elle veut ! Quand les jumeaux veulent jouer avec elle, elle s’enfuit, et quand ils l’ignorent, elle cherche leur attention !

Au moins, avec Onyx il n’y a pas de problème. Cléo adore sa chienne et c’est totalement réciproque !

 

Onyx ne se trouve jamais bien loin d’eux, de toute façon.

Et puis, il y a Lily, aussi. Lily, c’est vraiment la grand-mère idéale. Cléo et Nolan sautent de joie quand ils savent qu’elle vient à la maison. Et elle est toujours très bien accueillie !

Que ce soit ici ou chez Léonie, Lily adore passer du temps avec les petits. Elle est vraiment aux anges et pourrait rester des heures avec eux. Surtout qu’ils adorent quand elle leur raconte des histoires.

 

Avec les enfants, je n’ai plus pris de temps pour moi. Ce soir, Jules et Laurent se sont mis d’accord pour garder les enfants, alors qu’on irait sortir Léonie et moi, accompagnées de Lily et de Louise. Ca nous fera du bien, à toutes les quatre.
On s’est retrouvées sur la terrasse d’un restaurant. Lily est radieuse : on a l’impression qu’avec tous ces petits-enfants, on lui a offert une seconde jeunesse. Je suis un peu triste qu’elle n’ait pas pu profiter de ces moments joyeux avec Julien, mais elle a l’air d’aller bien.

Léonie parait fatiguée, et je ne peux que la comprendre : avec trois enfants, ce doit être si difficile pour elle ! Mais elle parait heureuse, aussi.
Louise parait moins heureuse. Mais c’est normal, elle n’a pas eu de chance dans sa vie, avec son divorce. Le fait qu’elle n’ait pas sa fille tout le temps avec elle doit lui peser, et j’ai l’impression qu’elle se sent coupable, par rapport à elle. Léa a l’air de plutôt bien le vivre, même si elle n’en parle pas quand je la vois.

Mais malgré tout, nous avons passé une bonne soirée. Enfin, presque…
Nous n’avions pas prévu qu’il allait y avoir de l’orage. Et surtout… Surtout… Qu’elle allait tomber sur cette terrasse, à notre table… Les autres n’ont rien eu. J’ai subi la foudre, et bien que j’ai inquiété tout le monde, je vais bien. Je crois.

Nous avons pu obtenir une table à l’intérieur, car il n’était plus possible de manger dehors.

J’ai pu aller me rafraichir et me revoilà comme si rien ne s’était passé. Oui, bon… Je suis un peu sonnée, je crois. Mais ça va, je me sens bien.

La fin de la soirée s’est bien déroulée et nous avons pu profiter de notre repas tranquillement.

 

Nous avions prévu de continuer la soirée ailleurs, mais je suis si fatiguée… Peut-être le contrecoup de la foudre. Mais je n’ai pas de raison de m’inquiéter.
En rentrant, je suis allée voir les jumeaux qui dorment paisiblement.

Puis je me suis allongée, sans prendre la peine de me déshabiller ou de me mettre sous la couette. Je crois que je me suis endormie en un claquement de doigts…

Le temps a passé. Bien plus vite que je ne l’imaginais. Je n'ai pas subi de conséquences après cette soirée au restaurant, et tout n’est qu’histoire ancienne.
Les enfants grandissent, ils sont propres, maintenant.

Et je dois dire que, même s’ils ne se ressemblent pas comme deux gouttes d’eau physiquement, on ne peut pas douter sur le fait qu’ils soient jumeaux. Ils font toujours tout ensemble, et je dois dire qu’ils sont assez synchronisés !

 

 

 

Et puis nous n'avons pas à nous plaindre, ils apprennent facilement et sont plutôt attentifs !

Je les aime tellement ! Et, maintenant qu’ils grandissent, qu’ils iront bientôt à l’école primaire – que ça me rend nostalgique de dire ça ! Je me souviens encore d’eux étant bébé, comme si c’était hier ! – nous nous sentons prêts, avec Jules, à faire des projets.
- Tu es si belle, Flora, je t’aime tellement !
- Moi aussi je t’aime Jules, je suis la plus heureuse des femmes à tes côtés.

