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Je trouve Nini devant un film de maman quand je lui propose d’aller se dégourdir les jambes avec les chiens sur l’île de Brindleton Bay. Il fait beau et cela me permettra de relâcher un peu la pression. C’est que mine de rien, je suis très stressée et un petit moment détente me fera le plus grand bien.
Nini accepte, elle fait un câlin à Siggy avant de partir et nous prenons la route.
Arrivés sur place, je ne perds pas de temps à jouer avec mes chiens.
Cupcake est celle qui attrape sa balle la première. Cacahuète a un certain âge maintenant, je sais qu’il a bénéficié d’un sursis grâce à la friandise rajeunissante que je lui ai préparée, mais je me demande si c’est bien une bonne idée de faire subir ça à mes animaux. Techniquement, il devrait être senior, peut-être même mort, d'ailleurs. Mais même si grâce à cette friandise il est encore un chien dit adulte, il a quand même le poids des années sur ses papattes.
Puis nous nous dirigeons vers la plage. Il fait chaud, mais l’eau est froide, pas question d’aller se baigner là-dedans. Je ne peux m’empêcher de remarquer ma petite sœur prendre des selfies, et je me rends compte qu’elle est comme la plupart des adolescents de son âge. Cela me rassure, quelque part.
Les chiens s’éclatent, mais eux non plus n’osent pas aller à l’eau.
Ils finissent par être épuisés et s’endorment très vite sur le sable fin, non loin de là où nous nous sommes allongées, Nini et moi, pour observer les nuages.
- Tu crois que je serais une bonne mère ?
- Je ne le crois pas, Judy. J’en suis persuadée.
En rentrant à la maison, nous n'avons pas demandé nos restes et sommes allées nous coucher directement. Depuis qu’elle est petite, en réalité depuis le décès de Randy, Nini dort avec moi. Elle a délaissé sa chambre, mais je pense qu’il est important qu’elle ait son espace à elle. Rien n’est encore décidé pour le moment et je ne lui demanderais pas de partir de ma chambre si c’est ce qu’elle préfère. Mais je compte lui proposer un endroit rien qu’à elle. Sa chambre d’enfant deviendra celle de mon bébé, si jamais tout cela se concrétise.
Et c’est aujourd’hui, semble-t-il, que tout va se jouer.
- Bonjour Mme Berry, nous allons aujourd’hui effectuer de nouveaux tests, mais d’après ceux de la dernière fois, tout est en ordre et il est probable que nous mettions tout en place pour que bébé fasse partie de votre vie !
- Très bien.
Je ne trouve rien de mieux à dire, je suis très stressée même si j’essaie de sourire.
Je subis encore tout un tas de tests, afin d’être sûrs que tout est ok, et pour me permettre de vivre la meilleure grossesse possible. Visiblement, je n’ai pas le « défaut » qu’avait ma mère, et une grossesse ne me mettrait pas en danger. Je suis juste très stressée, là, tout de suite, mais apparemment c'est classique.
Voilà, c’est la dernière ligne droite. Si tout se passe bien, grâce à cette machine, je devrais très vite avoir une nouvelle vie qui grandit en moi.
Quelques jours plus tard, je retourne au cabinet, afin de faire une prise de sang pour vérifier si je suis enceinte ou non. Le cas échéant, nous recommencerons les essais.
- Tout ira bien, Mme Berry, ne vous inquiétez pas. J’ai prélevé votre sang, vous aurez très vite de mes nouvelles.
- Merci pour tout. Au revoir, docteur.
Voilà, « y a plus qu’à ». Et en effet, tout va très vite. Je reçois un appel le lendemain.
- Bonjour, Mme Berry, j’ai reçu vos résultats. J’ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes bel et bien enceinte. Toutes mes félicitations !
Je reste bouche-bée. Je ne sais pas quoi dire. Je suis heureuse que tout ait parfaitement fonctionné du premier coup. Je ne réalise pas encore très bien, mais ça y est, la machine est lancée, je vais devenir maman.
- Nini ! Viens voir !
- Qu’est-ce qu’il se passe, Judy ?
- Ca y est, je suis enceinte !
- Non c’est pas vrai ! Oh c’est trop bien !
- Je suis trop trop contente pour toi, il a de la chance ce bébé, il va avoir une maman exceptionnelle !
- Merci ma Nini !
Avec tout ça, j’ai un peu traîné pour l’opération de Cupcake. Je veux la ménager, et la stériliser est la meilleure chose à faire si je ne veux pas qu’elle ait des problèmes à cause de grossesses à répétition.
Alors je la prépare, je l’installe…
Et je découvre que j’arrive trop tard… Cupcake attend de nouveau un chiot… J’espère que tout ira bien pour elle.
Je réfléchis de plus en plus à ces friandises rajeunissantes. Je suis en train de me dire que Cacahuète n’en aura pas de deuxième. Et que ni Siggy ni Cupcake n’auront la leur. Je ne sais pas ce que cela fait à leur organisme, et s’il est destiné qu’un chien doit partir à un moment donné, alors ainsi soit-il. Je serais triste, c’est certain, mais je ne veux pas jouer avec les limites. Ils auront des friandises de bien-être, mais cela s’arrêtera là. C'est vrai, Cacahuète n'est pas malade, mais je ne préfère pas aller à l'encontre de la nature, finalement...
J’ai proposé à Nini d’emménager la pièce à côté de mon labo. C’était la chambre de Randy, à l’époque, mais depuis il n’y a que des cartons qui traînent. Autant lui redonner un coup de jeune et permettre à Nini d’avoir son espace. Elle est d’accord.
Je fais appel à des décorateurs et je commande des meubles qui plaisent à ma petite sœur. Nous avons regardé ensemble, ainsi, je suis sûre que tout lui plaira.
Très vite, la chambre est prête. Elle découvre sa chambre et je pense qu’elle est contente.
Elle a un petit endroit pour y ranger ses vêtements, et elle a tenu à installer un mannequin, avec une des robes de maman. Celle-là, c’est celle qu’elle portait quand elle a posé son étoile sur le grand boulevard, ce soir-là où Randy l’a demandée en mariage… Nini n’a jamais connu maman, mais grâce à ces souvenirs que j’ai d’elle, c’est comme si elle vivait encore en nous.
- Merci Judy, c’est absolument magnifique ! J’adore !
- Alors tant mieux, tu sais que tu peux venir dormir dans ma chambre si tu le souhaites, mais quand bébé arrivera j’imagine que tu voudras un peu ta tranquillité…
- T’avais mon âge quand je suis arrivée dans ta vie, tu m’as très bien supportée, je le ferais aussi !
Tout lui plait, je suis ravie. Je veux que ma sœur se sente chez elle, même quand bébé arrivera. C’est ma petite sœur, je l’aime de tout mon cœur et rien ne pourra changer cela.
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Je commence à ressentir les effets de la grossesse.
Le médecin a dit que tout était normal, mais les nausées ne sont vraiment pas une partie de plaisir.
Surtout qu’elles sont récurrentes. Cela ne durera pas pendant toute la grossesse, mais c’est vrai que pour l’instant, cela ne m'amuse pas tellement.
Heureusement que Nini est là pour m’aider à la maison, ça me facilite la tâche.
Par contre, impossible pour moi de venir l’aider pour ses projets scolaires. Déjà que je n’y connais rien, si en plus je devais vomir sur ses outils, ce serait une catastrophe.
Les chiens s’en donnent à cœur joie ! Pas que je les maltraite en temps normal, loin de là, mais habituellement ils savent qu’il ne faut pas faire de bêtises. Mais ces derniers temps, comme je les surveille un peu moins, c’est une autre histoire…
Il est vrai que quand je ne suis pas au-dessus de la cuvette des toilettes, je suis dans mon lit à me reposer. J’espère vraiment que je ne serais pas comme ça tout au long de ma grossesse, c’est pénible de se sentir inutile.
Et finalement, le docteur avait raison. Après quelques semaines, ça va mieux. Je peux passer des journées sans avoir la nausée ou ressentir le besoin de dormir, et je peux faire tout ce que je faisais avant.
Tant mieux, j’aurais eu du mal à supporter 9 mois dans cet état ! Et puis, je dois m’occuper d’une autre petite boule de poils, puisque Cupcake a mis bas. Un seul petit chiot, cette fois.
Cacahuète et Cupcake sont adorables avec lui.
Il grandit vite et il est déjà temps de lui trouver une famille. Malheureusement, personne ne veut de lui… Pourquoi ? Parce que ce pauvre loulou a un œil aveugle… Je suis triste de voir que personne ne veut adopter un chien « défaillant ».
Il est pourtant adorable, et il ferait le bonheur de ses futurs maitres, aveugle ou pas…
Il est si mignon ! Je ne comptais pas le garder, mais si personne n’en veut, il restera ici, pas question d’abandonner un petit chiot sans défense !
Mais j’ignorais encore qu’une famille l’attendait depuis le début. Lena m’appelle régulièrement, et a pu passer à la maison, pour voir si tout se passe bien pour moi.
Et elle a le déclic. Dès qu’elle croise le regard de ce petit chien.
- Il est trop mignon ! Je suppose qu’une famille va bientôt venir le chercher ? Je suis triste, je l’aurais bien embarqué avec moi !
- C’est vrai ? Personne ne veut de ce petit bout parce qu’il a un œil aveugle…
- Alors si tu veux bien, je te le prends ! Peu importe qu’il soit aveugle ou sourd, ou n’importe quoi, je suis persuadée qu’il a énormément d’amour à donner, et je suis prête à faire de sa vie une des meilleures possibles.
- Oh, je vois qu’il t’a déjà adoptée, et quand je te vois avec lui, c’est une évidence. Tu peux le garder, je sais qu’il sera heureux avec toi. Merci Lena, pour lui !
Tout est bien qui finit bien. Je sais qu’il sera heureux avec elle et Léo. Ils n’ont pas pu avoir d’enfant, mais ils donneront tout leur amour à ce petit chien si adorable.
