Nous avons bien pris nos repères dans cette maison, et nous nous y sentons bien. Je passe beaucoup de temps dans ma serre, pour m’occuper des plantes qui peuvent pousser ici sans problème.

Et je teste toujours de créer de nouvelles compositions florales, c’est mon petit moment à moi.

Avec Jules, je m’entraîne aux échecs. Parce que je n’ai pas perdu l’espoir de battre un jour Léonie. Et puis, je dois bien avouer que j’y ai pris goût !

L’hiver est synonyme de calme plat niveau plantes, et mon jardin est bien triste en cette saison. Mais il y a tout de même des plantes qui résistent au froid, et je suis bien curieuse de savoir pourquoi, alors je fais quelques recherches, j’ai bien le temps de m’informer, ça ne bouge pas tellement au travail en ce moment. J’aime l’hiver, mais je suis impatiente de voir le printemps et ses premiers bourgeons arriver.

Jules continue de peindre, et a laissé un tableau sur son chevalet. Est-ce un message ? Souhaiterait-il avoir des animaux ? Je n’ai jamais parlé de ça avec lui, mais je ne serais pas contre, je n’en ai jamais eu et serais ravie de recueillir un nouvel habitant à quatre pattes !

En attendant, et avec mon temps libre, j’ai décidé d’aller courir un peu. Pas que j’ai besoin de perdre du poids, je suis maigre comme un clou, depuis toujours ! Mais seulement pour me muscler un peu, ça ne me fera pas de mal et si ça peut me permettre de rester en bonne santé, alors il n’y a aucune hésitation à avoir !

Et puis c’est si agréable de courir, par ici, le paysage est si beau, je crois bien que je ne pourrais jamais m’en lasser.

Le jour de la fête de l’hiver est finalement arrivé. J’ai commencé à préparer le repas, une dinde au tofu. Je sais que ça ne plaira pas forcément à tout le monde mais je suis bien incapable de préparer de la viande, même pour les autres.

Louise est venue avec Léa, c’est elle qui en a la garde pour la fête de l’hiver. Je suis contente de voir la petite plus souriante que la dernière fois : finalement elle doit bien s’acclimater à sa nouvelle vie.

Julien commence à ressentir la fatigue de son âge, mais il a l’air plutôt en forme malgré tout.

Et je suis si contente de retrouver Léonie, que je n’avais pas revu depuis nos déménagements respectifs.

On a mangé tous ensemble, finalement ma « dinde » a dû plaire puisque je n’ai pas eu de plaintes – ou alors ils n’ont peut-être pas osé me dire quoi que ce soit… Comme on manque de place à table, c’est Lily qui s’est dévouée pour manger dans le salon avec la petite Léa.

Je suis allée rejoindre Lily rapidement.
- Tout va bien, chez toi ? La maison ne vous semble pas trop vide, à toi et Julien ?
- Oh si, vous nous manquez, mais on se fait à notre petite vie de vieux retraités ! Et toi ? Tu as l’air épanouie, je suis contente de te voir si heureuse.
- Oui, tout est parfait, vraiment. Jules est un amour.
- Alors je suis comblée. Léonie est heureuse, toi aussi, je peux partir en paix.
- Ne dis pas de bêtises ! Tu es bien ici avec nous, et tu le resteras longtemps, tu n’as pas le choix.
- Je ferais de mon mieux !

La soirée se déroule parfaitement bien, j’ai une pensée évidente pour mes parents, mais je suis en famille, et je suis heureuse. Je suis sûre qu’ils seraient heureux pour moi, eux aussi, s’ils étaient là.
C’est Louise qui a insisté pour faire la vaisselle.

Et pendant ce temps, un étrange Père Hiver a fait son apparition dans notre salon pour y déposer des cadeaux.

 

Léa a été surprise de voir ce vieux monsieur à la barbe rose.

Elle n’a pas osé aller vers lui, bien qu’il avait un cadeau pour elle. Ce n’est rien, il l’a déposé avec les autres sous le sapin.

Léa a été la première à ouvrir son cadeau. Cette fête, c’est avant tout pour les enfants, n’est-ce pas ?