- Je sais que tu as besoin de te détendre, tourne-toi !
- Ca fait tellement de bien, et j’avoue que j’en profite un peu, parce que je ne suis plus aussi fatiguée qu’avant. Les jumeaux me demandent moins de travail depuis quelque temps.

- Tu serais prête à remettre le couvert ?
- Tu veux dire, avoir un autre enfant ?
- Si tu te sens prête, moi je le suis !
- Je crois que ça peut s’envisager…

Voir Jules aussi impliqué dans la vie de nos enfants me rassure pour l’avenir. Je sais qu’avoir un autre enfant ne sera pas un problème : il veut tellement le bonheur des jumeaux et il s’en occupe si bien qu’un petit troisième ne sera pas difficile à gérer : en espérant bien sûr qu’il soit tout seul. Mais quoi qu’il arrive, nous saurons assumer. Nous sommes confiants.

Mais… Il ne va pas arriver seul ce bébé ! Alors allons lui donner un petit coup de pouce…

Nous ne prévoyons pas que ça fonctionne du premier coup, mais nous sommes heureux. Nous savons que bientôt, nous allons agrandir la famille. Et même si le bébé n’est pas encore là, nous ne pouvons pas enlever nos sourires de nos visages.

Nous allons chez Léonie et Laurent aujourd’hui. Les triplés fêtent leur anniversaire, voilà qui devrait donner un peu de répit aux parents !
Léonie a bien du mal à calmer ses enfants qui sont tous très excités de grandir !

C’est Lily qui met la main à la pâte et a décidé de faire les gâteaux des enfants.

Ils sont tellement fripons ! J’avais l’impression d’avoir deux furies à la maison, mais je crois qu’ils sont calmes comparés aux trois terreurs de Léonie et Laurent ! Et encore, ce sont les filles les plus malicieuses ! Mael est le plus calme des trois.

Laurent est heureux. Il espère qu’en grandissant, les enfants deviendront un peu plus sages.

Et c’est donc tous ensembles qu’ils soufflent leurs bougies.

Nous sommes tous là. Nolan et Cléo ne s’intéressent pas vraiment aux triplés. Ce sera bientôt leur tour de grandir, mais pour l’instant, ils préfèrent jouer entre eux, ne se souciant pas des confetti et des festivités.

Louise est là, en retrait, avec Léa, qui ne s’intéresse pas tellement non plus aux triplés. Ils n’ont pas le même âge qu’elle, bientôt elle sera ado et se moquera bien de ses « petits cousins » si éloignés.

J’ai quand même repéré comme une pointe de regret dans son regard. Peut-être aurait-elle aimé avoir des compagnons de jeu, elle aussi. Elle doit sans doute avoir des amis, j’imagine. Mais dans la famille, elle est la seule de son âge. Et je ne crois pas qu’elle ait beaucoup de famille du côté de son père… Mais elle a le sourire, malgré tout, et je lui souhaite d’être heureuse dans sa vie, plus que sa mère ne l’a été.

Et voilà les triplés… Avant d’être relookés. Ils n’ont pas voulu être pris en photo avant de changer de vêtements.

Heureusement, Léonie avait tout prévu et en quelques minutes, les revoilà tout beaux, tous les trois ! Ce qui est bien, c’est qu’on peut facilement les reconnaître malgré leurs ressemblances. Margaux a les cheveux de son père, alors que Manon et Mael ont la couleur de leur mère.

La fête a été écourtée pour nous, parce que je ne me sentais pas très bien. Mais dans quelques jours, nous allons de nouveau faire la fête, pour l’anniversaire des jumeaux.

Et le jour J est arrivé à une vitesse folle. J’ai préparé quelques fleurs, pas pour la déco, mais pour Lily. Ce n’est pas son anniversaire, mais elle le mérite tellement ! Elle a toujours été là pour moi, et maintenant elle est là pour mes enfants. Ces fleurs ne pourront jamais suffire, rien ne suffira d’ailleurs, pour lui montrer combien je suis reconnaissante. Je n’oublie pas mes parents, bien sûr, et ils me manquent terriblement, chaque jour, mais Lily a su m’aider à aller mieux, et c’est aussi grâce à elle que je suis devenue la femme que je suis.

Alors, dès qu’elle est arrivée, je l’ai remerciée. Elle est heureuse, je le vois dans ses yeux. Déjà pour elle, un simple bouquet de fleurs, c’est beaucoup trop. J’admire tellement cette femme !