Le temps passe à une vitesse incroyable. Je me sens bien, mais j’ai l’impression de ressembler à une baleine. Je suis énorme ! A la clinique, ils n’ont rien remarqué de suspect, tout va bien et bébé se porte bien. Alors je ne m’inquiète pas trop.
Nini a hâte de de venir tata et parle beaucoup au bébé.
Quant à moi, je retourne faire des sérums pour mes animaux : rien qui ne sorte de l’ordinaire, juste de quoi ne pas les stresser lors d’un éventuel examen. J’ai beaucoup de chance, ils ne sont pas souvent malades, comme pouvait l’être Loki, mais on n’est jamais trop prévoyant.
Les chiens sont souvent à mes côtés quand je prépare sérums et friandises, des fois qu’un petit quelque chose tombe malencontreusement…
Le temps passe si vite, bébé ne devrait plus trop tarder, désormais. Sa chambre est prête à l’accueillir. J’ai peur, mais en même temps j’ai hâte !
Nini prend énormément soin de moi et s’assure que tout va bien pour moi. La valise est prête pour la maternité, et Nini est prête à appeler le taxi dès que les premières contractions se feront ressentir.
Je suis énorme, mais pour l’instant bébé est bien au chaud !
C’est de plus en plus difficile parce qu’il prend de la place dans mon ventre et c’est ma vessie qui manque de place…
Malheureusement, je n’ai pas toujours le temps de courir aux toilettes… C’est un peu honteux, mais je me rassure en me disant que personne ne me voit…
Sébastien, le fils de notre cousin Loïc, qui a grandi lui aussi, est venu nous rendre une petite visite afin de prendre des nouvelles.
Mais je ne reste pas avec eux, il faut que j’examine Cupcake, pour voir si elle va bien malgré ses grossesses répétées. Je suis incapable de tenir assez longtemps debout pour la stériliser maintenant, mais tout sera fait à mon retour de la maternité. En attendant, le risque d’avoir une nouvelle grossesse est toujours présent, mais je m’assure que ce n’est pas dangereux pour elle. Avec un peu de chance, Cacahuète la laissera tranquille d’ici là.
Je vais tranquillement me coucher le soir, sans penser au lendemain. Mais en pleine nuit, je suis réveillée par des douleurs. Je vais dans la cuisine et m’assoie pour reprendre mon souffle. Mais, je crois que ça y est… Bébé va arriver…
Nini entend mes cris et se dépêche d’appeler un taxi. Je m’habille et on arrive rapidement à l’hôpital.
- Tout va bien se passer, hein ? Tu vas arriver en bonne santé, petite crevette, et toi Judy tu vas rester en pleine forme, d’accord ?
Je sais qu’elle stresse beaucoup, même si elle essaie de ne pas le montrer. Je le sais, je suis comme elle.
Malheureusement, elle ne pourra pas m’accompagner en salle de travail. Alors elle s’assoie dans la salle d’attente et regarde son téléphone, comme pour penser à autre chose.
Je ne suis vraiment pas rassurée à ce moment-là, j’ai mal et j’ai peur. Cette fois, je ne peux plus le cacher. Mais Nini me lance un regard qui me réchauffe le cœur, comme si elle me disait « tout va bien se passer ».
Et c’est le moment. J’ai mal. C’est normal, il parait.
Je ne sais pas si s’évanouir est normal, mais le fait est que c’est exactement ce qui m'arrive. Je vois à peine mon enfant naître, et puis j’ai un trou noir.
Peu importe. Bébé va bien, je vais bien. Après quelques jours, nous pouvons rentrer à la maison. Sarah est installée dans sa chambre et est une petite fille absolument magnifique.
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Je suis fière d’être la maman de ce tout petit bout de chou. Elle pleure beaucoup, plus que Nini d’ailleurs, ou est-ce juste une impression ?
En tout cas, je l’aime de tout mon cœur. J’ai l’impression de ressentir un vide en moi, depuis qu’elle est née. J’imagine que c’est normal, puisqu’elle n’est plus dans mon ventre. Mais elle est là, à côté de moi, alors je ne devrais pas ressentir ce vide. Elle me paraît si petite.
Les chiens sont bien curieux de ce nouveau petit être qui habite avec nous. Mais ils veillent bien sur Sarah, ils sont adorables.
Nini aussi est gaga devant sa nièce. Elle aime beaucoup s’occuper d’elle et le fait avec grand plaisir.
Devenue maman, proche de la quarantaine, j’ai envie de changer de look. Rien d’extravagant, cela ne me ressemblerait pas. Non, au contraire. Des vêtements pour me sentir à l’aise. Je ne vais pas me mentir, j’ai pris quelques kilos avec cette grossesse et je sens qu’ils vont être difficiles à perdre. Et puis j’ai fini par couper mes longs cheveux, aussi.
Il est temps aussi de faire une chose que je dois faire depuis bien trop longtemps maintenant. Cupcake sera stérilisée, aujourd’hui. Je vérifie bien qu’il n’y a pas de chiots dans son ventre, mais tout est ok. Ma petite mémère vieillit et il est temps d’arrêter tout ça. Peut-être qu’à l’avenir, j’aurais un autre couple de chiens qui me feront d’autres petits ? Je n’ai pas aimé les mettre à l’adoption, mais je sais qu’ils sont tous heureux dans leurs familles respectives, et quand je vois Lena avec son chien, je ne peux qu’être ravie, alors pourquoi pas ?
Cupcake, par contre, n’apprécie pas son nouvel accessoire. Et oui, mais c’est nécessaire pour quelques jours…
Siggy a fini par vieillir… C’est dur, parce que je sais qu’il ne lui reste plus si longtemps que ça à vivre, mais je me suis promise de ne plus jouer avec le destin.
Ce qui m’inquiète d’autant plus, c’est qu’il commence à tomber malade…
Et puis ce n’est pas un chat facile à soigner puisqu’il a très peur.
Heureusement que j’ai mon sérum apaisant. Et puis, il n’a rien de grave, heureusement, mais tout de même. Tout ce que je veux, c’est qu’il ne souffre pas.
J’ai l’impression que le temps passe tellement vite, je n’ai pas ressenti les choses de la même façon quand Nini était petite. C’est vrai que c’est passé à une vitesse folle, mais avec Sarah j’ai l’impression que cela va d’autant plus vite. Je suis gaga devant ma fille. Et elle doit me prendre pour une folle à me voir faire des têtes ridicules.
Mark n’a visiblement pas compris le principe d’être maman. Déjà, il n’a pas vraiment compris qui je suis… Je l’apprécie, bien sûr, mais… il sait très bien que je n’aime pas ce genre de sorties. Et en plus avec Sarah, il devrait se dire que c’est impossible.
Après quelques jours, Cupcake est contente de me voir lui retirer son cône de la honte.
Cacahuète semble ressentir quelque chose de différent. Et oui mon pépère, c’est fini tout ça !
Il a d’ailleurs pris des mauvaises habitudes depuis ma grossesse… Il va falloir recadrer tout ça !
Je me repose beaucoup, quand Sarah parvient à dormir un peu. Je dois avouer que les nuits sont courtes… Et j’ai un rythme de sommeil assez irrégulier. Alors dès que je peux dormir, je n’hésite pas.
Evidemment, j’avais oublié qu’aujourd’hui, c’est Halloween, et il y a quelques enfants qui viennent sonner à la porte. Je leur offre des bonbons, et ils repartent avec le sourire.
Nini travaille beaucoup pour ses cours, et s’est trouvée une passion pour l’informatique. Je dois avouer que c’est pratique, quand le PC tombe en panne, elle me le répare rapidement !
Mark est venu nous rendre visite, et comme je dormais, c’est Nini qui l’a invité à entrer. Elle est plongée dans ses devoirs, mais il l’a suivie jusque dans sa chambre.
Quand je me suis réveillée, je suis allée voir Nini. C’est là que j’ai aperçu Mark, sur son lit.
- Tu n’embêtes pas ma petite sœur, j’espère ?
- Non, ne t’inquiète pas, elle m’expliquait un truc sur les lignes de commande sur le PC.
- J’espère que tu ne la dragues pas non plus, je te connais Mark.
- Mais non, t’en fais pas Judy, je n’oserais pas.
- Bon, d’accord, si tu le dis.
- Ne t’inquiète pas Judy, il est cool, tu n’as rien à craindre. Et puis mes devoirs sont finis.
Je suis méfiante, mais je connais le caractère de Mark. Je l'apprécie, mais je me méfie quand même. Je vais essayer de lui faire confiance.
Les mois passent si vite, et voilà que Cacahuète vieillit, lui aussi…
Le voilà avec quelques poils blancs supplémentaires…
Pourquoi faut-il toujours que mes vieux animaux tombent malades ?
J’ai comme l’impression qu’il n’y a pas que moi que cela inquiète…
Un petit coup de froid… Il faut dire que l’hiver est rude, cette année…
Cela ne nous empêche pas, avec Nini, d’en profiter un peu, le temps d’une sieste de Sarah.
Je me suis mise sérieusement à l’écriture, aussi. J’ai écrit quelques petites choses étant plus jeune, mais j’ai envie d’écrire des guides de dressage.
Nini me soutient dans cette démarche.
- C’est super que tu te mettes à écrire, en plus dans ton domaine de prédilection, je suppose que cela va bien se vendre.
- Oh, on verra, je fais surtout ça pour le plaisir !
- Et c’est très bien ! J’aimerais devenir prof moi, mais je sais qu’il faut aller à l’Université et…
- Et c’est super ça ! Je suis certaine que tu réussiras, tu es douée au lycée.