Mais en fin de compte, tout le monde a ouvert ses cadeaux.
Jules et moi avons eu un magnifique cadeau : un petit séjour à Granite Falls, à découvrir sous la neige. Nous partirons dès le lendemain de la fête de l’hiver, et rentrerons pour le jour de l’an.

Nous avons fini la soirée en chanson, sous les yeux émerveillés de Léa.

 

Le lendemain, nous sommes partis en direction de Granite Falls. J’avais tant aimé la première fois, et je sais que je vais découvrir tout un tas d’autres paysages si jamais nous avons la chance d’avoir de la neige.
La neige est bien là. Mais… un peu trop présente puisque nous sommes accueillis par une tempête de neige.

Nous sommes si heureux d’être ici que nous ne courons pas pour nous abriter à l’intérieur de ce magnifique chalet.

Mais finalement, le froid a raison de nous. C’est un petit chalet très chaleureux, avec une superbe cheminée qui n’attend qu’à être allumée pour nous réchauffer. Nous ne perdons pas de temps et passons une bonne partie de la journée devant le feu. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours trouvé les flammes d’une cheminée hypnotisantes. Je ne me lasse pas de les regarder.

Finalement, nous avons trouvé un autre moyen tout aussi efficace de nous réchauffer…

J’aime tellement Jules. Nous sommes vraiment heureux, ensemble. Et j’ai hâte de fonder une famille avec cet homme merveilleux que la vie a mis sur mon chemin.

Comme nous ne pouvons pas vraiment sortir, j’ai cherché quelque chose à lire dans la petite bibliothèque, et je suis tombée sur un livre d’herboristerie. Voilà qui devrait me plaire. Jules lui, s’est essayé à la guitare.

Nous nous sommes ensuite entraîné aux échecs. Au moins, ça me fait plaisir de pouvoir gagner à la loyale ! Julien me faisait gagner pour me faire plaisir, et je n’ai jamais réussi à gagner contre Léonie. Mais battre Jules, c’est tellement simple !

La tempête a fini par se calmer. Il neige encore un peu, mais nous pouvons quand même sortir sans risque.

J’ai un peu exploré la carte. Je me souviens d’une grotte dans laquelle je ne m’étais pas aventurée à l’époque, mais j’ai bien envie de la découvrir, à présent. Et puis… Jules m’accompagnera.

Je n’avais pas vu ça la dernière fois, mais pour une raison que j’ignore, certaines personnes aiment se déguiser en ours pour passer inaperçus. Ben… c’est raté !

Sur mon chemin, j’ai trouvé de pauvres coccinelles dehors, ainsi que d’autres insectes plutôt étranges. Je me suis souvenue en avoir vu dans la maison au milieu de la forêt, lorsque j’étais adolescente. Je me suis mise en tête d’en trouver le plus possible. Ces pauvres insectes n’auraient pas survécu avec un froid pareil !

 

Nous sommes restés un long moment dehors, devant cette immense statue qui surplombe le centre des locations.

Puis nous nous sommes installés devant un feu de camp. J’aime tellement être à l’extérieur, découvrir tout ce que la nature a à nous offrir. Et découvrir Granite Falls sous la neige donne une toute autre dimension que quand je l’ai visitée la première fois.

Le lendemain, la neige ayant fini de tomber, nous avons décidé de partir en randonnée dans la forêt, et cette fois, de partir explorer cette grotte mystérieuse.

C’est si beau ! J’en prends vraiment plein les yeux !

J’ai découvert d’étranges créatures que je ne vais pas manquer d’emporter avec moi.

Et puis… n’oublions pas que nous sommes encore de grands enfants, Jules et moi… Alors nous nous sommes arrêtés en chemin pour laisser un souvenir éphémère de notre passage…

 

Nous avons marché, jusqu’à retrouver ce massage vers cette grotte. Rien n’a changé. Il y a de la neige oui, mais l’entrée de cette grotte est la même qu’il y a des années. Je me demande bien ce qu’il se cache à l’intérieur…

Finalement, ce n’est pas une grotte. C’est un chemin, plutôt. Un chemin qui nous mène vers une sorte de petite clairière. Et je dois dire que c’est magnifique.