Nolan et Cléo sont très excités à l’idée de grandir ! Ils n’ont pas manqué d’en faire part à Onyx !

Jules s’occupe des enfants, afin qu’ils soient les plus beaux pour leurs anniversaires.

Ils aiment tellement leur papa !

 

Lily étant arrivée bien avant tout le monde, j’ai eu bien assez de temps pour faire ma petite course habituelle avec Onyx.

Et Jules a pu profiter un peu de la piscine des enfants.

Puis, quelques heures plus tard, tout le monde a fini par arriver. Louise est venue seule cette fois, Léa étant chez son père.

Quand je vois les triplés, je me dis qu’ils sont tellement soudés, je souhaite vraiment ça pour mes enfants. Et s’ils pouvaient bien s’entendre, tous les cinq, comme quand ils étaient petits, ce serait tellement bien !

 

Et puis le moment est arrivé pour eux de souffler leurs bougies. Ca me fait drôle, quand même. Mes bébés grandissent. Mine de rien, ça donne un sacré coup de vieux !

Nous avons mangé le gâteau tous ensemble, comme une belle et grande famille.

Les enfants, tous les cinq, sont ensuite partis regarder un film ensemble.

Quant à moi, les doutes que j’avais depuis quelques jours se sont transformés en certitude.
Ca y est, je suis enceinte ! J’en suis sûre !

Jules est évidemment très heureux ! Je pense fort à ce bébé et je l’aime déjà énormément.

En fin de soirée, nous avons profité de passer un peu de temps toutes les deux, Léonie et moi. Comme au bon vieux temps, devant une bonne parties d’échecs. Je suis confiante, cette fois, je vais la battre.

C’est beau de rêver… Elle est beaucoup trop forte pour moi ! Je commence à douter, je crois que je n’y arriverais jamais !

J’ai aperçu Lily avec Onyx, elle aussi apprécie beaucoup cette chienne. Il faut dire qu’elle est si adorable !

 

Tout le monde est parti, et les jumeaux sont partis se coucher dans leur nouvelle chambre. Nous avions déjà tout prévu. Ils dorment dans la même chambre, mais cela ne les dérange pas : au contraire, ils sont ravis de dormir dans la même chambre !

Je n’oublie pas de vous montrer une jolie photo de mes enfants, qui ont l’air si inséparables ! J’espère qu’ils prendront bien soin de leur petit frère ou petite sœur…

Comme pour ma première grossesse, je me sens fatiguée… Onyx veille sur moi, elle doit comprendre que j’ai un bébé dans mon ventre, je ne sais pas comment, mais elle est différente. Toujours très adorable, mais elle devient pot de colle.

Bien sûr, elle va régulièrement voir les jumeaux comme elle le fait depuis toujours, et dort avec eux, mais j’ai remarqué qu’elle faisait des allers-retours entre nos chambres, la nuit.

Depuis qu’ils ont grandi, les jumeaux sont plus sages. Et ils sont vraiment comme deux doigts de la main. Je les entends discuter pendant des heures, parfois.

Je les entends se chamailler, aussi, mais toujours pour s’amuser.

Ils sont assez studieux, aussi. Du moins, ils essayent de l’être ! Et ils font leurs devoirs sans qu’on leur demande. L’avantage qu’ils ont à être deux, c’est qu’ils peuvent s’entraider si l’un ne comprend pas une chose que l’autre comprend.

Cette grossesse est plus difficile à vivre que la première. Je n’ai pas vraiment eu de nausées quand j’attendais les jumeaux, même si j’étais extrêmement fatiguée. Cette fois, en plus de la fatigue, je me sens mal et n’ai envie de rien manger. De toute façon, il n'y a pas grand chose qui passe...

 

Lily vient me voir régulièrement pour savoir comment je vais, si ma grossesse se passe bien. Elle est ravie de cette nouvelle grossesse et a vraiment hâte de faire la connaissance du petit dernier !

