Je n’ai pas voulu le montrer devant maman qui a été très touchée par l’annonce concernant la relique, mais moi aussi j’ai été déçue, bien malgré moi. Je n’ai pas vécu tout ce qu’elle a vécu pour l’avoir, cette chose qui aurait pu mettre un terme à tous ces conflits, alors je n’ai peut-être pas le droit d’être en colère vis-à-vis de ça, mais c’est vrai qu’elle ne vivait presque que pour ça à une époque, et l’espoir redescend comme un soufflé.

Pas de méprise, je trouve quand même que c’est une bonne nouvelle parce que ça va m’éviter des mois ou des années de recherche pour mettre au point cette recette. Mais… maman a raison, comment va-t-on réussir à faire boire ce cocktail à ces vampires ?

A l’heure actuelle, je n’ai pas de bonne solution. Maman ne veut pas sortir de sa chambre parce qu’elle a besoin de temps pour digérer la nouvelle. Cassandra ne dit rien, elle se contente de continuer à me former et m’entrainer, parce que j’en ai évidemment encore besoin.

Les seuls moments où maman décide de descendre, c’est pour manger mais elle ne m’adresse plus la parole ou détourne le regard quand je suis dans la même pièce, comme si elle ne savait plus me parler. J’ai l’impression de faire un grand bond en arrière, quand Mélanie et moi refusions de lui parler…

Noam en revanche me fait beaucoup de bien, il est d’un soutien inconditionnel.
- J’ai une confiance aveugle en toi Lola, tu es notre seul espoir. Et cet espoir, je le vois grand, parce que je connais ta détermination et ta volonté d’en finir avec tout ça. Je connais aussi tes forces, je le vois de par tes entrainements avec Cassandra, tu nous prouves tous les jours que tu es une bonne vampire, et que tu as les capacités pour sauver nos proches et réduire nos ennemis à néant.

- Tu sais quoi Noam ? C’est toi, ma force. C’est ma mère, c’est Cass, c’est vous qui êtes là pour moi à me soutenir, à avoir cru en moi dès le départ alors que c’était loin d’être gagné. Vous m’avez permis de m’apprivoiser, d’avoir de plus en plus confiance en moi, et aujourd’hui plus que jamais je me sens capable de bien plus de choses que je n’aurais espéré au départ.
- Eh, nous aussi on a des talents ! J’ai toujours cru en toi, Lola, et c’est pas près de changer.
- Merci Noam, vraiment. Tu n’imagines pas à quel point tu m’aides. Je ne pourrais jamais assez te remercier de tout le soutien que tu m’apportes, de la force que tu m’apportes.

- Commence par me faire un gros câlin, enfin si tu le veux bien sûr.
- Depuis quand t’aimes les câlins, toi, d’ailleurs ? T’aimais pas trop ça étant gosse.

- J’ai appris à te connaitre, je pense. Oui ça m’a pris du temps, hein ! Mais tu me connais, j’ai toujours été un peu timide, et je n’acceptais que les câlins de mes parents, il ne fallait pas qu’un autre enfant m’approche. D’ailleurs, mon père m’a raconté que la première fois qu’on s’est tous vu, la première chose que t’as voulu faire, c’était me faire un câlin ! T’avais pas trop compris pourquoi je t’avais repoussé donc t’étais partie vers Sam qui avait ouvert les bras. Moi tout ce que je voulais c’était faire un câlin à mon père. Finalement, j’ai vu que t’étais gentille et je suis venu te faire un câlin.
- C’est drôle, je ne connaissais pas cette anecdote. Il faut croire que j’avais déjà vu à l’époque qu’on deviendrait amis !

- T’étais visionnaire ! Je suis content d’avoir croisé ta route Lola, et j’espère que le chemin est encore long.
- Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement !

C’est la première fois que je suis aussi tactile avec lui depuis… depuis ma transition. Avec n’importe qui d’ailleurs. J’ai vraiment pris confiance en moi. Je ne me fais plus peur, désormais. Et je commence à me rendre compte de quoi je suis capable.