- Oui, mais je ne sais pas si je pourrais me permettre de faire l’aller-retour tous les jours entre ici et l’Université qui est à Britchester…
- Ce n’est pas la porte à côté, c’est vrai, mais il doit bien y avoir des cités universitaires sur le campus ? Tu sais, si tu as peur de partir de la maison, je peux comprendre, mais si c’est juste par peur de me laisser seule avec Sarah et les animaux, ne t’en fais pas pour moi !
- Tu es sûre, Judy ? Je ne veux pas avoir l’impression de t’abandonner après tout ce que tu as fait pour moi…
- Nini, ne dis pas de bêtises. Tu as le droit de vivre ta vie, et c’est bien que tu saches déjà ce que tu veux faire. Je ne peux que te soutenir et te souhaite d’y arriver.
- Judy… T’es une grande sœur en or !
Anita, si elle est acceptée à l’Université, partira dès le lycée terminé, si tout se passe bien. Je ne me fais pas trop de soucis pour elle, et je suis fière de ma petite sœur. Cela fera un vide quand elle partira de la maison, mais c’est bien aussi qu’elle puisse prendre son envol.
Et je suppose qu’avec Sarah, je n’aurais pas le temps de m’ennuyer ! La voilà déjà bambine, prête à courir partout !
Comme elle est belle… Je ne sais pas qui est son donneur, mais je suppose qu’elle a pris le meilleur de lui, avec un peu de moi…
- Tâlin, maman !
- Oui, ma puce, viens dans mes bras !
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Sarah est une petite fille très curieuse, prête à apprendre dès qu’elle en a l’occasion !
Elle adore ça, tout apprendre, tout savoir !
Elle adore jouer avec sa tata. Je suis contente de voir qu’elle aime sa présence. Je sais que Nini partira bientôt de la maison si tout se passe bien pour elle, et je suis ravie pour ma petite sœur, mais j’espère que Sarah ne souffrira pas de son absence.
En tout cas, elle est très joyeuse et remplit mon cœur de joie et de bonheur. Je ne regrette absolument pas cette aventure hors du commun, et même si Sarah n’a pas de papa, je ferais tout mon possible pour la rendre heureuse.
Quand je dis qu’elle est curieuse, je ne mâche pas mes mots. Elle veut tout savoir ! Elle apprend la propreté, et évidemment elle se demande bien à quoi tout cela ressemble quand ce n’est pas dans la couche !
Il y a une chose qui m’embête cependant, il semblerait qu’elle ait peur de Cacahuète et de Cupcake. A-t-elle peur des chiens ? Ou est-ce parce qu’ils sont gros ?
Alors si l’un ou l’autre a le malheur de s’introduire dans sa chambre, elle panique un peu et vient réclamer un câlin.
Ils ne sont pas méchants mais je ne voudrais pas que ma fille se sente gênée avec eux. Cependant, je serais incapable de m’en séparer… Alors elle va devoir s’y faire…
J’essaie de lui expliquer qu’ils sont gentils, et que s’ils paraissent impressionnants, ils ne lui feront aucun mal.
- D’acco maman, mais Tahouète et Teupète ils ont des droooosses dents !
- Mais ils ne mordent pas, ils sont toujours très gentils. Ne fais pas attention à eux, d’accord ?
- D’acco…
Bon, ce n’est pas gagné… Mais finalement, quand elle les ignore, elle n’a plus peur, et eux n’essaient pas d’aller l’embêter pour jouer. J’imagine qu’ils le ressentent. En tout cas, quand on est tous dehors pour profiter de la neige, Sarah ne se soucie plus de mes chiens. J’ose espérer que cette peur ne soit que passagère !
Nini, qui rentre de cours, vient se joindre à nous pour se jeter rapidement dans la neige.
Cela a beaucoup fait rire Sarah qui s’en donne à cœur joie et ne veut plus rentrer à la maison.
Nini ne reste pas avec nous, elle a beaucoup de travail, car en plus du lycée elle essaie d’être prête pour l’université, et tente d’apprendre des compétences supplémentaires.
Quant à moi, et bien ça y est, je passe le cap de la quarantaine.
J’avais prévu d’inviter mes cousins, mais ils ont annoncé une tempête de neige, et quand je vois comment c’est dehors, j’ai préféré leur dire de ne pas venir.
Alors j’ai quand même préparé un gâteau, mais nous ne faisons rien de spécial.
- Bah Judy, t’aurais pu attendre que je jette les poubelles avant de souffler, quand même !
- Oh ce n’est rien, on est entre nous, pas de chichis, je souffle et on n’en parle plus !
Nini me parle de ses projets qui avancent, elle a déjà fait une demande d’inscription à l’université ainsi que des demandes de bourses. On a toujours un peu d’argent de maman, mais comme nous en avions donné pas mal à une grosse association, et que je ne travaille pas, les bourses seront les bienvenues pour l’aider un peu.
Pendant ce temps, Sarah déguste sa part de gâteau.
- Lé bon le dâteau maman !
Le temps passe, et Nini stresse de plus en plus. Elle a un gros projet à rendre au lycée, ce n’est pas ce qui la stresse le plus, mais le fait de devoir beaucoup travailler là-dessus, puis à côté pour l’université, ainsi que le fait de ne pas avoir de réponse, négative ou positive, toute cette accumulation lui met les nerfs en pelote !
Heureusement, elle a l’occasion de déstresser un peu une fois que son projet est bien avancé, mais également grâce à la fête de l’Hiver qui approche à grands pas.
Sarah est aussi très contente de savoir que cette fête arrive.
Elle est si curieuse qu’elle aime aller farfouiller partout, notamment dans les meubles de la cuisine.
Elle ne semble jamais se fatiguer, ayant toujours envie d’en savoir plus sur tout !
Il est vrai que mon rôle de maman me plait beaucoup, et j’essaie de m’investir le plus possible dans la vie de ma fille, autant que j’ai tenté de le faire avec Nini. Vu ce qu’elle entreprend, j’ose espérer que je n’ai pas fait un trop mauvais travail. Evidemment, c’était différent avec Nini, je n’étais pas seule puisque Randy était très présent pour elle.
J’espère que Sarah ne souffrira pas de l’absence d’un parent.
Pour le moment, en tout cas, elle semble épanouie.
Ma petite Cupcake finit par vieillir, elle aussi. Nous avons donc trois animaux en fin de vie, à la maison…
Nini a enfin reçu une réponse, pas celle qu’elle attendait le plus, puisque cela concerne une de ses demandes de bourses qui a été acceptée. Mais cela l’allège d’un poids et elle se dit que le reste finira par arriver ! Tout le processus est assez long, et avec la fête de l’Hiver, j’imagine que les délais sont encore plus allongés.
Elle peut donc peaufiner son projet plus sereinement, en se disant que les prochaines réponses finiront par arriver.
Mais alors qu’elle tente de terminer ce projet scolaire, en pleine nuit, voilà qu’elle me réveille en panique parce que Siggy a quelque chose qui ne va pas.
J’enjambe Cupcake qui dort profondément, et je vais voir ce qu’il se passe.
Effectivement, il semblerait qu’il ait attrapé un petit coup de froid. Heureusement, rien que je ne puisse pas soigner !
Et alors que je remonte pour aller prendre un verre d’eau avant d’aller me recoucher, voilà que je découvre Cacahuète qui semble avoir attrapé quelque chose, lui aussi.
Différents symptômes, mais même sorte de problème : lui aussi a attrapé froid. Pas étonnant par ce temps. Heureusement, tout est réglé en un rien de temps.
Par contre, la nuit va être courte, et demain c’est la fête de l’Hiver. Toute la famille sera là, je ne sais pas comment je vais réussir à m’organiser pour tenir le coup !
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Après avoir passé la nuit à m’occuper de mes animaux, je dois désormais m’occuper du repas de ce soir, pendant que Nini et Sarah s’amusent ensemble. Toute la famille, ainsi que Mark, viennent passer la Fête de l’Hiver à la maison. Je suis très fatiguée, mais contente de retrouver ma famille.
Très vite, tout le monde arrive. Je suis ravie de voir comment Sumi, mon petit chiot aveugle que Lena a adopté, a bien grandi et semble heureux. Il est un peu paniqué par tout ce monde, mais je vois bien à sa tête qu’il a une belle vie. Avec ma cousine comme maîtresse, je n’en doutais pas une seconde !
Juliette a bien grandi, et avec Sébastien, son grand frère, ils s’entendent très bien malgré leur différence d’âge.
Je suis contente que Mark ait accepté mon invitation, il est particulier mais en réalité c’est quelqu’un de très gentil quand on le connait bien, et puis s’il n’était pas venu, il aurait été seul chez lui…
J’aime ces petits moments en famille, bien qu’ils soient assez rares. J’ai grandi loin de mes cousins, mais on a su se rapprocher en vieillissant, et on s’entend tous très bien. Tout le monde, je crois, apprécie mon dîner.
Et tout le monde s’amuse, et danse. Même Sarah qui ne veut pas dormir, bien trop excitée à l’idée de rencontrer le Père Hiver.
J’ai eu le temps de changer Sarah qui a renversé plein de sauce sur son pull, et je l’invite à faire mieux connaissance avec Juliette en attendant Papa Hiver.
Le Père Hiver ne tarde pas à se montrer, pour le plus grand bonheur des deux plus jeunes !
Moi ? Eh bien, disons que je ne profite pas énormément de la fête… J’ai très peu dormi la nuit dernière, alors j’accuse le coup. Les nuits blanches, ce n’est plus de mon âge !
En me voyant si peu en forme, tout le monde décide de me laisser me reposer. Tout le monde passe un bon moment, mais il est temps pour chacun de rentrer.
Le repos est de courte durée puisque cette nuit, c’est Cupcake qui tombe malade. Elle a mangé quelque chose qu’il ne fallait pas. Mais tout va bien, heureusement.
Quelques jours plus tard, nous fêtons l’anniversaire de Nini. J’ai du mal à me rendre compte que ma petite sœur devient une adulte aujourd’hui. Evidemment, je ne peux pas m’empêcher de penser à maman en ce jour… Mais je suis heureuse du chemin que l’on a parcouru, Nini et moi.
