Nous avons du mal à trouver des informations sur cette relique. Il va falloir voyager, sans avoir la certitude de trouver ce fameux morceau manquant… Mais nous devons réfléchir à tout ça, mettre les missions en place et ne pas partir à l’aveuglette, car nous savons ces missions risquées.

Cela me permet de passer du temps avec ma famille, et surtout avec mon fils qui vient de vivre une épreuve horrible. Voir sa grand-mère s’écrouler sans rien pouvoir faire, ça a dû être dévastateur, et je sais qu’il a besoin de réconfort.

Alors je décide de passer une journée rien qu’avec lui, pendant qu’Eli restera avec les filles.

J’ai décidé de l’emmener dans un parc où il pourra s’amuser avec d’autres enfants. Mais Malo veut rester avec moi. Il ne parle pas beaucoup, mais je ne veux pas le brusquer, s’il doit me parler, ça doit venir de lui. Il a vécu un traumatisme, mais il semble garder le sourire. Est-ce un moyen pour lui de se protéger ? De me protéger aussi, peut-être ? Quoi qu’il en soit, il me demande de lui apprendre à jouer au basket, parce qu’il sait que j’adore ça, et que j’en faisais beaucoup étant plus jeune.

Bon, je pense que je n’ai pas transmis mon talent à mon fils, il est incapable de mettre un ballon dans le panier ! Mais ce n’est pas grave, il y a bien d’autres choses qu’il peut apprécier.

 

Il se lasse vite, et veut tester la patinoire. Là, je ne suis pas plus douée que lui et je me souviens du jour où on en avait fait avec Mathieu, c’était une catastrophe !

Cette fois avec Malo, c’est pareil ! Pas un pour relever l’autre…

Je propose à Malo des jeux plus adaptés, et il accepte d’aller jouer avec d’autres enfants, à condition que je joue avec eux, moi aussi…

 

Je pense que je suis ridicule, mais ça a au moins le mérite de faire sourire Malo, et c’est tout ce qui compte.

 

Après un petit moment, je lui propose de manger une glace. Quel enfant pourrait refuser une telle proposition ? Certainement pas mon fils !

Il reste silencieux en appréciant sa glace, mais il semble ailleurs, complètement pensif.

Et d’un seul coup, il s’effondre. Oh, mon petit bonhomme…
- Maman… mamie me manque…

- Je sais mon ange… Elle me manque à moi aussi. Mais je suis sûre qu’elle te regarde, de là où elle est, et qu’elle est fière de toi.
- Je sais pas ça, maman, je crois pas que mamie est fière de moi, parce que je l’ai pas sauvée, parce que je l’ai vue tomber, et parce que j’ai rien fait !

 

 

- Viens t’assoir à côté de moi, mon ange. Je suis très triste que tu aies dû assister à cette scène, c’est quelque chose que tu n’aurais pas dû avoir à vivre, mais malheureusement tu l’as vu et on ne peut pas revenir en arrière. Je ne suis pas d’accord quand tu dis que tu n’as rien fait, tu as appelé tatie ! Tu n’aurais pas pu sauver mamie, si elle est tombée, c’est sans doute parce que son cœur s’est arrêté tout seul, et tu n’y pouvais rien, personne n’y pouvait rien.
- Mais… j’ai l’impression qu’elle est restée longtemps par terre parce que c’est comme si je pouvais rien faire, j’arrivais plus à bouger ! J'ai réussi à appeler tatie mais si j'avais appelé plus tôt peut-être qu'elle aurait fait quelque chose.

 

 

- C’est normal, tu as dû avoir très peur… Mais tatie n'aurait rien pu faire non plus... Tu sais ce que je pense moi ? Je pense que tu es un petit garçon très courageux, et tu sais quoi ? Tatie me l’a dit, aussi.
- C’est vrai ?

- Bien sûr que c’est vrai ! J’aimerais pouvoir effacer ce dernier souvenir que tu as de mamie, mais je ne peux pas malheureusement… Tout ce que je peux te dire, c’est d’essayer de te souvenir des moments agréables passés avec elle, ce sont ces instants qui sont les plus importants. Et puis, tu sais, mamie elle était heureuse, et elle a vécu une longue vie. C’était pour elle l’heure de partir. Elle a rejoint sa maman ! Et tous ses chiens ! Tu sais, mamie aimait beaucoup les chiens.
- Oui, elle nous l’a dit, elle en a eu plein ! Et elle nous a dit que toi t’avais peur, c’est vrai ?
- Oui c’est vrai…
- Mais ils sont gentils pourtant !

- Je… Oui, je pense que tu as raison. Mais je n’étais pas rassurée quand j’étais à côté d’eux, je me souviens que j'avais peur qu'ils me mordent avec leurs grandes dents.
- Mamie s’occupait bien de ses chiens, elle nous a montré des photos, et puis elle pouvait les soigner toute seule, elle était forte !
- Oui c’est vrai, elle a toujours été parfaite avec eux.
- Et maintenant, tu crois qu’elle les a tous retrouvés ?
- Oui j’en suis sûre, elle est heureuse dans son nouveau monde.
- On la reverra, alors, quand on ira dans ce monde, nous aussi ?
- Je suppose que oui, mais dans très très longtemps, quand tu seras un papy toi aussi !