 

Nous sommes vraiment émerveillés, pour deux amoureux de la nature, venir ici c’est un peu le paradis !

 

 

J’ai trouvé d’autres bestioles étranges par ici, comme une sorte de feu follet. Je ne savais pas que cela existait…

Nous avons exploré, jusqu’à tomber sur une toute petite maison.
- Elle a l’air d’être habitée. On fait le tour ?
- Je ne sais pas, je ne voudrais pas déranger ces gens…
- Allez !

Effectivement, quelqu’un vit ici. En faisant le tour, nous sommes tombés sur une femme qui a l’air de vivre seule, ici.

- Bonjour Madame, pardonnez-nous de vous déranger…
- Bonjour, soyez les bienvenus ici, cela fait bien longtemps que je n’ai plus croisé de gens par ici… Vous êtes les premiers depuis de nombreuses années.
- Ah oui, vous vivez seule ici ? Dans cet endroit reclus ?
- En effet, mais j’y suis bien. J’ai choisi la solitude, car je m’y complais. Ca me permet de penser, de réfléchir. Et de ne pas subir la bêtise des autres. Ici, je suis en parfaite harmonie avec la nature. Mais je ne refuse jamais une visite, elles sont si rares ! Ne restez pas là, asseyez-vous et mangez un peu !
- Merci !

- Je vis donc en ermite ici, et je croise très peu de monde. Rares sont ceux qui osent franchir les ronces. Il y a toujours des ronces, de l’autre côté ?
- Oui, elles sont bien là. Vous ne partez jamais d’ici ?
- Et non, vous savez, avec mon jardin, je n’ai besoin de rien d’autre pour me nourrir. J’ai tout ce qu’il faut. Vous vous demandez comment je fais, en hiver ? Eh bien, je fais des réserves avec ce que je récolte le restant de l’année. Je n’ai besoin de rien d’autre.
- C’est très admirable.
- Oh, ça me parait normal, pour moi. Dites-moi, vous n’allez pas repartir maintenant ? La nuit tombe et ça peut être dangereux, par ici. Profitez-donc de ma maison, je vous offre mon lit pour la nuit.
- Oh, c’est très gentil, merci beaucoup.

Nous avons donc dormi sur place, dans la maison de cette étrange femme. C’est un sacrifice, je trouve, de vivre loin de tout. Mais… pourquoi pas, après tout. J’avoue que si j’étais seule, je pense que je pourrais me plaire, ici.

Nous avons quitté cette femme au petit matin, sans oublier de la remercier pour son accueil. Si jamais nous retournons à Granite Falls, à l’avenir, nous retournerons la voir.

De retour au chalet, je n’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit puisque j’ai reçu un message. Un que j’aurais aimé ne jamais recevoir.


J’ai immédiatement pensé à Lily. Elle se retrouve toute seule, à présent. Je ne peux pas rester ici, à Granite Falls. Nous devons écourter notre séjour, pour que je rentre le plus vite possible et que j’aille rendre visite à Lily. Léonie doit être triste, elle aussi…
Jules m’a pris dans ses bras, m’a proposé de profiter de la vue une dernière fois, en me disant que Julien aurait voulu que je profite, et que je sois heureuse.

Mais très vite, nous sommes rentrés. J’ai laissé Jules s’occuper de ranger nos affaires et je suis partie en direction de Brindleton Bay. Devant la maison de Lily, j’y ai retrouvé Léonie.
- Oh, Léonie, je suis désolée pour ton papa, il va tellement nous manquer…
- Oui… Mais ne t’en fais pas, ça ira… Allons voir maman…

Nous avons trouvé Lily, seule… Et triste. Elle s’est toujours efforcée de garder le sourire, du moins devant nous, quand un tel drame se produisait. Mais je crois qu’elle ne nous attendait pas si tôt…

Léonie l’a prise dans ses bras, puis je l’ai fait à mon tour.

