• Challenge Génération - Seren : Chapitre 10

    Je me sens bien, dans cette grande maison. Je me sens enfin chez moi. Certains pourraient penser que j’ai le goût du luxe. Mais j’ai travaillé dur pour pouvoir m’offrir cette maison. Et je n’aurais pas pu rester une année de plus dans ce taudis. Et ce qui compte, aussi, c’est que ma fille s’y sente bien.



    J’ai enfin pu accrocher les portraits de mes ascendants. J’ai accroché le mien, aussi... Mais j’ai l’impression de faire tâche, à côté de tous ces portraits. J’ai peut-être réussi professionnellement parlant, mais qu’en est-il de ma vie privée ? Je ne me suis jamais projetée, je n’avais que mon succès en tête, ma réussite, mon rêve de devenir une star. Mais je n’ai jamais réfléchi à l’amour. Tous mes ancêtres étaient en couple, pourquoi n’y aurais-je pas droit, moi aussi ?



    Je ne sais pas si c’est l’approche de la quarantaine qui me fait me poser des questions… Et si je finissais ma vie seule ? Oui, j’ai ma fille, mais un jour, elle partira vivre sa vie et à ce moment-là je n’aurais personne à mes côtés pour finir mes vieux jours. Peut-être que le problème vient de moi, après tout. Je n'ai jamais réussi à m'attacher à un homme. Mais je dois penser à autre chose. Malgré tout, je suis heureuse, et j’ai enfin la maison de mes rêves. J’ai même ma salle de bains personnelle, que demander de plus ?



    Et je me sens plus confiante que jamais, avec tous ces contrats qui pleuvent.



    J’ai fait appel à un majordome, parce que je me sens bien incapable de m’occuper d’une si grande maison toute seule. Et au moins, il sera là pour faire à manger. Judy mangera bien mieux que si c'est moi qui doit lui préparer...



    C’est Mr Hayashi, il va vivre avec nous : il a son propre espace dans la maison qui est bien assez grande pour nous tous.



    Judy a son espace de jeux, et elle aime y passer du temps, elle y est tranquille.



    Et j’ai mon espace détente, aussi. Il n’y a pas à dire, ça a du bon d’être une star !



    Mais voir le sourire sur le visage de ma fille vaut tout l’or du monde.



    Le jour de la fête de l’hiver approche. Je n’aime pas spécialement cette fête, mais j’ai envie de rendre ma fille heureuse. Alors j’ai mis un sapin dans le salon, qui a gentiment été décoré par Mr Hayashi qui s’est proposé de le faire.



    Non seulement c’est la fête de l’hiver, mais c’est en plus l’anniversaire de Judy. Pour l’occasion, j’ai demandé à mon frère et ma sœur de venir passer quelques jours ici, avec leurs enfants respectifs. Cela me donnera l’occasion de me rapprocher de ma famille.
    Tout le monde est venu, ils n’auraient pas voulu rater l’occasion de fêter la fête de l’hiver à Del Sol Valley, là où le climat est bien différent de Brindleton Bay, où ils résident tous.

     



    Ma nièce Lena a grandi elle aussi, et c’est fou comme elle ressemble à Cléo !



    Nous avons commencé par fêter l’anniversaire de Judy. Elle n’a pas voulu attendre plus longtemps et souhaitait souffler ses bougies le plus rapidement possible !



    J’ai du mal à croire que ma fille va bientôt aller à l’école…



    Nous nous sommes installés à table pour le grand repas, et avons tenté de rattraper le temps perdu. Je vois bien qu’ils se connaissent tous par cœur, et que je ne vis pas dans leur monde, mais ils ont essayé de m’y inclure le plus possible. Nos relations ont beaucoup évolué, depuis quelques années. Et même si je ne suis pas aussi proche de mon frère et ma sœur autant qu’ils le sont entre eux, ils ne me mettent pas de côté. Je m’en veux parfois, d’avoir été si désagréable avec eux. Mais c’est le passé, désormais.

     



    Evidemment, tout le monde a voulu profiter du beau temps. Alors tout le monde s’est dirigé vers le labyrinthe extérieur, essayant désespérément d’en retrouver la sortie.

     



    Une fois sortis de là, personne n’a hésité à sauter dans l’immense piscine. La vue est magnifique, d’ici. J’ai eu beaucoup de chance d’acquérir ce terrain.

