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Challenge Génération - Seren : Chapitre 14
J’ai ressassé plusieurs fois les paroles de ma fille dans ma tête, concernant Randy. Elle a raison, je crois, oui, c’est forcément de l’amour, ce que je ressens. Mais comment est-ce possible ? Nous ne sommes pas ensemble, je n’ai jamais été amoureuse de ma vie et voilà que ça me tombe dessus sans que je ne l’ai vraiment cherché…
Elle a l’air observatrice, également, elle voit ce que je suis incapable de voir. Mais pourquoi Randy n’aurait rien tenté s’il est amoureux, lui aussi ? A moins qu’il soit dans le même état d’esprit que moi, à croire que je ne le vois que comme un ami… Je crois qu’il est temps de faire quelque chose…
J’ai invité Randy, comme bien souvent, et nous nous sommes installés dans un coin du jardin, près du feu.
- Dis-moi Randy, je suis un peu tendue ces derniers temps, tu ne voudrais pas me masser un peu, au niveau des épaules ?
- Euh, oui si tu veux, c’est là que tu as mal ?
- Oui, c’est ici, oooh tu as un don, tes mains sont magiques. Ca va déjà beaucoup mieux !
- Pas de soucis, Seren, tu peux me demander ça quand tu veux !
- En fait, j’aime la sensation de tes mains sur mon corps, Randy.
- Je… Euh… Que… Quoi ?
- Ahah, tu verrais ta tête ! Tu es gêné ? Je te rassure, moi aussi. Mais après tout, on n’a qu’une vie, n’est-ce pas ? Alors profitons-en.
- Je… Seren… Qu’est-ce qui est en train de se passer ?
- Il se passe exactement ce que tu penses. Je… J’ai envie de devenir plus qu’une amie pour toi, Randy. J’ose croire que tu ressens la même chose.
- Oh, j’ai compris, tu répètes pour un nouveau rôle, c’est ça ?
- Non, Randy, je… ce n’est pas un acte. C’est ce que je ressens, réellement, au fond de moi. Je… je crois que je t’aime, Randy.
Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre. A la place, je me suis approchée de lui pour l’embrasser. Je me suis lancée sans réfléchir, et je dois avouer que j’ai eu moi-même du mal à me reconnaître. Mais voilà, on y est. Et finalement, je ne regrette pas. Parce qu’il a répondu à mon baiser, sans hésiter. Il s’est détendu, comme si on le débarrassait d’un lourd secret. Peut-être n’aurait jamais-il fait le premier pas, après tout. Et je n’allais pas attendre d’être sur mon lit de mort pour lui avouer mes sentiments. J’ai fait le bon choix.
Ca fait du bien, d’aimer, et d’être aimée en retour. Je sais, c’est tout nouveau, mais je lui fais pleinement confiance. Randy Ward est un homme bien, je n’ai aucun doute là-dessus.
Nous sommes restés ici encore un peu, avant que Randy se lève et me prenne par la main, pour m’emmener dans ma salle « détente ». Il m’a massé le dos comme personne ne l’avait fait auparavant.
Puis il a pris soin de moi, il m’a fait me sentir bien. Tellement bien.
Et une chose en amenant une autre, on s’est retrouvé dans le sauna.
Je n’ai pas besoin de détailler la suite, il n’y a aucun doute sur ce que nous avons fait, là-dedans.
Judy n’a pas mis beaucoup de temps à s’en rendre compte. Nous ne lui avons rien dit, mais quand elle nous a vu, elle a compris. Elle n’a rien dit non plus, se contentant d’aller faire ses devoirs en souriant.
Mais quand elle a eu l’occasion de parler avec Randy, elle ne s’est pas gênée.
- T’es pas comme d’habitude Randy.
- Mais, si, je suis toujours le même !
- Non, c’est pas pareil ! Je sais ce que c’est ! Tu vas venir habiter ici avec nous maintenant ?
- Oh euh, je ne sais pas, je…
- Mais si, allez ! Ca va être bien ! Et puis je vois le sourire de maman, tu la rends heureuse, et puis toi aussi t’es heureux, alors ça sert à rien de rester dans ta maison !
- On va voir, Judy, nous n’en avons pas encore parlé avec ta mère.
- Ben dépêchez-vous ! J’aimerais bien que tu viennes habiter ici moi, comme ça tu seras tout le temps ici, et tu pourras faire semblant d’être mon papa.
- Oh, Judy, je t’adore tu sais. Je ferais n’importe quoi pour toi, et pour ta maman, sache-le.
- Merci Randy, t’es trop sympa ! Je suis contente que maman soit avec quelqu’un comme toi.
Randy m’a avoué un jour qu’il rêvait d’avoir des enfants. Je sais que Judy n’est pas sa fille, mais il l’aime énormément, et ça compte beaucoup pour moi.
Havana a fini par grandir et devenir un gros chien, que Judy aime toujours autant.
Elles ne ratent pas une occasion de jouer ensemble.
Et comme avant, Havana ne quitte pas le chevet de Judy quand elle dort.
Havana est une chienne qui n’a pas peur de l’eau, et qui au contraire adore ça, alors elle n’hésite pas à sauter dans la piscine pour s’y rafraichir.
J’ai du mal à accepter le fait que le temps passe à une vitesse monstre. C’est l’anniversaire de Judy, déjà. Ma petite fille va devenir une adolescente, et je ne réalise pas vraiment.
Peu de temps après lui avoir avoué mes sentiments, Randy a fini par emménager avec nous, ce n’était qu’une question de temps finalement. Et puis, pourquoi attendre plus longtemps ?
Toute la famille a appelé Judy pour son anniversaire, son oncle, sa tante, ses cousins et sa cousine. Ils n’ont pas pu venir mais ils ne l’ont pas oubliée, et ces simples coups de téléphone lui font énormément plaisir.
Et c’est en petit comité que Judy souffle ses bougies.
Il fait beau, alors elle en a profité pour aller faire une balade avec Havana qui n’a pas demandé son reste.
Ca me fait drôle, de voir ma petite Judy grandir. Je me remémore le chemin que j’ai fait depuis sa naissance, et je suis fière de ce que j’ai accompli. Ma fille est ce dont je suis le plus fière, aujourd’hui.
Mais tout cela me rappelle que moi aussi je vieillis, et le miroir me le rappelle bien, puisque tous les matins, j’ai une frayeur en apercevant de plus en plus de cheveux blancs qui commencent à envahir ma chevelure…
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