Avec cette grossesse, je me sens triste. Je ne saurais pas l’expliquer, mais depuis que j’ai appris que j’étais enceinte, je ne fais que de penser à mes parents. Comme si mes sentiments étaient décuplés : évidemment, ils me manquent tous les jours, mais là, je ressens un réel vide. Alors je suis allée leur rendre visite.
- Bonjour papa, bonjour maman. Je ne viens pas vous voir très souvent mais je ne vous oublie pas, vous me manquez terriblement et j’espère que vous pouvez voir la femme que je suis devenue de là où vous êtes. J’espère que vous voyez vos petits-enfants grandir ! Bientôt, un autre arrivera, mais peut-être que vous le savez déjà, ou peut-être que je parle dans le vide, mais ça me fait du bien, d’être là, et de vous parler, même si vous ne pouvez pas m’entendre.

A cet instant, j’ai ressenti comme une brise, étrange. Il n’y a pas de vent, pourtant. Alors je me suis imaginée que, peut-être, cette brise pouvait être une sorte de réponse de mes parents. Ils sont partis depuis si longtemps maintenant… Mais je me dis qu’ils sont encore là, quelque part…

Cette visite m’a fait du bien. Je me sens mieux.
A la maison, je retrouve les jumeaux dehors, à regarder les nuages. Je crois qu’ils aiment la nature, eux aussi.

Je les vois même s’amuser sur la balançoire alors qu’il pleut, parfois.

Un jour, Cléo est venue me demander…
- Maman, Nolan et moi on se demande un truc. T’as un bébé dans ton ventre, et bientôt il sera à la maison. Mais… Tu nous aimeras toujours, Nolan et moi ?
- Bien évidemment ma chérie, mon cœur est assez grand pour tous mes enfants ! J’aimerais beaucoup ce bébé, mais je l’aimerais tout autant que vous ! Ne vous inquiétez pas, vous êtes mes amours.
- Merci maman, t’es la plus géniale !

Ce sont des inquiétudes d’enfant, je peux comprendre qu’ils se posent des questions. Etant fille unique, je n’ai jamais eu à me demander si j’aimerais ou non mon petit frère ou ma petite sœur. Cléo est vite partie rassurer Nolan, mais mon fils s’inquiète à présent pour tout autre chose… Il a peur de l’orage…

Il a trouvé du réconfort avec Savannah, qui n’est pas très rassurée non plus…

Cléo s’en fiche, elle. Mais elle a tendance à s’ennuyer, si elle ne peut pas aller jouer dehors. Alors… Elle s’amuse comme elle peut, à l’intérieur…

Je n’ai pas la force de la sermonner, ce bébé me tire toute mon énergie. Et pas seulement ! Quand je disais que cette grossesse était difficile. Bébé doit prendre tellement de place qu’il m’appuie sans arrêt sur la vessie ! Résultat, je passe ma vie aux toilettes ! Quand j'ai le temps d'y aller, bien sûr...

Mais la vie suit son cours, et malgré ma fatigue, je suis contente de bientôt pouvoir accueillir un nouveau membre dans notre famille.

Mais une nuit, alors que je dormais paisiblement, j’ai été réveillée par quelque chose. Un message. Un de ceux que l’on voudrait ne jamais recevoir.


Je suis restée là, assise sur mon lit, sans penser à rien. Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça, c’est comme si le temps s’était arrêté. Et j’ai pensé à Léonie.

Jules, que j’ai réveillé, a tenté de me consoler comme il le pouvait, mais rien ne pourrait me remonter le moral. Sauf peut-être rendre visite à Léonie. C’est la nuit, mais je suis certaine qu’elle ne dort pas : comme moi, elle a appris la nouvelle, comment dormir après avoir appris un truc pareil ?
- Ma chérie, je suis désolé pour ce qui vient d'arriver à Lily. C'était une femme formidable. Tu veux rester là, à discuter ? Tu veux t'allonger un peu, et essayer de dormir ?
- Je ne peux pas dormir, Jules. Je dois aller voir Léonie, elle doit avoir besoin de réconfort, besoin de moi...
- Très bien, tu veux que je t'accompagne ?
- Non, je préfère y aller seule...
- Alors promets-moi d'être prudente.
- Je te le promets.

Alors je me suis habillée, et je suis partie à San Myshuno. Elle était là, à m’attendre. Elle savait que j’allais venir.
On est face à face, on se regarde, mais on ne se parle pas. Il n’y a pas besoin de mot pour exprimer la douleur que l’on ressent, toutes les deux, seuls les regards suffisent.