Nini a d’ailleurs enfin reçu la fameuse lettre de l’université. Je ne suis pas surprise, elle a été acceptée ! Et elle part dès demain, les cours peuvent être commencés à n’importe quel moment donc elle ne veut pas perdre de temps.
- Je suis fière de toi Nini, tu vas assurer !
- Merci Judy, je ferais de mon mieux !
- Siggy, tu seras sage avec Judy et Sarah, hein ? Pas de bêtises !
Nini fait un gros câlin à son chat avant de partir, ainsi qu’aux chiens.
Bien sûr, elle n’oublie pas sa nièce.
- Tu écoutes bien maman, d’accord ? Et puis tu grandis bien, et tu ne fais pas trop de bêtises ! Tata te surveille ! J'essaie de vite revenir te voir ! Je t'aime très très fort !
- Câlin tata !
Puis elle lance un regard à maman, silencieusement. Je sais qu’elle aimerait l’avoir connue, et j’ai toujours fait en sorte que maman fasse partie de sa vie, malgré son absence. Elle admire beaucoup maman, et ce qu’elle a accompli. J’aurais pu penser qu’elle suivrait ses traces, un jour ou l’autre. Mais non, l’anonymat lui convient, et je suis sûre qu’elle parviendra à obtenir son diplôme pour devenir professeur.
Le lendemain, Nini s’en va très tôt, si bien que l’on ne la voit pas partir. Mais dès son arrivée, je reçois un message.
« Je suis bien arrivée dans ma chambre d’étudiante, ce n’est pas très grand mais ça suffit et les gens ont l’air sympa ici. Je t’envoie en plus une photo du campus sous la neige ! Bisous, je t’aime grande sœur ! »
Je suis contente pour elle. Je crois en elle, et je sais qu’elle y arrivera, elle a toujours été très sérieuse. Si maman et Randy étaient toujours là, ils seraient tous les deux très fiers d’elle.
Sans elle, la maison semble déjà bien vide. Mais je n’ai pas imaginé une seule seconde qu’elle le serait encore plus…
Sous le regard de Cacahuète et Cupcake, Siggy a rendu son dernier souffle…
Non, Siggy ! N’as-tu pas supporté le départ d’Anita ? Oh, tu étais vieux, mais je pensais t’avoir avec nous pendant encore un petit moment… Comment je vais pouvoir annoncer ça à Nini ?
Cette créature m’a toujours paru froide, sans âme. Evidemment, puisqu’elle vient chercher nos morts. Mais pourquoi a-t-il fallu qu’elle aille dans la chambre de ma fille, à la recherche de mon chien ?
Tout cela me perturbe, et me fait faire des bêtises… Est-ce que cela veut dire que Cacahuète n’a plus beaucoup de temps à vivre… ?
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Je suis si triste… Siggy était d’abord mon chat, mais je me dois d’être honnête avec moi-même, il a toujours été plus proche de Nini, et c’est un peu devenu son chat à elle avec le temps. Et maintenant, il n’est plus là, et je dois prévenir Nini. Mais comment lui annoncer une nouvelle pareille alors qu’elle se prépare à commencer ses cours à l’université ?
Bien évidemment, je ne lui cacherais pas, ce serait horrible de faire ça. Alors je prends mon courage à deux mains. Et je l’appelle…
- Bonjour ma Nini… Tu… Tout se passe bien à Britchester ?
- Oui, super Judy, c’est super grand, les gens ont l'air sympa, mais je sens que je vais avoir beaucoup de travail. Judy, ça va ? Tu as une voix bizarre…
- Oui… Enfin non, ça ne va pas effectivement… Ecoute, je ne sais pas comment t’annoncer ça de la meilleure des façons, et je suis désolée de devoir faire ça au téléphone, mais… c’est Siggy… il nous a quitté, cette nuit…
- Oh…
- Je suis vraiment désolée Nini, j’aurais pu faire quelque chose, tu le sais, mais je me suis jurée de ne plus recommencer…
- Non Judy, ne t’excuse pas, tu n’y es pour rien. Tu as bien fait de ne pas lui donner de friandise, c’était son heure, et c’est tout. Je suis triste, mais je sais qu’il a eu une belle et longue vie à nos côtés. C’était un animal heureux, tout comme Cacahuète et Cupcake. Ils vont bien, d’ailleurs ?
- Je… Je ne sais pas, je crois… Mais ils sont vieux, eux aussi…
- Ca va aller Judy, d’accord ? On s’appelle le plus souvent possible, d’accord ? Et j’essaierais de revenir à la maison, à la fin de mon simestre. Je ne pourrais sans doute pas revenir avant, vu la charge de travail qui m’attend. Mais je t’embrasse très fort, et je t’aime. Sois forte, et embrasse Sarah pour moi !
- Ce sera fait, je t’aime aussi Nini. Bon courage ! Tu vas assurer !
Evidemment, j’ai senti dans sa voix qu’elle est triste. Elle n’a pas voulu me le montrer pour ne pas me faire trop de peine, mais je sais que ça l’attriste…
Mais voilà, la vie continue… Depuis ce jour, je ne peux pas m’empêcher d’être inquiète pour Cacahuète.
- Tu ne me fais pas le même coup que Siggy, hein ? Pas tout de suite.
En guise de réponse, il s’allonge sur le canapé comme pour réclamer des papouilles. Il semble aller bien, malgré son vieil âge.
Par contre, je retrouve des cacas quelque peu étranges. Après inspection, il s’avère que c’est Cupcake qui me fait ces cacas colorés.
Il semblerait qu’elle a mangé quelque chose qu’il ne fallait pas et qui est donc mal passé…
- Oh ma mémère tu cocottes, tu le sais, ça ? Oui ma mémère ! Mais t’es quand même un bon chien !
Là, pour le coup, c’est son âge qui veut ça… De toute façon, quel vieux chien a une haleine fraiche ?
Je me rassure, ils ont l’air d’aller bien, tous les deux.
Ils semblent si inséparables. Cacahuète a eu une très longue vie, plus que ce que pourraient espérer bon nombre de propriétaires d’animaux. Sa friandise rajeunissante n’a pas eu d’effets néfastes sur lui, et j’en suis ravie. Lui et Cupcake vivent des vieux jours heureux.
Avec Sarah, tout se passe bien, du moment que les chiens restent loin d’elle. A vrai dire, elle ne s’en soucie plus vraiment, à condition qu’ils ne s’approchent pas trop près. Et quand elle est dans son bain, les chiens sont vite oubliés.
Quand elle joue dans sa chambre aussi, finalement. Non, vraiment, je pense que la cohabitation n’est pas un problème. Elle en a un peu peur, c’est vrai, mais ils ne l’embêtent pas alors tout se passe bien.
Les deux chiens semblent cependant un peu jaloux, sur leurs vieux jours. Quand je passe du temps avec Sarah et que je reviens vers eux ensuite, ils me font la fête comme s’ils ne m’avaient pas vue de la journée. Ils n’ont jamais fait ça avant !
Mais ils aiment bien Sarah, ils voudraient leur faire des câlins, mais elle ne veut pas les approcher. Quand Cupcake ou Cacahuète s’installe sur le canapé et que Sarah a le malheur de s’y retrouver, cela se finit souvent par des pleurs.
- Grosses dents Maman, ça fait peur !
- Mais non, regarde elle est gentille, elle ne fait rien, elle veut juste un câlin.
- Non, pas câlin avec les grosses dents !
- D’accord, pas de câlin. Mais n’aie pas peur, elle ne te fera rien c’est promis !
- Si câlin ! Mais que avec toi, maman !
- Mais oui ma puce, viens me faire un câlin !
J’aime tellement ma fille, plus que tout. Je n’ai peut-être pas d’amour à offrir à un homme, ou une femme, mais j’ai énormément d’amour pour elle, tout comme j’en ai pour ma petite sœur. Ce sont mes deux amours et je ferais n’importe quoi pour elles.
J’essaie de ne pas trop déranger Nini d’ailleurs, j’attends souvent que ce soit elle qui m’appelle, parce que je ne veux pas la déranger pendant qu’elle travaille.
Mais elle parvient à m’appeler aussi souvent qu’elle peut.
- Comment tu vas Judy ? Comment va Sarah, les chiens ?
- Je vais bien, tout le monde va bien. Et toi alors, comment ça se passe ?
- Ben écoute, ça ne se passe pas trop mal, même si c’est quand même un peu difficile, je ne vais pas te mentir. Pas d’inquiétudes à avoir, c’est juste que je travaille beaucoup et que je n’ai pas le temps de sortir. Je ne sais pas comment font les autres sur le campus, j’entends régulièrement des fêtes et des animations mais je n’ai le temps de rien faire ! Je reste plongée dans mes livres !
- Tes cours te plaisent, alors ?
- Oui, c’est très intéressant ! Il y a énormément de révisions, mais je pense que je m’en sors à peu près bien.
- Tant mieux, alors. Mais n’oublie pas de te détendre un peu, quand même, c’est important, de temps en temps.
- Oui, tu as raison ! A vrai dire, quand je passe à la cafèt’, ça m’arrive de jouer aux échecs avec d’autres élèves. Ca me permet en plus de développer ma logique, c’est bon pour mes cours, et ça me détend en même temps.
- Très bien ! Tu manges bien ?
- Ben… Pas trop, par contre… A la cafèt’ il n’y a que des plats rapides et c’est vrai que je ne cherche pas à mieux manger. Mais à vrai dire, je passe plus de temps dans mes bouquins que devant mon assiette…
- Il faut que tu manges un peu, quand même.
- Oui, t’en fais pas, je ne meurs pas de faim, loin de là ! Disons qu’ici, je ne peux pas espérer avoir de bons petits plats. Mais ça va, je vais bien.