     



    Finalement, ils ont aussi voulu tester le sauna à l’intérieur. Ils n’ont pas l’habitude de tout ce luxe, et vivent très bien, à la campagne, mais ils n’ont pas dit non à tout ce confort. Même si pour rien au monde ils ne quitteraient la campagne pour vivre ici : ça va pour les vacances, mais pas pour une vie entière.



    Judy a eu droit à ses cadeaux, bien évidemment. De ma part…

     



    Mais aussi de la part du Père Hiver.



    Ma fille ne se laisse pas berner pour autant :
    - Tu vas pas me faire croire que tu passes dans toutes les maisons où il y a des enfants. En plus, t’as pas la barbe grise. J’suis sûre que vous êtes plusieurs, c’est pas possible sinon. Ou alors, t'es pas le vrai Père Hiver.



    Je ne sais pas ce qu’il lui a répondu, j’ai préféré aller m’isoler au bord de la piscine. Pourquoi voudrais-je plus ? Pourquoi voudrais-je d’un homme dans ma vie ? J’ai ma fille, ma famille qui me soutient, ma carrière qui est au beau fixe et une magnifique maison. Je suis enfin heureuse.



    Pendant ces quelques jours ici, ma famille a pu se reposer. Voir mon frère et ma sœur aussi complices après toutes ces années me fait plaisir à voir. Le lien des jumeaux est vraiment très fort, mais je vois aussi qu’ils ont toujours essayé de m’inclure, je l’ai compris très tard malheureusement.



    Les enfants ont passé beaucoup de temps ensemble, Judy aime beaucoup ses cousins même s’ils sont plus vieux qu’elle, et qu’elle ne les voit pas souvent. Et puis, ils sont gentils avec elle, et ne rechignent pas de passer du temps avec une enfant.

     



    Nolan et Anthony ont testé la salle de sport pendant que Magali a testé la grande baignoire pour se détendre.

     



    Quant à moi, j’ai passé un peu de temps avec ma sœur, lui prodiguant un massage reposant, tentant de reproduire les gestes de ma masseuse. Je ne pense pas avoir été aussi efficace qu’elle, mais Cléo a apprécié cet instant.



    Ils ont fini par rentrer chez eux, nous laissant Judy et moi dans cette maison immense. Elle est très grande, oui, mais je ne m’y sens pas seule. En surplombant toute la ville, je me sens pousser des ailes. Désormais, je peux faire ce que je veux de ma vie.



    Entre les fêtes, j’ai été choisie pour jouer un rôle dans une comédie musicale. Pas vraiment le genre de rôle auquel je suis habituée, mais s’ils m’ont choisie c’est que j’en ai le potentiel, alors j’ai accepté.

    Comme d’habitude, Rania me suit sur mes tournages.



    Tout comme Karim…



    - Oups !
    - Quoi ? Qu’est-ce qu'il t’arrive, encore ?
    - C’est que… Je… Mme Berry, je… votre frange… je n’ai pas fait attention mais je ne l’ai pas coupée droite…
    - Ca ne fait rien, on n’a plus le temps de revenir en arrière, et puis c’est pas comme si c’était ta première erreur…



    Dans les coulisses, j’ai croisé une personne que j’aurais aimé éviter pour le restant de mes jours…



    Je l’ai ignoré mais c’est lui qui est venu à moi…
    - Tiens Seren, tu viens ici pour me reconquérir ?
    - Tu te fous de moi j’espère ? Je ne veux plus jamais avoir à te parler, à te voir ou même à entendre parler de toi !
    - Dommage, j’aurais bien profité de ma pause pour un petit crac-crac rapide…
    - Mais t’es pas possible toi ! Tu n’as que ça en tête ? Tu peux pas passer à autre chose, depuis le temps ?
    - T’es pas drôle Seren, c’était juste une proposition comme ça, pour se rappeler du bon vieux temps.
    - Tu me dégoûtes, Yanis, vraiment, tu es un moins que rien. Dégage de mon chemin, et rétame-toi bien pour ta série de bas étage. C’est bête quand même que ta carrière n’ait pas décollée. Tu ne vaux rien, Yanis.



    Je suis ensuite allée répéter rapidement, oubliant très vite la discussion que je venais d’avoir, tout cela ne m’atteint pas.
    Et la représentation unique a pu commencer.