 

Il retrouve son si joli sourire, et m’entraîne vers la balançoire, où il s’en donne à cœur joie !

Je pense que cette journée nous a fait du bien à tous les deux. Au fil du temps, le moral de Malo semble revenir. Il dessine beaucoup, mais il aime également passer du temps avec ses sœurs. Quand elles jouent à la poupée, il s’amuse à leur construire des maisons, et elles adorent ça !

 

 

En parlant des filles, j’avais promis à Mathieu qu’on se ferait une petite journée avec les enfants, nous prévoyons donc ça rapidement. Malo n’a pas souhaité venir, vu qu’il savait qu’on irait dans un parc pour les plus petits, il pense qu’il se serait ennuyé.
Je suis heureuse de revoir Mathieu, comme d’habitude, il me manque énormément et j’aimerais le voir plus souvent, mais malheureusement ces événements se font rares, alors on en profite tant qu’on peut.

On s’installe sur un banc alors que les enfants s’approprient les jeux du parc.

 

- Pas trop dur les triplés ?
- On s’y fait ! Enfin t’es pas mal non plus, toi aussi t’as trois enfants !
- Oui, mais j’en ai un plus grand, il commence à être un peu moins dans nos baskets !
- Ah, c’est vrai. Non mais on n’a pas à se plaindre, après c’est sûr qu’on n’en refera pas d’autres, imagine encore des triplés !
- Ce serait difficile, mais vous vous en sortiriez !
- Peut-être, mais on n’en fera pas l’expérience, hein !

- Je suis d’accord, trois enfants sont bien suffisants. Bon et sinon, ça va toi ? Séra va bien aussi ?
- Oui on va bien, on n’a plus beaucoup de temps pour nous parce qu’on doit beaucoup s’occuper des enfants, mais ça se passe bien. Et toi alors ? Tu va mieux, depuis le décès de ta maman ?
- C’est dur, mais on s’accroche. C’est pour Malo que ça a été difficile, puisque c’est lui qui l’a trouvée au sol…
- Oh, pauvre petit, j’espère que ça ira pour lui.
- Ca suit son cours, on va dire, il va un peu mieux oui. Le temps guérit les blessures de toutes façons, tu sais de quoi je parle…

- Oui… j’espère que tu ne t’en veux plus, d’ailleurs.
- Ben si, quand même, j’aurais aimé être là pour toi quand tu as perdu ton papa.
- Mais tu ne pouvais pas, et je le comprends parfaitement, je ne t’en veux pas, alors tu n’as aucune raison de t’en vouloir. Séra était là, puis j’avais mes sœurs aussi, et ça va mieux, maintenant.
- Oui, tu as raison… On en a fait baver à nos parents, quand même, on était bêtes...
- On était jeunes surtout, ils ont fait ce qu'ils ont pu, on n'a pas été tendres mais ils savaient qu'on les aimait malgré tout.
- Je pense que oui, je l'espère...

- Mais oui... Bon et sinon, tu fais attention à toi, j’espère ? Tu as été sérieusement blessée, dis donc, c’est pas facile l’armée !

C’est vrai qu’il pense encore que je bosse dans l’armée… Evidemment je ne peux pas lui dire la vérité mais ça me tue de devoir mentir à mon meilleur ami…

- T’inquiète pas va, c’est pas grand-chose, un mauvais atterrissage, mais tout va bien, ça aurait pu être pire !
- Tu ne mets pas ta vie en danger, Sarah ?
- Je… Je ne vais pas te dire que ce n’est pas dangereux, ce serait un mensonge. Mais je fais très attention, Mathieu, là c’était juste un petit accident, rien de grave, vraiment. Sur le terrain, je suis vigilante.
- Bon, t’as intérêt.
- Pourquoi, t’as peur, poule mouillée ?
- Ah, ça faisait longtemps, et ça m’avait un petit peu manqué, finalement !
- Evidemment !

Les enfants continuent de s’amuser sous nos yeux.

 

Mélanie et Maria semblent bien s’entendre.

Lola quant à elle, va plutôt vers les garçons. Mais Noam n’est, semble-t-il, pas très câlin.

 

Mathieu indique que Noam est un peu timide, mais va quand même parler avec son fils alors que Lola ne se dégonfle pas et fait un câlin à Samuel qui accepte son étreinte.
- Noam, tu sais Lola elle est gentille, regarde, Samuel lui fais un gros câlin.

- Mais z’ai peur, la tonnais pas Lola.
- C’est pas grave, tu apprends à la connaitre ! T’es pas obligée de lui faire un câlin si tu veux pas.
- Mais z’aime ben les tâlins.

- Alors tu fais comme tu veux.
- Tâlin papa !

Qu’il est mignon ! Et finalement, il est allé de lui-même vers Lola qui est heureuse, elle qui est toujours si câline.

Mathieu a l’air d’être un papa parfait, et ses enfants le lui rendent bien. J’aurais aimé être plus présente dans leurs vies…

Mais voilà déjà le temps de se dire au revoir.
- Ce fut de courte durée, mais ça m’a fait plaisir, on devrait faire ça plus souvent !
- Dès que possible !

En rentrant, je suis heureuse de retrouver Eli, et Malo, tout sourire. Visiblement, ils ont passé une bonne journée entre hommes ! Et ça fait du bien de les voir comme ça.