- Bon, tant mieux alors. Tu arrives à dormir suffisamment ?
- Judy, on dirait que tu t’inquiètes comme une mère pourrait s’inquiéter pour son enfant !
- Eh bien… tu n’as pas tort sur ce point…
- C’est gentil de t’inquiéter pour moi, mais ça va, c’est promis. Je dois retourner travailler ma présentation, j’ai bien avancé mais il faut que je peaufine deux-trois trucs avant de pouvoir être au top ! Je t’embrasse très fort, je t’aime Judy, et comme d’habitude, embrasse Sarah et les toutous !
- Je t’aime aussi, Nini.
Bon, elle ne vit pas dans des conditions idéales, mais elle a l’air d’être satisfaite. Elle travaille énormément mais je sens que tout se passe bien pour elle. Elle est déterminée, en tout cas.
Finalement, ce que je redoutais à fini par arriver… Cacahuète a rendu son dernier souffle… Sous les yeux de Cupcake qui a bien l’air de comprendre qu’elle ne jouera plus avec son copain de toujours…
Evidemment, la grande créature vêtue de noir ne veut rien savoir, n’accepte pas la discussion, et emporte mon chien pour toujours…
Sarah est témoin de la scène, et bien qu’elle ne porte pas particulièrement mes chiens dans son cœur, elle semble triste.
- Maman, il est parti Cahuète ?
- Oui ma puce, il est parti. Il ne reviendra plus…
- T’es triste maman, mais moi aussi je suis triste…
- Oh, ça va aller, ma puce…
A mon grand étonnement, Sarah pleure la mort de mon chien… Mais celle qui semble inconsolable, c’est Cupcake…
Après plusieurs jours, et après être tombée malade – est-ce le contrecoup d’avoir perdu son meilleur ami qui en est responsable ? – Cupcake semble aller mieux.
Moi, il m’arrive de pleurer, quand Sarah fait sa sieste. Pour Siggy, pour Cacahuète. Cupcake est souvent là à me regarder. Je crois que les animaux ont un instinct très développé, et ils ressentent la tristesse de leurs maitres.
Mais un gros câlin règle tout, ou presque, généralement.
Puis le temps passe. Vite, trop vite.
Le simestre de Nini est terminé. Comme prévu, avant d’entamer le suivant, elle va passer un petit week-end à la maison.
Sarah est la première à accueillir sa tata.
- Tata !
- Sarah, viens faire des bisous à tata, tu m’as trop manquée !
J’enlace ma petite sœur, j’ai l’impression de ne pas l’avoir revue depuis tellement longtemps.
- Alors, comment s’est passé ton simestre ? Tu as eu tes résultats ?
- Oui ! Alors dans l’ensemble, ça s’est plutôt bien passé, même si j’ai un peu loupé mes derniers examens sur deux cours.
- Oh mince, mais tu valides quand même le simestre ?
- Oui oui, c’est validé ! A vrai dire, j’avoue que j’ai un peu eu l’esprit ailleurs pendant ces deux examens. La perte de Siggy et de Cacahuète y est peut-être un peu pour quelque chose, je n’étais pas concentrée et j’ai fait un peu n’importe quoi. Mais l’essentiel étant que tout est quand même validé ! Je redoublerais d’efforts pour les deux prochains simestres et tout se passera bien ! Tu seras fière de moi, je l’espère !
- Je le suis déjà, Nini. Tu as été capable de faire bien mieux que ta pauvre grande sœur.
- Ne te sous-estime pas, Judy, la vie ne t’as pas fait de cadeaux. Et si j’en suis arrivée là, c’est grâce à toi, alors merci !
On ne reste pas à la maison, Nini me proposant d’aller déposer les urnes de nos animaux au cimetière familial.
C’est toujours difficile, de venir ici. Maman et Randy sont là, ainsi que nos grands-parents, que je n’ai jamais connus. Enfin, j’ai connu ma grand-mère, mais j’étais très jeune quand elle est décédée, alors je n’en ai pas énormément de souvenirs.
Sarah est encore une fois paniquée à l’idée de se retrouver si proche de Cupcake, mais cette dernière décide de s’endormir devant les tombes de nos ancêtres.
- Merci d’être venue ici avec moi Nini, ça signifie beaucoup pour moi.
- C’est normal !
On ne rentre pas immédiatement à la maison, il y a un petit parc pour enfants à proximité et on décide d’y emmener Sarah, ça lui fera du bien.
Pendant qu’elle s’amuse sur les différents jeux du parc, nous nous asseyons Nini et moi sur un banc, non loin de là.
Nous sommes vite interrompus par Nini qui veut montrer un des jouets qu’elle a apporté avec elle à sa tata, qui est très enthousiaste. Je suis contente de voir que Sarah soit ravie de revoir Nini.
Quand nous rentrons, la nuit s’apprête à tomber, mais il ne fait pas froid. Je rentre pour donner un bain à Sarah pendant que Nini préfère rester un peu dehors, pour réviser. Demain est un grand jour, puisque que ce sera l’anniversaire de Sarah. Je n’arrive pas à réaliser qu’elle va entrer à l’école. Déjà !
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Nous fêtons l’anniversaire de Sarah en tout petit comité. Nini préférant rester au calme pour continuer de réviser un peu, nous n’avons pas invité les cousins.
Ma fille est tellement contente de voir sa tata qu’elle veut que ce soit elle qui l’aide à souffler les bougies.
Il semblerait que Sarah soit ravie de grandir !
- Fais attention à toi tata, bientôt je vais être graaande comme ça, et je vais te dépasser !
- Oui tu es grande Sarah, mais prends ton temps pour grandir, ça passe déjà assez vite comme ça tu ne trouves pas ?
- Oh non alors, moi j’ai hâte d’être grande comme toi !
- Profite de ton enfance, c’est la meilleure période de la vie !
- Bon, d’accord, mais je veux quand même grandir.
- Ca arrivera bien plus vite que tu ne le penses !
Sarah est une enfant bavarde, qui aime beaucoup raconter des histoires. Elle a énormément d’imagination. Je ne dis pas ça parce que c’est ma fille, j’essaie quand même d’être objective !
Nini a vite repris un de ses cahiers de cours pour réviser. Je lui ai proposé de descendre pour être plus tranquille, mais elle veut quand même rester avec nous, pour profiter de notre présence. Très bien, cela me va ! Je suis toujours heureuse de voir ma petite sœur, même si je sais que c’est plus rare, désormais.
Mais Sarah n’a qu’une seule envie, parler avec sa tante, lui raconter tout un tas de choses, et s’amuser avec elle.
Bon, eh bien, les devoirs, ce sera pour une autre fois ! Sarah aime vraiment beaucoup sa tata, elle sait qu’elle va devoir repartir, alors elle veut passer le plus de temps possible avec elle. J’aime les voir comme ça, toutes les deux.
En fin de soirée, Nini doit déjà repartir. Le prochain simestre va débuter et elle veut rentrer pas trop tard à Britchester pour se coucher tôt et commencer le simestre dans de bonnes conditions.
Elle nous dit au revoir, en s’assurant que nous allons bien, et en promettant de donner des nouvelles rapidement.
Quant à Sarah et moi, nous devons avoir une petite discussion. Maintenant qu’elle est grande, il y a une chose qu’elle doit savoir. Au même âge qu’avait Nini, quand j’avais dû lui expliquer qu’elle avait une maman mais qu’elle n’était plus là, je dois expliquer ce qu’est un papa à ma fille – même si elle a déjà une vague idée - et pourquoi elle n’en a pas. Je ne veux pas qu’elle se pose des questions à l’école ne sachant rien sur le sujet.
- Ma puce, je dois te parler de quelque chose. C’est important.
- D’accord maman !
- Tu le sais, grâce à tes livres, que tous les enfants ont une maman et un papa.
- Oui ! Mais je sais pas vraiment ce que c’est un papa.
- Et bien, c’est comme une maman, sauf qu’une maman c’est une fille, et un papa c’est un garçon. Et pour faire un enfant, il faut un papa et une maman.
- D’accord. Dans mon livre, j’ai vu que normalement une maman et un papa s’aiment, et ils se font des câlins, et c’est comme ça qu’ils ont un enfant. Mais alors, il est où mon papa, à moi ?
- Tu as raison. En temps normal, c’est bien ça. Mais pour toi, cela a été différent. Disons qu’il y a bien eu un garçon, mais que ce garçon n’a pas fait de câlin à maman pour faire un enfant, pour te faire toi. Des fois, il arrive qu’une maman soit toute seule, et ait besoin de faire appel à un médecin pour pouvoir avoir un enfant dans son ventre, sans pour autant rencontrer le papa.
- Mais alors, tu le connais pas, mon papa ?
- Non, je ne le connais pas. Mais j’espère que tu ne souffriras pas de cette absence. Tu sais, tata Nini n’a jamais connu sa maman, et…
- Oh, pourquoi ?
- Et bien, sa maman, qui était aussi ma maman, est partie pour toujours, alors que Nini venait de naître. Et tu vois, elle va bien, même si elle a grandi sans sa maman.
- Et elle avait un papa ?
- Oui, elle avait un papa. Il s’est occupé d’elle quand elle était petite, et je l’ai beaucoup aidé.
- T’étais un peu sa maman alors ?
- Non, je n’étais pas sa maman. Je suis sa grande sœur, j’ai pris soin d’elle quand elle en avait besoin mais je ne suis pas sa maman. Je suis ta maman, à toi.
- Oui, mais en fait, on n’a pas besoin d’avoir les deux. J’ai déjà une maman, alors j’ai pas besoin d’avoir un papa.
- Je suis heureuse que tu le prennes comme ça ma puce. Tu sais, moi non plus je n’ai pas eu de papa.
- Ah bon ? Mais alors, le papa de tata c’était pas ton papa ?
- Non, il s’est beaucoup occupé de moi, mais ce n’était pas lui mon papa. Mon papa, je ne l’ai jamais connu non plus.