L’instant d’après, elle me prend dans ses bras. Elle ne dit rien, encore une fois, mais je comprends qu’elle veut me dire « merci ».

Evidemment, je suis là pour elle. La douleur est immense pour moi. Mais ce doit être un cauchemar, pour elle. C'était sa mère à elle, pas la mienne...
On a parlé pendant des heures. Du passé, des moments passés ensemble. On a même fini par sourire un peu, même si bien sûr la douleur mettra du temps à s’envoler.

Et Léonie m’a proposé de faire une partie d’échecs. Pour penser à autre chose.
Alors on joue. Mais notre esprit est ailleurs.

 

Finalement, sans comprendre comment, je gagne la partie. Mais ce n’est pas réellement une victoire.

Léonie finit par m’embrasser la joue, pour me remercier d’être venue. Et elle s’en va. « Je dois aller travailler » m’a-t-elle dit, par automatisme. Comme un pantin qu’on actionne avec des fils invisibles…

Puis la vie continue. Il faut savoir se relever. J’ai su le faire à la mort de mes parents et je l’ai fait là aussi. Et je dois continuer, savoir être forte, pour mes enfants. Les mois ont passé. La douleur est toujours présente, mais ça va mieux. Bébé ne devrait plus tarder à arriver, maintenant.

Nolan et Cléo ont été très tristes, pendant plusieurs mois. Aujourd’hui, tout le monde commence à aller mieux. Et je suis fière de dire que j’ai deux enfants formidables.
Ils nous aident à la maison, toujours avec grand plaisir. On a beau leur dire que ce n’est pas à eux de le faire, ils le font quand même.

 

A vrai dire, ils ont décidé il y a peu de temps d’entrer à l’école des scouts. Ils ont choisi de faire ça d’eux-mêmes. Est-ce que ça leur plait à tous les deux ? Je pense que oui. Mais il est possible qu’ils aient décidé de le faire pour rester ensemble : c’est qu’ils sont vraiment inséparables !

En tout cas, même si au départ c’était un peu l’inconnu, je pense que ça leur plait.

 

Ils commencent petit à petit à ne plus faire tout le temps les mêmes choses : Nolan aime jouer au docteur, alors que Cléo préfère dessiner. Mais ils ne restent jamais bien loin l’un de l’autre.

 

Nolan est un peu plus craintif que Cléo. Déjà pour l’orage, mais aussi pour le monstre sous le lit… Je ne sais pas jusqu’où peut aller l’imagination des enfants, mais pour Nolan, le monstre est bel et bien là. Je les ai d’ailleurs déjà entendus en discuter.
- Mais Cléo regarde, il est là il a de grosses tentacules et il veut m’attraper pour me manger !
- Nolan, calme-toi, il n’y a rien. C’est ton imagination qui te joue des tours. Mais si tu penses vraiment qu’il y a un monstre, alors pourquoi tu ne veux pas essayer de devenir ami avec lui ?
- Ami ? Mais il va me manger je t’ai dit !
- Pas si tu deviens ami avec lui ! On ne mange pas ses amis !
- Ah, oui, t’as raison. Bon, alors euh, je lui dis quoi ?
- Je sais pas, demande lui ce qu’il aime.

Cléo a réussi à calmer Nolan ainsi. Ils sont tellement fusionnels. J’ai l’impression que jamais rien ne pourra les séparer ! Et pourtant, un jour, ils devront bien vivre leur vie, chacun de leur côté…

Avec Jules, nous sommes très chanceux. Nous avons deux enfants adorables, et bientôt un troisième à aimer et chérir ! Et nous sommes plus amoureux que jamais.

Jules, comme avec les jumeaux, parle à son bébé et n’en peut plus d’attendre, il veut tellement pouvoir enfin le rencontrer !

Comme pendant ma première grossesse, c’est lui qui s’occupe des tâches ménagères. Les enfants aident, mais il essaie quand même de faire le maximum afin que je ne me fatigue pas.