     

     

     

     



    Nous avons été applaudis comme jamais, le public a été ravi de cette représentation. Certains spectateurs ont été interviewés en sortant de la salle, et j’ai eu quelques retours m’indiquant que j’avais été parfaite, qu’ils n’auraient pas pu choisir meilleure que moi pour ce rôle et qu’ils étaient ravis d'avoir pu me voir jouer sur scène.

    Voilà qui remonterait le moral de n’importe qui !

    A la maison, je vois Judy qui révise pour sa rentrée prochaine. Elle a hâte d’aller à l’école et pour ça, Mr Hayashi l’aide et lui apprend quelques leçons. Il faut dire qu’elle sera bien mieux servie par Mr Hayashi que par sa mère ! J’étais plus douée pour le théâtre que pour les cours de maths ou d’histoire…



    Le jour de l’an approchant, j’ai voulu savoir ce que voulait faire Judy.
    - Tu veux faire quelque chose de spécial pour la soirée du jour de l’an ?



    - Pas vraiment, maman. J’aimerais bien rester ici, pour me reposer et être en forme pour ma rentrée. Mais tu sais, si tu veux sortir, tu peux, hein ! Je sais que t’aimes ça et je veux pas que tu t’empêches de le faire parce que je suis là.
    - Non, je ne vais pas te laisser toute seule ici, et…
    - Mais n’importe quoi, je serais pas toute seule ! Mr Hayashi sera là avec moi, si j’ai un problème ! Et puis, de toute façon je vais dormir. Alors toi tu vas t’ennuyer.
    - T’es sûre de toi ?
    - Oui maman, sors, ça te fera du bien.



    Ma fille est très compréhensive. On est différentes, toutes les deux. Elle n’aime pas ce monde rempli de paillettes. Je ne lui en veux pas, au contraire, je comprends que ça puisse être étouffant parfois. J’essaie de ne pas lui imposer mais je sais que les paparazzi cherchent à l’importuner dès qu’ils la croisent. Je redoute le jour où elle ira à l’école… Mais c’est pour bientôt et je ne pourrais pas faire grand-chose contre ça…



    Je suis donc sortie seule, sans ma fille. Pas vraiment seule, à vrai dire. Quand on est aussi connue que moi, on a rarement l’opportunité d’être seul dans un lieu public. Cela ne me dérange pas, j’aime être entourée de mes fans, et ce soir, c’est une soirée exceptionnelle, où ils laissent entrer beaucoup de monde dans ce bar privé.



    D’ailleurs j’ai bien l’impression qu’ils laissent entrer n’importe qui… Il aurait pu faire un effort, celui-là, quand même…



    La surprise passée, je n’ai plus fait attention à cet homme et ai fait la rencontre d’un homme vivant dans mon quartier. Randy Ward, c’est le fils de la grande Judith Ward et de Dirk Dreamer. Sa mère a réussi à garder l’identité secrète de son père malgré les paparazzi qui voulaient tout savoir, leur relation n’étant pas officielle. Mais tout finit par se savoir… Il m’a l’air sympathique !



    Mais c’est un autre homme sur qui j’ai porté mon attention ce soir. Ou est-ce plutôt lui qui s’est intéressé de près à moi.



    Et, j’avoue que je me suis laissée aller. Je crois que j’en ai besoin. Cela fait trop longtemps que je n’ai pas pris de plaisir, et même si j’ai ma fille, désormais, j’ai aussi le droit de m’accorder des moments à moi.



    Je n’ai pas réfléchi. Les paparazzi ont sans doute vu ce qu’il se trame, mais je m’en fiche. Après tout, j’ai quand même le droit de vivre un peu, non ?
    Je ne connais pas son prénom. Et je ne sais pas s’il en parlera à la presse. Mais je m’en fiche. J’ai envie de me faire plaisir.

     



    Alors oui, j’ai fait crac-crac avec un inconnu, j’ai eu un coup d’un soir. Je n’ai pas honte. J’imagine déjà les ragots dans la presse, mais ça n’a pas d’importance. Je sais que ce petit écart sera sans conséquences : même si nous n’avons pas perdu de temps à s’isoler, nous avons quand même pensé à une chose importante : la protection. Alors, je les vois venir, les journalistes. Mais non, je n’aurais pas d’enfant non désiré avec cet homme.



    Juste un peu d’amusement, rien de plus. Nous sommes des adultes, et il n’y a pas de mal à se faire plaisir, après tout.



    Nous sommes redescendus avec le reste du monde, et nous n’avons pas loupé le décompte de la nouvelle année. Demain sera un autre jour…

     

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