- Alors voilà, tu vois j’ai pas besoin de papa moi non plus. Et puis ma maman, elle est géniale !
- Merci, ma puce, je t’aime fort.
- Moi aussi, maman.
Je suis plutôt rassurée, elle aurait pu mal prendre le fait qu’elle n’a pas de père, et qu’elle ne le connaitra jamais… Finalement, tout se passe bien.
Elle rentre à l’école et s’intègre plutôt bien.
Je profite d’être seule à la maison pour sortir avec Cupcake, même si ma mémère traîne un peu de la patte. Je sens qu’elle est au bout de ses forces, elle est âgée et je sais qu’elle n’en a plus pour très longtemps. Mais je veux qu’elle profite de ses derniers instants, je sens bien qu’elle est différente depuis que Cacahuète n’est plus là.
- Tu veux jouer ma mémère ?
Après quelques instants, je remarque que Cupcake retrouve sa jeunesse le temps de quelques minutes, et cela me fait plaisir.
- T’es toute sale ma mémère, mais au moins tu t’es bien amusée ! Hein tu t’es bien amusée ? Oui, c’est bien ! On va prendre un bon bain en rentrant.
Sur le chemin du retour, je croise ma cousine qui promène son chien.
- Oh salut Lena, je ne savais pas que tu promenais Sumi par ici !
- Je ne viens jamais par ici d’habitude, mais j’avais besoin de marcher, je me suis laissée envahir par mes pensées et me voilà par ici !
Nous avons rapidement discuté, Sumi a l’air d’être un chien heureux, et en pleine forme.
Quoiqu’un peu épuisé par cette longue balade…
- Tu crois que je l’ai trop fatigué ? Je n’aurais peut-être pas dû…
- Non ne t’en fais pas, il va se reposer un peu et il sera prêt pour le retour. Si cela t’inquiète, je peux te déposer en voiture. Mais ton chien a l’air en pleine forme ! Il va juste très bien dormir cette nuit !
- Non ça ira, je te remercie ! Je te rassure, il ne sera pas le seul à bien dormir ! Merci Judy, à bientôt !
Elle me passe un coup de fil en rentrant chez elle pour me confirmer que Sumi va bien, mais qu’il est parti se coucher dans un coin de la maison et qu’elle ne l’entend plus !
Cupcake aussi est très fatiguée…
Elle en vient même à avoir peur de ma gazinière, ou de ma casserole, je ne sais pas…
- C’est rien Cupcake, ça fait trop de bruits étranges, c’est ça ? J’ai bientôt fini, ne t’inquiète pas.
Sarah travaille bien à l’école. Elle fait bien ses devoirs et travaille sur les projets demandés de façon très soigneuse.
Elle veut que je l’aide, parfois. Mais je sais bien qu’elle n’en a pas besoin, elle veut juste que je passe du temps avec elle. Très bien, je serais bien incapable de l’aider de toute façon…
Par contre, une chose m’inquiète…
Sarah a tendance à voler… Je me demande bien ce qui la pousse à faire ça…
D’abord des assiettes…
Puis des livres… Livres bien étranges, au passage… Mais pourquoi vole-t-elle ? Je vais devoir avoir une autre petite discussion avec ma fille…
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Alors que je m’apprête à demander des explications à ma fille concernant son comportement, voilà que mon téléphone sonne.
Sur le coup, j’ai cru à un appel du directeur de l’école. Mais non, c’est Anita qui appelle pour donner des nouvelles !
- Oh, coucou Nini, comment tu vas ?
- Crevée, mais ça va ! Et toi, tu vas bien ? Sarah, Cupcake ?
- Je vais bien, elles vont bien aussi. Ta nièce me fait des bêtises, mais rien de trop grave.
- Ah oui ? Qu’est-ce qu’elle a fait ?
- Elle vole des choses à l’école. Je comptais aller en discuter avec elle.
- Ah oui il ne faut pas laisser passer ça ! Tu as raison de lui en parler, il y a peut-être une raison.
- Je ne sais pas, je vais bien voir. Bon, alors, et toi, tes cours, ça se passe bien ?
- Bah écoute ça va, je révise énormément, comme au premier simestre, mais cette fois je suis plus confiante. Il faut dire que j’ai le nez plongé dans mes livres à longueur de journée.
- Tu te reposes un peu, quand même ?
- Oui, ne t’en fais pas ! J’ai eu une petite période creuse, alors j’en ai profité pour aller me détendre au bar commun de Britechester. J’y ai rencontré des gens de l’autre campus.
- Ah, ça a dû te faire du bien de relâcher la pression !
- Oh oui ! Je me rends compte que j’en avais besoin. Mais pas question de lâcher mes bouquins pour autant. D’autant plus que je dois faire des choses imprévues : figure-toi que le campus devient une porcherie ! Je ne comprends même pas comment les autres peuvent vivre là-dedans sans être dérangés ! Alors comme personne ne s’en charge, je dois faire le ménage.
- C’est fou, ça quand même ! Ce n’est pas à toi de tout faire, surtout que tu es déjà assez épuisée comme ça, tu t’en rajoutes !
- Je sais, mais honnêtement, je suis incapable de vivre là-dedans, à un moment donné il faut que ce soit propre, au moins un minimum !
- Oui, je comprends. Bon, j’imagine que tu vas bientôt pouvoir relâcher la pression, le simestre est bientôt terminé !
- Oui ! J’essaierai de passer à la fin de mon simestre, mais comme j’aurais pas mal de choses à préparer pour le dernier, je ne te le garantis pas…
- Cela ne fait rien, tu fais comme tu peux. Du moment que tu donnes des nouvelles, ça me va !
- Ca marche ! Je t’aime Judy, je retourne en cours, prends soin de toi et bisous à Sarah et Cupcake !
- Ce sera fait !
Avant de faire un bisou à Sarah, il faut déjà que j’essaie de comprendre son comportement.
- C’était tata au téléphone ?
- Oui, c’était tata. Mais je veux te parler de quelque chose d’important. J’aimerais que tu m’expliques pourquoi je trouve de nouveaux livres à la maison, livres que je ne t’ai pas acheté et que tu n’as pas pris à la bibliothèque. Mais aussi pourquoi tu me ramènes des assiettes sales ?
- Euh… maman, je… pardon je pensais que c’était pas grave de prendre des choses à l’école !
- Ca s’appelle voler, Sarah, et ce n’est pas correct. Tu le sais, en plus.
- Oui, c’est vrai je le sais… Mais… c’est plus fort que moi !
- J’aimerais comprendre, je ne suis pas en train de te gronder, je veux juste savoir pourquoi tu fais ça, d’accord ?
- Je… Je sais pas, c’est un peu comme si j’en avais besoin… Je sais pas trop comment te dire…
- Essaie de m’expliquer calmement.
- Je… D’accord… Ben, je sais pas, c’est bizarre… C’est comme s’il me manquait quelque chose, et en prenant des objets ça fait comme si ça compensait un peu…
- Oh… Tu veux dire que… qu’en fait, je me suis trompée, et je fais tout de travers. C’est le fait de ne pas avoir de papa qui te manque, c’est ça ?
- Non… Enfin je crois pas. Je sais pas trop comment expliquer, on dirait qu’il me manque quelqu’un.
- C’est peut-être tata qui te manque, alors ?
- Non… Enfin, si, elle me manque, mais c’est pas ça.
- Tu crois qu’il te manque un ami à qui te confier, peut-être ? Quelqu’un de ton âge ?
- Oui, peut-être. J’ai des copains à l’école, mais c’est pas comme avec toi ou avec tata, j’ai pas envie de tout le temps passer du temps avec eux. Ou alors, il me faut un petit frère ou une petite sœur.
- Ah, ça ma puce ce ne sera pas possible. Essaie de te faire des amis, c’est plus envisageable ! Je suis sûre que tu finiras par trouver des camarades avec qui tu t’entends bien. Mais essaie de ne pas voler, tu sais que c’est mal.
- Je… D’accord, je vais essayer…
C’est vrai que c’est une petite fille seule, qui n’a pas de frère et sœur, et pas de cousins de son âge avec qui s’amuser. Les enfants de Loïc sont plus âgés qu’elle, et elle n’a pas vraiment d’affinités avec eux. Et le temps que Nini fasse des enfants, Sarah sera déjà grande… J’ai toujours été une petite fille assez solitaire, mais j’ai vécu dans un monde bien différent de celui de Sarah. La présence des autres enfants ne m’a jamais paru nécessaire. Mais ma fille est différente sur ce point là, et j’espère qu’elle saura se trouver des amis, et qu’ainsi elle pourra se calmer…
Visiblement, ce n’est pas pour tout de suite… Mais j’ai peur de la brusquer si je lui en parle tous les jours ou presque…
Mais je me console en me disant que ce n’est qu’une enfant, elle a encore le temps avant de changer. Et puis… tant que l’école ne m’appelle pas, j’essaie de ne pas me faire trop de soucis.
Je compte bien rapporter les objets volés à l’école, mais je ne sais pas trop comment aborder le sujet avec eux. Et je ne voudrais pas que ma fille soit prise en grippe à cause de cela. Apparemment, elle sait se faire discrète. Je n’aime pas ça, mais je fais avec. Elle finira par s’arrêter d’elle-même…
En attendant, je nettoie la vaisselle sale qu’elle m’apporte et je la mets dans un coin. Sous l’œil attentif de Cupcake. Elle me regarde avec des yeux si aimants, mais en même temps si tristes…
Oh, Cupcake… A-t-elle senti que c’était la fin ? Je crois avoir ressenti quelque chose dans son regard…
Sarah m’entend et vient voir. Elle n’a pas l’air touchée plus que ça, évidemment, mais le fait de me voir pleurer la rend triste. Je n’ai pas l’habitude de me montrer si vulnérable devant elle, mais je ne peux pas retenir mes larmes.