 

Nous nous sommes installées à table, et très vite, la tristesse a laissé place au bonheur, grâce à Léonie.
- Je sais que c’est un moment tragique, et je suis très triste d’avoir perdu papa… Mais… J’ai aussi une nouvelle à vous annoncer… Laurent et moi, on va être parents !
- Oh, c’est super, félicitations !
- Grand-mère… Je vais être grand-mère ! Oh, quelle joie !

Le visage de Lily s’est illuminé à l’annonce de cette nouvelle. Je préfère la voir ainsi. Julien va lui manquer terriblement, mais l’idée de devenir grand-mère a pris le dessus.

Avant de partir, Léonie et moi avons proposé à Lily de venir chez nous, au moins pour quelques jours. Mais Lily ne veut pas nous déranger. Lily estime que Léonie n’a pas besoin d’avoir sa mère dans ses pattes alors qu’elle est enceinte et a autre chose à penser… Et elle pense que ce n’est pas à moi de l’accueillir puisqu’elle n’est pas ma mère… Mais je ferais n’importe quoi pour elle, tout comme Léonie, elle a été là pour moi comme une mère l’aurait été, alors quoi de plus normal que de lui proposer de l’accueillir chez nous, même pour quelques jours ? Elle n’a pas voulu.

Puis le jour de l’an est arrivé. Ca se passe chez Léonie, cette fois. Léonie et Laurent sont plus amoureux que jamais.

Nous avons mangé tous ensemble, en pensant très fort à Julien qu’on aurait aimé avoir parmi nous. Cette fois, Louise est venue seule puisque Léa passe la soirée chez son père.

Dans la soirée, et à vrai dire depuis quelques jours, je me sens bizarre… Je n’ai rien dit, parce que ce n’était pas le moment et parce que je n’étais pas sûre de moi. Mais… je me suis isolée dans la salle de bains. Et j’ai fini par demander à Jules de venir.
- Jules… ça fait un moment que je ressens des petites douleurs au ventre. J’ai souvent envie de vomir, et…
- Oh, Flora, ça va ? Tu veux qu’on appelle un médecin, tu veux t’allonger, tu veux rentrer à la maison ? Dis-moi tout !

- Non, ce n’est pas ça, Jules… Euh… Je suis… Hum. On va avoir un bébé…
- Oh c’est pas vrai ? Mais c’est génial ! Tu es sûre de toi ?
- Certaine !
- Alors vite, il faut aller le dire à tout le monde ! Oh je suis si heureux !

La plus heureuse, c’est Lily. Elle sait qu’elle ne sera pas la grand-mère de ce bébé, mais pour moi, c’est tout comme. Et puis… C’est la seule grand-mère qu’il connaitra, cet enfant.

Je suis quand même inquiète quand je vois Léonie. Elle ne se sent pas très bien, elle. J’espère que ma grossesse se passera le mieux possible. Et si je faisais comme maman ? Je serais si inquiète ! Je suis née trop tôt, et maman a dû faire des sacrifices, pour me garder en pleine santé, ce n’était pas de sa faute, mais j’espère ne pas avoir à subir la même chose qu’elle, ça devait être si difficile pour elle et pour papa !

Mais pas question de penser à ça pour le moment, il n’y a pas de raison pour que le bébé ne soit pas en bonne santé, n’est-ce pas ?

La soirée a pu continuer, et j’ai tenté de défier Léonie aux échecs. Je me suis entrainée, alors c’est le moment ou jamais de la battre !

Sauf que… elle a eu un très bon professeur en la personne de Julien, et je n’ai pas encore réussi à la battre… Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !

Nous avons dansé, chanté…

 

Et nous sommes restés devant la télévision pour ne pas louper le décompte. Laurent n’a pas oublié d’emporter son assiette avec lui…

Et voilà, une nouvelle année qui commence !

- Bonne année, ma chérie, je t’aime plus que tout.

Léonie a insisté pour que Lily passe la nuit ici, et elle a accepté. Elle sera bien mieux ici, que seule dans sa maison…

Nous avons dit au revoir à tout le monde et sommes rentrés chez nous.

Bientôt, nous serons trois…