Je continue de faire la cuisine, mais là aussi, Jules veut que je me repose.
- Laisse Flo, je vais m’en occuper, va t’asseoir.
- Je sais que tu veux aider, Jules, mais justement, c’est en ne faisant pas à manger que tu m’aideras. Toi et moi savons très bien ce que ça donne quand tu essaies de mettre la main à la pâte !
- Oui, bon ça va… Mais ne te fatigue pas plus que nécessaire.
- Ne t’inquiète pas.

Je lis beaucoup. Mon dos me faisant terriblement mal, je ne peux plus m’occuper de mon jardin comme je le souhaite, ainsi que de mes compositions florales. J’entretiens le jardin, mais je mets beaucoup de temps et me fatigue vite. Cela ne m’empêche pas de lire quelques livres afin de connaître des secrets de jardinage qui m’échappent encore.
Et Nolan aime s’asseoir à côté de moi.
- C’est trop bon maman ce que tu fais à manger, heureusement que c’est toi qui cuisines et pas papa ! Une fois, il nous avait préparé un truc et c’était pas bon !
- Ah oui mon chéri, je suis d’accord avec toi ! Je continuerais à te faire les plats que tu aimes, ne t’en fais pas ! Et si tu t’inquiètes, même quand le bébé sera là, j’aurais le temps de continuer à cuisiner !
- T’es trop forte, maman !

Celle qui n’est pas si contente, c’est Onyx. Et oui, avec ma grossesse je ne peux plus l’emmener courir comme avant. Jules l’emmène, mais il ne va pas aussi loin et surtout il ne court pas ! Et mon dos me fait beaucoup trop mal pour pouvoir l’emmener très loin.
- Je me rattraperais Onyx, dès que possible, je ne t’oublie pas ma fifille !

Les enfants commencent à ramener des projets scolaires à faire à la maison. Ils doivent faire ça à deux, mais rien ne les interdit de faire appel à de l’aide extérieure, des parents, par exemple. Alors avec Jules on est contents de pouvoir les aider. Ca me rappelle l’époque où j’avais moi-même des projets à faire et que Jules venait m’aider, « en tout bien tout honneur ».

Et puis une nuit, c’est arrivé. J’ai perdu les eaux. Cette fois, Jules n'est pas au travail, mais comme pour les jumeaux, il est très paniqué, alors que je me suis habillée calmement. J’ai très mal, mais rien ne sert de paniquer plus que nécessaire.

 

Nous avons pris la voiture, avons déposé les enfants chez Léonie, puis nous sommes partis en direction de l’hôpital.
Jules n’est pas plus rassuré que la dernière fois. Pourtant, le médecin qui s’était occupé de moi n’a plus l’air d’être là.

Nous sommes rentrés dans l’hôpital, j’ai dû aller me présenter à l’accueil. Déjà, j’ai trouvé cela étrange que ce soit un fantôme qui accueille les patients…
- Bonjour, je viens pour accoucher, c’est assez urgent j’ai déjà perdu les eaux !
- Oui, ok, vous pouvez patienter là sur le côté.
- Vous plaisantez, j’espère ? Je ne peux plus attendre, mon bébé va sortir !
- Ca c’est pas mon problème, il va falloir attendre le médecin.
- Mais elle était là à l’instant !

 

Je n’en peux plus. Je n’ai pas la force de crier sur cette personne. Jules arrive à ma rescousse.
- Ecoutez, chère madame, j’imagine que vous avez tout le temps que vous souhaitez devant vous, mais ma femme a besoin d’un médecin IMMEDIATEMENT ! Je ne vais pas le répéter deux fois, alors s’il vous plait, appelez un médecin ET VITE !
- D’accord, monsieur, ne vous énervez pas…

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, un médecin est arrivé et m’a emporté dans la salle d’accouchement. Ayant entendu Jules s’énerver, elle lui a demandé de se calmer et de rester à l’intérieur, ne souhaitant pas que je ressente plus de stress que nécessaire.
C’est donc seule que j’accouche… Jules n’est pas loin, mais j’aurais aimé pouvoir lui tenir la main… Je pense à mes parents, je pense à Lily qui aurait tant aimé connaître cet enfant…

Et tout s’est bien passé. Cette fois, il n’y a qu’un seul bébé. Et c’est une merveilleuse petite fille.

Elle a l’air d’être moins calme que son grand frère et sa grande sœur, mais je suis sûre que ça ira mieux, avec le temps.
Oh, et… elle s’appelle Seren.