Elle le ressent.
- Maman, je sais que j’étais pas très proche de Cupcake, mais je l’aimais bien quand même, de loin. Je suis désolée que tu aies dû perdre ta copine…
- Merci ma puce…
Elle se remet très vite de ce décès, et même si je suis triste j’essaie de ne pas trop lui montrer. Alors elle part toujours avec le sourire à l’école.
Quant à moi, je ne perds pas de temps, cette fois, à me diriger au cimetière. J’y vais seule, j’en ai besoin. Je reste devant ces tombes pendant plusieurs heures. Cupcake rejoint ses amis, mais je me sens terriblement seule. C’est là que je commence à comprendre le comportement de ma fille… Voler des objets pour compenser le fait d’être seule… Il y a bien d’autres façons de compenser, c’est juste sa manière à elle de remplir cette espace vide dans son cœur…
Je ne sais pas si je me sentirais capable de vivre sans animaux. Je ne veux sûrement pas remplacer ceux qui ont fait partie de ma vie pendant des années, mais je ne peux pas vivre sans compagnon à quatre pattes… Sarah ne les aime pas, mais… Je vais devoir la convaincre…
Je l’ai, elle. Je l’aime de tout mon cœur. Mais j’ai besoin d’avoir des animaux dans ma vie. C’est comme ça…
Je me dépêche de rentrer à la maison avant que Sarah ne finisse l’école. En rentrant, elle semble triste.
- Maman, tu sais j’ai pensé à toi toute la journée. C’est comme si j’avais ressenti à distance que t’étais triste. C’est bizarre, mais je me sens triste, aussi, maintenant.
- Oh, ça va aller ma puce… Ta journée s’est bien passée ?
- Oui, et je te promets que j’ai rien volé cette fois. Tu me crois, hein ?
- Oui, je te crois !
- Mais moi je crois pas que t’es pas triste. Tu veux un autre chien, hein ?
- J’aimerais beaucoup, oui. Mais je sais que tu en as peur. Que dirais-tu de prendre un petit chien ? C’est toi qui le choisiras, tu es d’accord ?
- Oui… Je veux bien essayer. Si ça te rend moins triste.
Nous attendons quelques jours, je veux que ma fille soit sûre d’elle. Nous allons regarder sur un site d’adoption, et puis le chien nous sera présenté à la maison. Si ça se passe bien entre le chien et ma fille, on l’adoptera. Sinon, on trouvera une autre solution…
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Je laisse Sarah à sa réflexion, concernant un éventuel chien à la maison. De mon côté je contacte ma petite sœur afin d’avoir de ses nouvelles. Je sais qu’elle a fini son deuxième simestre, et qu’elle ne viendra pas à la maison avant la fin du troisième. Elle m’avait prévenu qu’elle aurait du travail et qu’elle ne pourrait sans doute pas venir.
- Comment tu vas Nini ? Alors, et ce simestre ?
- Super ! Beaucoup mieux que la dernière fois, j’ai tellement bien travaillé Judy, mes mauvaises notes du premier simestre ont vite été oubliées !
- Oh je suis contente pour toi ! Le dernier simestre ne devrait être qu’une formalité alors ?
- Pas forcément, il ne faut pas que je fasse n’importe quoi non plus, mais c’est bien parti. Les examens du dernier simestre ne sont pas si simples apparemment, alors si je veux être au top il faut que je travaille un max ! Mais je suis confiante. Si j’ai les mêmes résultats que ceux que je viens d’avoir, ce serait génial !
- Je te fais confiance pour ça !
- Oui ! Et puis… Je dois t’annoncer un truc, aussi… Tu sais, je t’avais parlé d’une soirée au bar, où j’avais fait la connaissance de certains élèves de l’autre campus. Eh bien… Il y a un élève avec qui je m’entends plutôt bien…
- Oh, un très bon ami, ou un petit ami ?
- Un petit ami, je crois bien… Il s’appelle Cameron. Mais ne t’inquiète pas, il ne m’empêchera pas de bien travailler, il est à l’autre bout de la ville de toute façon, et lui aussi compte obtenir son diplôme avec une bonne note !
- Je ne m’en fais pas pour toi, Nini, tu sais ce que tu fais, je le sais bien ! Je suis contente pour toi, j’espère que c’est un mec bien !
- Oui, il est très gentil ! Il fait des études d’informatique. Je vous le présenterais, à la fin du simestre ! Bon et toi, et Sarah, vous allez bien toutes les deux ?
- Oui ça va, j’essaie de négocier avec Sarah pour prendre un chien. Je sais bien que ce n’est pas à elle de décider, mais je ne veux pas qu’elle développe une phobie non plus.
- Oui, je comprends. J’espère que ça ira dans le bon sens pour toutes les deux ! Je dois y aller, je t’embrasse fort !
Quand je termine mon appel, je vais dans ma chambre, où je retrouve Sarah sur l’ordinateur, sur un site d’adoption d’animaux, pour être précise.
- Ca y est maman, je me suis décidée, je suis d’accord pour essayer de rencontrer un nouveau chien. Un petit, comme lui, tu le trouves mignon ?
- Oui, il est très mignon, c’est vrai. Il te plait ?
- En photo, il a l’air gentil. Je vais essayer de pas avoir peur de lui, promis !
- Alors c’est parti !
Elle me laisse la place pour remplir les formulaires, et nous allons pouvoir rencontrer ce petit chien dès le lendemain.
Une bénévole de la SimPA est venue sonner à notre porte très tôt le matin. Même pas le temps de nous habiller. Tant pis, ce sera très bien comme ça. Je discute longuement avec elle, afin d’en savoir plus sur ce petit chien que nous allons potentiellement adopter. Il est jeune, mais ce n’est pas un chiot. Il s’appelle Jax, il est un peu méfiant mais plutôt gentil. S’il s’entend bien avec les autres chiens, ce n’est pas la même chose avec les chats. Bon, je n’en ai plus, cela ne sera donc pas gênant.
Pendant ce temps, Sarah essaie d’approcher Jax, très prudente.
Je vois qu’elle n’est pas rassurée, d’autant plus que Jax semble avoir un peu peur, lui aussi.
Mais très vite, il lui montre des signes d’affection, et je m’étonne de voir ma fille caresser celui qui pourrait devenir notre nouveau compagnon.
Jax me lance un regard plein d’amour. Maintenant que je l’ai vu, je serais bien incapable de dire à la bénévole que je n’en veux pas. Je croise très fort les doigts, et j’entends ma fille s’asseoir à côté de moi, alors que mes yeux ne veulent pas se détacher de ce petit chien.
- C’est d’accord maman, on peut le prendre, il a pas de grosses dents comme Cacahuète et Cupcake. Il a l’air gentil.
- Alors on le prend !
- Bonjour toi, tu es tout mignon, tu le sais ça ? Oui, mon pépère ! Tu vas être heureux, ici, c’est promis !
Même Sarah m’a surprise à le prendre dans ses bras lorsque la bénévole est partie.
- Ca fait moins peur les petits chiens ! Tu sais, tu pourrais prendre un autre chien, pour faire des bébés.
- Je l’ai fait, avec Cacahuète et Cupcake. C’est vrai, je pourrais lui trouver une copine. Tu serais d’accord pour ça ?
- Oui, et puis les bébés chiens c’est forcément gentil !
- Tu sais, si nos chiens font des petits, on ne les gardera pas, ils partiront à l’adoption. Je veux bien m’occuper de deux chiens, ainsi que de quelques chiots pendant un temps, mais je commence à prendre de l’âge, et je ne veux pas non plus avoir trop d’animaux, parce que je veux pouvoir être capable de m'en occuper et ne pas être débordée. J'ai fait cette erreur quand Nini était petite, je ne le regrette pas, et mes animaux étaient heureux, mais c'est vrai que j'en avais trop d'un coup. Maintenant, je n’ai jamais trop aimé devoir laisser mes chiots à l’adoption, mais après tout, pourquoi pas, si ça fait des petites boules de poil à aimer et des familles heureuses.
- D’accord, alors je te laisse choisir le deuxième chien ! Un petit, hein maman !
- Oui ma puce, un petit !
Jax semble déjà se sentir bien ici. Il a l’air heureux. Et si la bénévole a dit vrai, s'il s'entend bien avec les autres chiens, tout devrait bien se passer !
Je suis contente que ma fille accepte d’avoir un deuxième chien. J’avoue que je n’ai jamais souhaité faire un gros élevage d’animaux, cela me déchire le cœur de voir partir ces chiots de la maison. Mais tous les chiots que j’ai mis à l’adoption ont - ou ont eu - une vie heureuse, alors je continuerais de bien choisir les familles d’accueil et tout ira bien.
J’ai déjà fait mon choix. Une petite chienne qui semble adorable. Quel chien ne l’est pas, de toute façon ?
En attendant l’arrivée de sa nouvelle copine, je joue avec Jax. Il adore ça !
Et c’est un chien intelligent, je lui apprends des petits tours et il est très attentif !
Il est aussi très demandeur de câlins !
Je lui fais faire les parcours dans le jardin. Je ne m’en suis pas beaucoup servi avec mes autres chiens, ils n’étaient pas si sportifs que ça, finalement. Il semble aimer ça, mais je ne sais pas si je le ferais souvent.
Après cette petite séance, il est épuisé !
- Alors maman, t’as choisi ton deuxième chien ? On va l’avoir bientôt ?
- Oui, demain normalement, mais tu feras sa connaissance en rentrant de l’école, ça te va ?
- D’accord maman !
L’adoption s’est déroulée sans problèmes, ma petite chienne est elle aussi adorable !
- Tiens, Sarah, viens voir la nouvelle habitante de la maison !
- Oh, elle est mignonne, elle a l’air encore plus petite que Jax !
- Ils font la même taille, mais c’est parce qu’elle a les poils plus courts que tu as cette impression.
- Comment elle s’appelle ?
- Bonnie. Tu veux la caresser ?
Elle s’exécute, avec quand même un peu d’appréhension.
Mais Bonnie est si mignonne qu’elle lui offre sa meilleure bouille. Comment lui résister ?
Et avec Jax, tout semble bien se passer. Mes deux jeunes chiens s’entendent à merveille !
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Plusieurs semaines sont passées depuis l’arrivée de mes deux toutous à la maison. Tout se passe bien, que ce soit entre eux, ou avec Sarah. A vrai dire, elle ne fait pas attention à eux, et Jax et Bonnie n’essaient pas vraiment de jouer avec elle. La cohabitation se passe plutôt bien, je dirais.
J’emmène régulièrement les chiens en promenade quand Sarah est à l’école. La plupart du temps, il ne fait pas très beau, mais il ne fait pas froid. Et cela permet à mes chiens de se dépenser un peu.
Bonnie adore creuser des trous dans le sable, et me trouve des jouets pour chien perdus là par leur ancien propriétaire, ou des objets non identifiés en tout genre.
Jax, lui, préfère courir après les oiseaux.
Ils s’adorent vraiment, tous les deux.
Par contre, ils sont vraiment exclusifs, ils ne supportent pas qu’un autre animal m’approche. Jax n’est déjà pas très amateur des chats, alors quand il y en a un qui vient demander des caresses, il n’hésite pas à montrer les dents, tout comme Bonnie qui soutient son copain.
Ils ne font rien de mal, mais disons qu’ils ont assez possessifs.
Je ne leur en veux pas, tant qu’ils restent gentils, c’est l’essentiel. Ils font juste comprendre aux autres animaux qu’ils ne sont pas les bienvenus, mais je suis persuadée qu’ils ne leur feraient aucun mal.
D’ailleurs, en parlant d’autres animaux, Jax et Bonnie s’entendent si bien, que ça y est… ils ont eu leur premier chiot, tous les deux ! Et oui, il est tout seul !
A ma grande surprise, Sarah en est folle ! Elle adore ce chien qui est tout petit et qui ne semble pas montrer la seule once de méchanceté.
Mais elle a bien compris qu’on ne le garderait pas. Il reste ici le temps de son sevrage, mais dès qu’il le pourra, il partira d’ici. Je n’aime pas ça non plus, mais je m’efforce de ne pas trop m’attacher à mes chiots – même si en réalité je n’y arrive pas, ils sont vraiment trop mignons -, il me serait maintenant impossible d’avoir plus de deux chiens à plein temps.
Mais c’est plus fort qu’elle, elle veut tout le temps jouer avec lui. J’espère qu’elle ne sera pas trop triste quand il devra partir de la maison, c’est déjà assez dur pour moi.
Du côté d’Anita, son dernier simestre s’est bien déroulé. Elle n’a pas eu beaucoup le temps de m’appeler, elle était submergée de travail, mais elle voulait se donner à fond pour réussir.
Elle a même participé à des débats politiques au sein du campus. Je suis tellement fière de ma petite sœur, je savais qu’elle réussirait !
Evidemment, je m’inquiétais pour son alimentation, parce que je savais qu’elle mangeait mal. Elle a pris beaucoup de poids qu’elle essaie de perdre, même si elle reste toujours aussi jolie malgré les quelques kilos en trop.
Et puis, Cameron l’aime visiblement toujours autant. Je crois qu’ils se sont bien trouvés, tous les deux. Tant qu’il ne fait pas de mal à ma sœur, tout va bien !
Finalement, elle a fini par m’envoyer les résultats de son dernier simestre. PAR-FAIT !
Elle a donc validé son diplôme haut la main, et a assisté à sa remise de diplôme. Nous aurions dû y aller, Sarah et moi. Mais Bonnie étant sur le point de mettre bas, il n’était pas question pour moi de la laisser seule à la maison, ou même à quelqu’un, je voulais être à ses côtés. Nini ne m’en a pas tenu rigueur, elle comprend très bien et cela ne l’a pas empêché de passer un bon moment. Elle sait qu’on est loin et ce n’est pas facile de faire des sacrifices pour se déplacer.
N’est-elle pas magnifique dans sa tenue de diplômée ?
D’ailleurs, on lui a proposé un travail immédiatement après sa remise de diplôme. Elle m’en a parlé, longuement, me disant qu’elle devrait se trouver une maison ici, à Britchester, si elle accepte le poste. Cela l’attriste, parce que c’est loin de Brindleton Bay et qu’on ne pourra pas se voir aussi souvent qu'on le souhaiterait. Je lui ai dit de ne pas hésiter une seule seconde, c’est important pour elle. Et ce n’est pas comme si on ne se donne pas de nouvelles régulièrement.
J’espère la voir bientôt, mais étant donné qu’elle vient de commencer son travail, je suis bien consciente qu’elle ne pourra pas voyager de sitôt. Peut-être aux prochaines vacances...
Sarah comprend la décision de sa tante, et même si elle est un peu triste, elle ne lui en veut pas. Elle se réfugie dans ses livres – ceux qu’elle a volé, oui, à mon grand désespoir. Elle m’a juré qu’elle rendait presque tout ce qu’elle volait : pour elle, ce n’est pas du vol, juste un emprunt. Presque tout… Je n’ai pas le courage de la réprimander…
Et puis mis à part cet écart de conduite, elle travaille assez bien à l’école. Elle n’a pas les meilleures notes, elle ne fait pas partie des meilleurs de sa classe, mais elle reste dans la moyenne. Et c’est suffisant, pour moi. Elle m’a assuré qu’elle s’était fait quelques copains, aussi.
Elle continue de voler, c’est vrai… Je me sens un peu responsable. Elle m’avait affirmé qu’elle essayait de combler un manque, que je ne peux moi-même pas combler. Je ne peux pas lui dire d’arrêter, je n’en suis pas capable… Je me sens un peu responsable, finalement.
Je me dis qu’une petite sortie lui ferait du bien. Mark me propose toujours de sortir, cette fois j’ai accepté, mais il devra aussi subir ma fille ! Ce qui veut dire pas de boîte de nuit !
Il ne grandira décidément jamais ! Mais c’est un bon ami, malgré tout, mon seul ami, à vrai dire.
Sarah est contente de sortir un peu, et Mark a l’air plutôt enjoué lui aussi. Moi qui appréhendais le fait qu’il doive emmener une enfant en sortie avec lui, je suis finalement agréablement surprise.
Nous allons au bowling de Windenburg. J’y avais emmené Anita quand elle était enfant, elle avait bien aimé. Mark peut alors nous montrer ses talents, ou plutôt son absence de talent face à la piste, ce qui fait beaucoup rire Sarah.
Elle est heureuse, ça lui fait du bien.
Mais au moment où elle se concentre sur sa boule et les quilles au fond de la piste, je me retourne et découvre Mark qui est, visiblement, encore en train de draguer une fille. Sauf que cette fois, ce n’est pas n’importe quelle fille ! C’est Juliette, la fille de mon cousin Loïc ! Elle a grandi depuis la dernière fois que je l’ai vue, mais je l’ai très bien reconnue !
- Mark, tu te prends pour qui ? Ca va pas de draguer des jeunes adolescentes ?
- Ado ? Mais non, elle vient de me dire qu’elle est majeure…
- Mark ! C’est la fille de mon cousin !
- Ado ? Fille de ton cousin ? Je suis désolé Judy, si j’avais su j’aurais jamais fait ça ! Elle m’a abordé, j'en savais rien, mais j'aurais jamais fait un truc pareil ! Je ne pensais pas que…
- D’accord Mark, tu ne savais pas. Et toi Juliette, il dirait quoi ton père si je l’appelais, là, tout de suite ?
- Euh rien, s’il te plait, l’appelle pas, il va encore me priver de sortie !
- Et il aurait raison… Fais attention à toi Juliette, s’il te plait, tu ne sais pas sur qui tu pourrais tomber.
- Bah apparemment Mark est gentil, et puis c’était pas trop dur de le charmer.
- Fais attention, Juliette, c’est tout ce que je te demande.
Ma conscience m’a poussé à appeler Loïc, sans lui donner tous les détails, mais en lui demandant de venir chercher sa fille ici car j’ai vu qu’elle ne se sentait pas bien et ne se sentait pas capable de rentrer seule.
Mark ne peut pas s’empêcher de draguer toutes les filles, même si là pour le coup c’est elle qui est venue à lui… Il ne changera donc jamais ! Mais il a quand même un certain respect, ce qui me rassure quand même un peu…
Nous continuons quand même de nous amuser malgré ce petit « incident ». Sarah a voulu essayer de jouer au baby foot.
- Les filles contre les garçons !
- C’est de la triche, je suis tout seul !
- Ah bah tant pis pour toi, Mark !
Evidemment, c’est notre équipe de choc qui a gagné. Trop facile !
Nous nous asseyons un peu en terrasse pour prendre l’air, en attendant de nous faire servir nos glaces. Sarah est ravie !
Elle tient aussi à jeter une pièce dans la fontaine, parce qu’elle a entendu dire que ça porte bonheur si on fait un vœu en la jetant.
Elle passe une bonne journée, et ne demande pas son reste en rentrant à la maison. Cette excursion à Windenburg l’a épuisée !
Le lendemain, je me prépare à accueillir la future propriétaire de notre petit chiot. Je le lave parce qu’il a dû se trainer dans la saleté pendant que je ne le surveillais pas.
Et il est déjà temps de lui dire au revoir… C’est toujours dur, mais je sais qu’il sera heureux là où il sera, alors cela me réconforte au moins un peu.
Suite à ce départ, Sarah m’a demandé de lui acheter un costume d’ours. Je sais qu’elle est un peu triste du départ de notre petit chiot, alors elle essaie de le cacher par le seul moyen qu’elle a trouvé. Je ne peux décidément rien lui refuser…
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